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Récit
25 €, 504 p.
ISBN : 978-2-36280-085-6
Format : 140/205 mm
Parution : 1er octobre 2015
Disponible en Ebook (17,99 €)
ISBN : 978-2-36280-085-6
Format : 140/205 mm
Parution : 1er octobre 2015
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Michel Winock
Les années Mitterrand Journal politique (1981 - 1995) |
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France Culture Alain Finkielkraut, 9 novembre 2019
Emission Répliques, par Alain Finkielkraut, "De Gaulle revisité"
Deux historiens, Michel Winock et Serge Berstein, qui ont vécu les deux mandats de De Gaulle, évoquent dans Répliques d'Alain Finkielkraut, ce qu'il a représenté pour eux.
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Deux historiens, Michel Winock et Serge Berstein, qui ont vécu les deux mandats de De Gaulle, évoquent dans Répliques d'Alain Finkielkraut, ce qu'il a représenté pour eux.
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Réforme Frédérick Casadesus, 4 août 2016
Une merveille de journal
Remonter le temps avec un historien, voilà qui va de soi.
Mais suivre pas à pas le chemin que cet historien, lui-même, a parcouru, c’est une autre épopée. Le Journal politique de Michel Winock fait revivre – ou découvrir, cela dépend de l’âge du lecteur– les grands événements que la France a traversés de 1958 à 1981 [...].
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Remonter le temps avec un historien, voilà qui va de soi.
Mais suivre pas à pas le chemin que cet historien, lui-même, a parcouru, c’est une autre épopée. Le Journal politique de Michel Winock fait revivre – ou découvrir, cela dépend de l’âge du lecteur– les grands événements que la France a traversés de 1958 à 1981 [...].
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France Culture Jean-Louis Bourlanges, 12 mai 2016
Emission L'Esprit Public, par Philippe Meyer, "Quel avenir pour le parti politique français ?"
Brèves : Jean-Louis Bourlanges présente Le Journal Politique de Michel Winock.
Dimanche 12 juin 2016, 11h-12h
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Brèves : Jean-Louis Bourlanges présente Le Journal Politique de Michel Winock.
Dimanche 12 juin 2016, 11h-12h
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Esprit Marc-Olivier Padis, mars-avril 2016
Historien et éditeur, Michel Winock pouvait avoir une double hésitation avant de publier ces notes personnelles. Historien, il connaît trop bien le risque de « Fabrice à Waterloo » : le témoin des événements n’y voit pas toujours l’essentiel. Éditeur, il pouvait douter de l’intérêt des lecteurs d’aujourd’hui pour des « choses vues » qui restituent les incertitudes de temps révolus.
Mais il a eu raison de dépasser ces éventuelles préventions, tant ces pages présentent des intérêts de lecture variés. Il s’agit bien d’un « journal », discontinu, livré aux aléas des curiosités, avec de longues interruptions et des moments plus intenses, où le diariste allonge ses paragraphes et se livre plusieurs jours de suite (doutes professionnels, livre en cours d’écriture, accélérations de la vie politique). Et il s’agit bien d’un journal « politique », consacré d’abord à la guerre d’Algérie puis au retour de De Gaulle, à l’instauration de la Ve République puis aux aléas de l’union de la gauche jusqu’à la victoire de mai 1981, où s’interrompt le journal. Rien d’intime donc, dans cet exercice quotidien de l’écriture, même si les amitiés, liées aux études et aux débuts de la vie professionnelle, donnent l’occasion de vrais compagnonnages (Jean-Pierre Azéma, en particulier, premier complice d’écriture pour les Communards et la IIIe République).
Trois lieux organisent en particulier les intérêts et les préoccupations de Michel Winock dans cette période : l’université de Vincennes, la revue Esprit et les Éditions du Seuil. À Vincennes, on voit sombrer, malgré quelques éclaircies, une utopie universitaire dévastée par la décomposition gauchiste des années post-1968. À Esprit, l’auteur fait ses premières gammes, publie ses premiers articles, s’agrège assez facilement à l’équipe qui entoure Jean-Marie Domenach, puis devient le chroniqueur distancié mais fraternel de la succession qui incombe à Paul Thibaud. Au passage, il dessine quelques portraits chaleureux (Jean-Marie Domenach, bien sûr, mais aussi Henri Marrou, Alex Derczanski ou Marc Osouf) ou mordants (Casamayor, Paul Fraisse). [...]
C’est cette juste distance du regard et le charme efficace d’une plume toujours alerte et imagée qui donne ce plaisir de revivre avec l’auteur des moments intenses de la vie intellectuelle et politique d’après-guerre, mais avec une grande liberté de jugement, que l’auteur a préservée et entraînée par l’exercice de l’écriture au fil des jours.
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Mais il a eu raison de dépasser ces éventuelles préventions, tant ces pages présentent des intérêts de lecture variés. Il s’agit bien d’un « journal », discontinu, livré aux aléas des curiosités, avec de longues interruptions et des moments plus intenses, où le diariste allonge ses paragraphes et se livre plusieurs jours de suite (doutes professionnels, livre en cours d’écriture, accélérations de la vie politique). Et il s’agit bien d’un journal « politique », consacré d’abord à la guerre d’Algérie puis au retour de De Gaulle, à l’instauration de la Ve République puis aux aléas de l’union de la gauche jusqu’à la victoire de mai 1981, où s’interrompt le journal. Rien d’intime donc, dans cet exercice quotidien de l’écriture, même si les amitiés, liées aux études et aux débuts de la vie professionnelle, donnent l’occasion de vrais compagnonnages (Jean-Pierre Azéma, en particulier, premier complice d’écriture pour les Communards et la IIIe République).
Trois lieux organisent en particulier les intérêts et les préoccupations de Michel Winock dans cette période : l’université de Vincennes, la revue Esprit et les Éditions du Seuil. À Vincennes, on voit sombrer, malgré quelques éclaircies, une utopie universitaire dévastée par la décomposition gauchiste des années post-1968. À Esprit, l’auteur fait ses premières gammes, publie ses premiers articles, s’agrège assez facilement à l’équipe qui entoure Jean-Marie Domenach, puis devient le chroniqueur distancié mais fraternel de la succession qui incombe à Paul Thibaud. Au passage, il dessine quelques portraits chaleureux (Jean-Marie Domenach, bien sûr, mais aussi Henri Marrou, Alex Derczanski ou Marc Osouf) ou mordants (Casamayor, Paul Fraisse). [...]
C’est cette juste distance du regard et le charme efficace d’une plume toujours alerte et imagée qui donne ce plaisir de revivre avec l’auteur des moments intenses de la vie intellectuelle et politique d’après-guerre, mais avec une grande liberté de jugement, que l’auteur a préservée et entraînée par l’exercice de l’écriture au fil des jours.
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HuffingtonPost Paul Veyne, 24 février 2016
L'historien comme militant impossible
Je viens d'achever la lecture du Journal politique de Michel Winock, avec un sentiment que j'ai rarement eu en lisant un essai, ou même un récit historique. Je me rends compte que j'ai été très sensible à son aspect "littéraire", je veux dire à ce tour de force involontairement littéraire. C'est un roman (un roman vrai, bien sûr), mais il l'est involontairement.
Qu'est-ce qu'un roman ? C'est le récit des détails de l'existence d'un simple individu privé (et non d'un grand personnage, roi, héros, chef d'État), qui a une certaine activité (il est rentier, médecin, berger, militaire, etc.) Or, la vie de Michel Winock n'a bien sûr rien à voir avec celle d'un de Gaulle, d'un Louis XIV, ou d'un Hugo, et pourtant ses détails sont intéressants. Donc ils le sont à titre pour ainsi dire littéraire. On lit ses souvenirs encore chauds, ses notes au jour le jour, comme un roman, on s'intéresse à son métier d'historien, à ses à-côtés (professeur, éditeur, etc.), et non seulement on les lit, mais on s'y attache, sans songer à sauter une page, ni une phrase. Cela donne à réfléchir à la notion de littérature, et surtout à ce qui conditionne notre appréciation littéraire.
Je crois que l'explication est la suivante, en l'occurrence : c'est intéressant parce que c'est littéraire, et c'est littéraire parce que tous les détails de ce Journal politique ont une unité sous-jacente : ils érigent un individu en TYPE littéraire. Un type littéraire nouveau, que je sache : "l'historien comme militant impossible".
Paul Veyne
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Je viens d'achever la lecture du Journal politique de Michel Winock, avec un sentiment que j'ai rarement eu en lisant un essai, ou même un récit historique. Je me rends compte que j'ai été très sensible à son aspect "littéraire", je veux dire à ce tour de force involontairement littéraire. C'est un roman (un roman vrai, bien sûr), mais il l'est involontairement.
Qu'est-ce qu'un roman ? C'est le récit des détails de l'existence d'un simple individu privé (et non d'un grand personnage, roi, héros, chef d'État), qui a une certaine activité (il est rentier, médecin, berger, militaire, etc.) Or, la vie de Michel Winock n'a bien sûr rien à voir avec celle d'un de Gaulle, d'un Louis XIV, ou d'un Hugo, et pourtant ses détails sont intéressants. Donc ils le sont à titre pour ainsi dire littéraire. On lit ses souvenirs encore chauds, ses notes au jour le jour, comme un roman, on s'intéresse à son métier d'historien, à ses à-côtés (professeur, éditeur, etc.), et non seulement on les lit, mais on s'y attache, sans songer à sauter une page, ni une phrase. Cela donne à réfléchir à la notion de littérature, et surtout à ce qui conditionne notre appréciation littéraire.
Je crois que l'explication est la suivante, en l'occurrence : c'est intéressant parce que c'est littéraire, et c'est littéraire parce que tous les détails de ce Journal politique ont une unité sous-jacente : ils érigent un individu en TYPE littéraire. Un type littéraire nouveau, que je sache : "l'historien comme militant impossible".
Paul Veyne
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RCV Montréal François Roberge, 12 janvier 2016
Michel Winock, Parcours Politique
Michel Winock est l'invité de François Roberge, dans l'émission Le Plateau Montmartre
12 janvier 2016, 8h (25mn)
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Michel Winock est l'invité de François Roberge, dans l'émission Le Plateau Montmartre
12 janvier 2016, 8h (25mn)
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Radio Présence Monique Faucher, 4 janvier 2016
Michel Winock est l'invité de Monique Faucher, dans l'émission Paroles d'Auteur.
1e diffusion Lundi 4 janvier 2016, 17h06 (43 mn).
Rediffusion Samedi 9 janvier 2016, 18h15.
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1e diffusion Lundi 4 janvier 2016, 17h06 (43 mn).
Rediffusion Samedi 9 janvier 2016, 18h15.
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France Inter Frédéric Métézeau, 3 janvier 2016
Michel Winock est l'invité de Frédéric Métézeau, avec Pouria Amirshahi, dans l'émission Agora.
"45 ans après le congrès d'Epinay, 20 ans après la mort de François Mitterrand"
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"45 ans après le congrès d'Epinay, 20 ans après la mort de François Mitterrand"
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L'Opinion indépendante Christian Authier, 25 décembre 2015
Michel Winock, mémoires d'un historien
Spécialiste de l’histoire de la République, des idées politiques et des mouvements intellectuels, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Le Siècle des intellectuels (prix Médicis essai 2007), La France et les Juifs de 1789 à nos jours, Michel Winock vient de publier son «journal politique», passionnante chronique couvrant la période 1958-1981. Entretien.
– Ce journal est sous-titré «La République gaullienne 1958-1981». Cela signifie-t-il, qu’à vos yeux, cette République se soit achevée en 1981 ? Beaucoup estiment que François Mitterrand, longtemps pourfendeur de la Vème République, s’est finalement très bien accommodé d’elle…
– Ce journal aura une suite et, comme il débutait en 1958, il me semblait judicieux de le clore en 1981 avec la première alternance de la Vème République [...]
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Spécialiste de l’histoire de la République, des idées politiques et des mouvements intellectuels, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Le Siècle des intellectuels (prix Médicis essai 2007), La France et les Juifs de 1789 à nos jours, Michel Winock vient de publier son «journal politique», passionnante chronique couvrant la période 1958-1981. Entretien.
– Ce journal est sous-titré «La République gaullienne 1958-1981». Cela signifie-t-il, qu’à vos yeux, cette République se soit achevée en 1981 ? Beaucoup estiment que François Mitterrand, longtemps pourfendeur de la Vème République, s’est finalement très bien accommodé d’elle…
– Ce journal aura une suite et, comme il débutait en 1958, il me semblait judicieux de le clore en 1981 avec la première alternance de la Vème République [...]
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Lectures Sébastien Zerilli, 8 novembre 2015
« Relirais-je un jour ces notes ? Et sinon qui donc s’y intéresserait ? » se demande Michel Winock le 13 décembre 1977 (p. 246). Il aura fallu que l’historien attende presque quarante ans et la publication de son Journal politique pour avoir une réponse à ses interrogations. Mais alors une question affleure, comme en écho à celles de l’auteur : pourquoi lire ce journal aujourd’hui ?
D’abord parce qu’il fournit, comme son titre l’indique, les matériaux d’une riche histoire politique. La forme compte d’ailleurs ici autant que le fond : le commentaire régulier des événements auquel se livre l’auteur dans ces pages permet au lecteur d’identifier rétrospectivement des tendances. Les réflexions contenues dans ce Journal politique, couchées sur le papier à la faveur de l’actualité, révèlent en creux des évolutions historiques; le chapelet de ses notes brutes rédigées au fil des jours balise des transformations au tempo plus lent.
Ce document témoigne de la stabilisation d’un régime : depuis l’adoption de la constitution du 4 octobre 1958 jusqu’à l’alternance au sommet de l’État en mai 1981, en passant par l’instauration de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct en 1962 et la victoire de Georges Pompidou en 1969, les institutions de la Ve république font la preuve de leur solidité. Le régime présidentiel voulu par Charles de Gaulle pour éviter l’instabilité des régimes d’assemblés, initialement associé aux penchants autoritaires du Général que Michel Winock critique férocement, finit par emporter l’adhésion de l’auteur. [...]
La publication de ce journal se justifie également parce que Michel Winock n’est pas que le témoin de son temps. Il est aussi l’acteur de certaines des transformations de son époque. Même si l’historien qu’il est est « fatigu[é] des sociologues, des sexologues et de tous leur homologues qui se parent de leur petite science pour apprendre au peuple à être heureux selon leur normes » (p. 387), il aura tout de même été un des protagonistes du « moment sciences humaines » français. Éditeur au Seuil de Paul Veyne, protagoniste de la « révolution du Poche » avec le lancement en 1971 de la collection « Points », enseignant dans cette véritable « anti-Sorbonne » qu’a été l’université de Vincennes, Michel Winock a participé activement à cette période unique d’exaltation et d’effervescence politico-intellectuelle. [...]
On lira aussi avec profit ce journal, rédigé à une période saturée de politique, parce que l’actualité qu’il commente donne à son auteur la possibilité de multiplier les variations et les impromptus sur le sens de l’engagement en politique, sur celui des idéologies et du réformisme. Michel Winock y exprime une sensibilité politique personnelle en parfaite cohérence avec la ligne éditoriale de la revue Esprit, dont il a été très proche. [...]
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D’abord parce qu’il fournit, comme son titre l’indique, les matériaux d’une riche histoire politique. La forme compte d’ailleurs ici autant que le fond : le commentaire régulier des événements auquel se livre l’auteur dans ces pages permet au lecteur d’identifier rétrospectivement des tendances. Les réflexions contenues dans ce Journal politique, couchées sur le papier à la faveur de l’actualité, révèlent en creux des évolutions historiques; le chapelet de ses notes brutes rédigées au fil des jours balise des transformations au tempo plus lent.
Ce document témoigne de la stabilisation d’un régime : depuis l’adoption de la constitution du 4 octobre 1958 jusqu’à l’alternance au sommet de l’État en mai 1981, en passant par l’instauration de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct en 1962 et la victoire de Georges Pompidou en 1969, les institutions de la Ve république font la preuve de leur solidité. Le régime présidentiel voulu par Charles de Gaulle pour éviter l’instabilité des régimes d’assemblés, initialement associé aux penchants autoritaires du Général que Michel Winock critique férocement, finit par emporter l’adhésion de l’auteur. [...]
La publication de ce journal se justifie également parce que Michel Winock n’est pas que le témoin de son temps. Il est aussi l’acteur de certaines des transformations de son époque. Même si l’historien qu’il est est « fatigu[é] des sociologues, des sexologues et de tous leur homologues qui se parent de leur petite science pour apprendre au peuple à être heureux selon leur normes » (p. 387), il aura tout de même été un des protagonistes du « moment sciences humaines » français. Éditeur au Seuil de Paul Veyne, protagoniste de la « révolution du Poche » avec le lancement en 1971 de la collection « Points », enseignant dans cette véritable « anti-Sorbonne » qu’a été l’université de Vincennes, Michel Winock a participé activement à cette période unique d’exaltation et d’effervescence politico-intellectuelle. [...]
On lira aussi avec profit ce journal, rédigé à une période saturée de politique, parce que l’actualité qu’il commente donne à son auteur la possibilité de multiplier les variations et les impromptus sur le sens de l’engagement en politique, sur celui des idéologies et du réformisme. Michel Winock y exprime une sensibilité politique personnelle en parfaite cohérence avec la ligne éditoriale de la revue Esprit, dont il a été très proche. [...]
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Parutions.com Gilles Ferragu, 4 novembre 2015
Le dernier des grands témoin ?
2 mars 1958 : «les socialistes qui nous gouvernent ne varient pas» … 10 mai 1981 :«l’alternance démocratique fonctionne enfin». De 1958 à 1981, un socialisme chasse l’autre, et dans l’intervalle, un jeune étudiant engagé est devenu un clerc, un intellectuel au sens noble du terme, observateur et acteur, autant qu’un professeur, et un entrepreneur culturel.
Dans ce Journal politique (qui est bien plus que cela, soit dit en passant), Michel Winock offre – comment le dire autrement – à ses lecteurs l’acuité d’un regard autant que le charme d’un style. De la question algérienne et de ses débats à l’élection de François Mitterrand, il observe, commente, comme étudiant puis comme professeur accomplissant le cursus honorum, et éditeur. A cet égard, le journal se présente comme une belle galerie de portraits scandée par quelques fortes analyses et autant de formules ciselées : sur de Gaulle bien sûr («Cet homme là nous a tous grandis»… la formule qui annonce la mort de de Gaulle pourrait être placée en exergue), sur Mitterrand, «le héros de l’Observatoire», qui émerge en «opposant majeur» des brumes de la IVe République grâce à son Coup d’Etat permanent, sur «Giscard le sémillant», «Pompidou le matois», etc. Les notes sont plus ou moins fréquentes, parfois quotidiennes, parfois mensuelles, c’est un tableau pointilliste, où chaque envoi fait mouche.
Et si la politique est une passion manifeste – mais raisonnée : de l’élan oui, mais pas révolutionnaire –, elle va de pair avec un regard sur les débats de son temps : l’histoire et les historiens certes, mais plus largement le débat d’idée dans les sciences humaines au temps où il est encore vif, engagé. On cause entre amis, entre collègues (et les amateurs de sociabilité scientifique y trouveront la matière à de beaux graphiques), on commente le cinéma, la littérature, on s’interroge sur la portée politique de l’Histoire, on se prépare au jugement des pairs et aux fleurets plus ou moins mouchetés. La presse est particulièrement sollicitée, en un temps où la réflexion ne se limitait pas à un tweet. On feuillette ainsi Le Nouvel Observateur («un panier de crabes distingués») comme Esprit, on s’attriste de la mort du Libération résistant, et de la fin des grands journaux engagés, on découvre la fac de Vincennes (et son public hétéroclite) et les coulisses du Seuil, on va applaudir au TNP et défendre Furet dans L’Humanité. [...]
Avec ce journal, Michel Winock s’inscrit dans une grande tradition un peu oubliée, celle des journaux et correspondances, un genre pourtant majeur, illustré par les grands noms de la politique et de la diplomatie, indispensable aux historiens comme aux amateurs d’actualité, et qui offre du passé et du présent un tableau impressionniste. A l’heure de l’immédiateté et du présentisme, cette lecture est une respiration, à la fois historique – le regard d’un homme qui passe, d’un analyste, d’un savant – et politique… car Michel Winock, contrairement à tant d’autres, sut ne pas se perdre dans les extrêmes et garda la tête froide, il fut de ceux qui eurent raison avec Aron plutôt que tort avec Sartre. Cette cohérence – celle d’un homme de centre gauche lucide et enthousiaste - va de pair avec un style sobre, sans excès rhétorique, mais avec cet art de la formule, du trait qui révèle le grand pédagogue. [...]
Un témoignage passionnant sur une République qui s’installe, s’impose et se métamorphose, métamorphosant les citoyens et le débat public. Une lecture stimulante, passionnante, qui allie le plaisir d’une belle plume et la vivacité d’un regard, pour quiconque entend comprendre l’évolution des idées depuis la fin des années 60.
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2 mars 1958 : «les socialistes qui nous gouvernent ne varient pas» … 10 mai 1981 :«l’alternance démocratique fonctionne enfin». De 1958 à 1981, un socialisme chasse l’autre, et dans l’intervalle, un jeune étudiant engagé est devenu un clerc, un intellectuel au sens noble du terme, observateur et acteur, autant qu’un professeur, et un entrepreneur culturel.
Dans ce Journal politique (qui est bien plus que cela, soit dit en passant), Michel Winock offre – comment le dire autrement – à ses lecteurs l’acuité d’un regard autant que le charme d’un style. De la question algérienne et de ses débats à l’élection de François Mitterrand, il observe, commente, comme étudiant puis comme professeur accomplissant le cursus honorum, et éditeur. A cet égard, le journal se présente comme une belle galerie de portraits scandée par quelques fortes analyses et autant de formules ciselées : sur de Gaulle bien sûr («Cet homme là nous a tous grandis»… la formule qui annonce la mort de de Gaulle pourrait être placée en exergue), sur Mitterrand, «le héros de l’Observatoire», qui émerge en «opposant majeur» des brumes de la IVe République grâce à son Coup d’Etat permanent, sur «Giscard le sémillant», «Pompidou le matois», etc. Les notes sont plus ou moins fréquentes, parfois quotidiennes, parfois mensuelles, c’est un tableau pointilliste, où chaque envoi fait mouche.
Et si la politique est une passion manifeste – mais raisonnée : de l’élan oui, mais pas révolutionnaire –, elle va de pair avec un regard sur les débats de son temps : l’histoire et les historiens certes, mais plus largement le débat d’idée dans les sciences humaines au temps où il est encore vif, engagé. On cause entre amis, entre collègues (et les amateurs de sociabilité scientifique y trouveront la matière à de beaux graphiques), on commente le cinéma, la littérature, on s’interroge sur la portée politique de l’Histoire, on se prépare au jugement des pairs et aux fleurets plus ou moins mouchetés. La presse est particulièrement sollicitée, en un temps où la réflexion ne se limitait pas à un tweet. On feuillette ainsi Le Nouvel Observateur («un panier de crabes distingués») comme Esprit, on s’attriste de la mort du Libération résistant, et de la fin des grands journaux engagés, on découvre la fac de Vincennes (et son public hétéroclite) et les coulisses du Seuil, on va applaudir au TNP et défendre Furet dans L’Humanité. [...]
Avec ce journal, Michel Winock s’inscrit dans une grande tradition un peu oubliée, celle des journaux et correspondances, un genre pourtant majeur, illustré par les grands noms de la politique et de la diplomatie, indispensable aux historiens comme aux amateurs d’actualité, et qui offre du passé et du présent un tableau impressionniste. A l’heure de l’immédiateté et du présentisme, cette lecture est une respiration, à la fois historique – le regard d’un homme qui passe, d’un analyste, d’un savant – et politique… car Michel Winock, contrairement à tant d’autres, sut ne pas se perdre dans les extrêmes et garda la tête froide, il fut de ceux qui eurent raison avec Aron plutôt que tort avec Sartre. Cette cohérence – celle d’un homme de centre gauche lucide et enthousiaste - va de pair avec un style sobre, sans excès rhétorique, mais avec cet art de la formule, du trait qui révèle le grand pédagogue. [...]
Un témoignage passionnant sur une République qui s’installe, s’impose et se métamorphose, métamorphosant les citoyens et le débat public. Une lecture stimulante, passionnante, qui allie le plaisir d’une belle plume et la vivacité d’un regard, pour quiconque entend comprendre l’évolution des idées depuis la fin des années 60.
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Radio Notre Dame Louis Daufresne, 27 octobre 2015
Michel Winock est l'invité de Louis Daufresne, dans l'émission Le Grand Témoin.
27 octobre 2015, 7h35 (51 mn)
Réécouter l'émission
27 octobre 2015, 7h35 (51 mn)
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Le Magazine Littéraire Robert Kopp, novembre 2015, N° 561
Sous la Ve, une gauche baudruche
L'historien Michel Winock tient depuis longtemps des carnets sur la vie politique française. Voici ses notes sur la Ve République, de De Gaulle à la victoire de Mitterrand : ce dernier occupe (et exaspère) beaucoup Winock, qui voit en lui l'incarnation d'une gauche hypocrite et inconséquente (...)
Plus que d'autres, Michel Winock est sensible à la mauvaise foi d'une certaine gauche. Que de petites hypocrisies et de grandes compromissions consignées au passage ! (...)
Malgré son irénisme et sa modération, un polémiste sommeille en Michel Winock. Et c'est tant mieux !
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L'historien Michel Winock tient depuis longtemps des carnets sur la vie politique française. Voici ses notes sur la Ve République, de De Gaulle à la victoire de Mitterrand : ce dernier occupe (et exaspère) beaucoup Winock, qui voit en lui l'incarnation d'une gauche hypocrite et inconséquente (...)
Plus que d'autres, Michel Winock est sensible à la mauvaise foi d'une certaine gauche. Que de petites hypocrisies et de grandes compromissions consignées au passage ! (...)
Malgré son irénisme et sa modération, un polémiste sommeille en Michel Winock. Et c'est tant mieux !
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Librairie Millepages Pascal Thuot, 2 octobre 2015
Histoire et diffusion
Michel Winock. Journal politique (1958-1981)
Michel Winock. Journal politique (1958-1981)
Histoire, écriture et objectivité
Michel Winock. Journal politique (1958-1981)
Michel Winock. Journal politique (1958-1981)
Télérama Gilles Heuré, 2 octobre 2015
<TTT> À LIRE
Le journal politique de Michel Winock ou les confessions d'un historien du siècle
La guerre d'Algérie, l'écrasement de Budapest, les films de Bergman, la mort de De Gaule, l'élection de Mitterrand... De 1958 à 1981, l'historien Michel Winock écrit son journal. Un document passionnant qui vient de sortir en librairies.
Auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages – citons Le Socialisme en France et en Europe, XIXe-XXe siècles (1992), La Gauche en France (2006), La Droite hier et aujourd’hui (2012), Les Derniers feux de la Belle Epoque, chronique culturelle d’une avant-guerre, 1913-1914 (2014)… –, biographe de Victor Hugo, Mendès France, Clemenceau, Madame de Staël, Flaubert et, récemment, François Mitterrand, mais aussi éditeur et enseignant, Michel Winock est aussi l’un des historiens les plus sollicités par les médias comme par les pouvoirs publics puisqu’il a présidé, aux côtés du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, un groupe de travail sur l’avenir des institutions dont le rapport est rendu ce vendredi 2 octobre.
Mais un autre livre fait aussi son actualité puisque sort en librairies son Journal politique (1958-1981). Non pas un recueil de souvenirs revus et corrigés, mais des notes, quotidiennes ou espacées, consignées dans un journal tenu avec tous les états d’âme inhérents au genre. L’historien le sait : la mémoire reconstituée est souvent sujette à caution, remodèle tel ou tel souvenir, sarcle dans les événements ou en enjolive d’autres. Mais ici, point de reconstitution ni de déformation. Michel Winock livre son journal tel qu’il l’écrivit à partir de 1958. Il est alors un jeune étudiant en Lettres, un peu déçu par l’enseignement reçu dans cette discipline. Il prend l’ennui à contre-pied et s’engage dans des études d’Histoire. Il s’engage également, pour ne pas dire surtout, par moments, dans le militantisme politique : à gauche, à une époque où la gauche, justement – celle de Guy Mollet –, s’embourbe dans la guerre d’Algérie.
Choisir son camp
Il est facile, à vingt ans, de choisir son camp, sauf quand ce camp de gauche est fractionné entre, d’un côté, un socialisme enlisé dans la IVe République, et de l'autre, un parti communiste rivé à Moscou et souillé par l’écrasement de Budapest, en 1956. Michel Winock, on le comprend à la lecture du Journal, est alors parfois déçu, découragé, dégoûté même, par le jeu des appareils, tiraillé entre le principe de réalité – désistement pour le PCF lors d’une élection pour contrer la droite ? – et l’exigence morale – comment se mettre du côté des communistes ?
Mais, si la politique occupe l’esprit du jeune étudiant, si les réunions de section s’enchaînent à Arcueil, il faut bien vivre aussi : lire et se moquer parfois de l’immodestie de certains écrivains, aller au cinéma – « grande vogue de Bergman ». Et voici notre historien en herbe parti, à l’été 1958, à scooter pour l’Espagne, homérique chevauchée d’une semaine pour profiter des haltes ibériques et de la camaraderie.
Evoquer ici tout ce que contient ce Journal serait trop long, tant il est riche de sincérité, de curiosité, et émaillé de ces anecdotes qui réjouissent le lecteur entré comme par effraction dans la vie d’un historien réputé. La lecture des journaux antisémites à la Bibliothèque nationale, en 1966, la découverte de Soljenitsyne, les engueulades entre collègues, la mort de De Gaulle, en 1970 – « cet homme-là nous a tous grandis » –, la politique toujours, en France, au Chili en 1973, au Portugal en 1974, comme si les révolutions répugnaient à quitter le XXe siècle… Voilà quelques-uns des épisodes de ce volume passionnant de bout en bout. Et dont la dernière phrase, écrite au lendemain de la victoire de François Mitterrand, le 10 mai 1981, est lourde de sens : « Mais quels lendemains ? »
Qui donc a dit que les historiens ne regardaient que vers le passé ?
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Le journal politique de Michel Winock ou les confessions d'un historien du siècle
La guerre d'Algérie, l'écrasement de Budapest, les films de Bergman, la mort de De Gaule, l'élection de Mitterrand... De 1958 à 1981, l'historien Michel Winock écrit son journal. Un document passionnant qui vient de sortir en librairies.
Auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages – citons Le Socialisme en France et en Europe, XIXe-XXe siècles (1992), La Gauche en France (2006), La Droite hier et aujourd’hui (2012), Les Derniers feux de la Belle Epoque, chronique culturelle d’une avant-guerre, 1913-1914 (2014)… –, biographe de Victor Hugo, Mendès France, Clemenceau, Madame de Staël, Flaubert et, récemment, François Mitterrand, mais aussi éditeur et enseignant, Michel Winock est aussi l’un des historiens les plus sollicités par les médias comme par les pouvoirs publics puisqu’il a présidé, aux côtés du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, un groupe de travail sur l’avenir des institutions dont le rapport est rendu ce vendredi 2 octobre.
Mais un autre livre fait aussi son actualité puisque sort en librairies son Journal politique (1958-1981). Non pas un recueil de souvenirs revus et corrigés, mais des notes, quotidiennes ou espacées, consignées dans un journal tenu avec tous les états d’âme inhérents au genre. L’historien le sait : la mémoire reconstituée est souvent sujette à caution, remodèle tel ou tel souvenir, sarcle dans les événements ou en enjolive d’autres. Mais ici, point de reconstitution ni de déformation. Michel Winock livre son journal tel qu’il l’écrivit à partir de 1958. Il est alors un jeune étudiant en Lettres, un peu déçu par l’enseignement reçu dans cette discipline. Il prend l’ennui à contre-pied et s’engage dans des études d’Histoire. Il s’engage également, pour ne pas dire surtout, par moments, dans le militantisme politique : à gauche, à une époque où la gauche, justement – celle de Guy Mollet –, s’embourbe dans la guerre d’Algérie.
Choisir son camp
Il est facile, à vingt ans, de choisir son camp, sauf quand ce camp de gauche est fractionné entre, d’un côté, un socialisme enlisé dans la IVe République, et de l'autre, un parti communiste rivé à Moscou et souillé par l’écrasement de Budapest, en 1956. Michel Winock, on le comprend à la lecture du Journal, est alors parfois déçu, découragé, dégoûté même, par le jeu des appareils, tiraillé entre le principe de réalité – désistement pour le PCF lors d’une élection pour contrer la droite ? – et l’exigence morale – comment se mettre du côté des communistes ?
Mais, si la politique occupe l’esprit du jeune étudiant, si les réunions de section s’enchaînent à Arcueil, il faut bien vivre aussi : lire et se moquer parfois de l’immodestie de certains écrivains, aller au cinéma – « grande vogue de Bergman ». Et voici notre historien en herbe parti, à l’été 1958, à scooter pour l’Espagne, homérique chevauchée d’une semaine pour profiter des haltes ibériques et de la camaraderie.
Evoquer ici tout ce que contient ce Journal serait trop long, tant il est riche de sincérité, de curiosité, et émaillé de ces anecdotes qui réjouissent le lecteur entré comme par effraction dans la vie d’un historien réputé. La lecture des journaux antisémites à la Bibliothèque nationale, en 1966, la découverte de Soljenitsyne, les engueulades entre collègues, la mort de De Gaulle, en 1970 – « cet homme-là nous a tous grandis » –, la politique toujours, en France, au Chili en 1973, au Portugal en 1974, comme si les révolutions répugnaient à quitter le XXe siècle… Voilà quelques-uns des épisodes de ce volume passionnant de bout en bout. Et dont la dernière phrase, écrite au lendemain de la victoire de François Mitterrand, le 10 mai 1981, est lourde de sens : « Mais quels lendemains ? »
Qui donc a dit que les historiens ne regardaient que vers le passé ?
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Le Courrier du Parlement Jean-François Bège, 0ctobre 2015
Comment la politique fonctionne
Un hasard qui n’est peut-être pas fortuit veut que la parution d’une biographie de François Mitterrand chez Gallimard rédigée par Michel Winock précède la publication d’un “journal politique” du même auteur, consacré à la période 1958-1981. Les deux ouvrages se complètent sans se chevaucher chronologiquement car la vie de Mitterrand commence en 1916 et s'achève en 1996. Elle comprend les fameux épisodes très commentés – et bien “fouillés” par l’historien – de l’Occupation, des camps de prisonniers, de Vichy et de la Résistance.
Le Winock “diariste”, comme l’on appelle les gens qui s’astreignent à tout noter au jour le jour, sans même savoir si ce qu’ils écrivent aura plus tard de l’intérêt, rejoint cependant le Winock biographe, en dépit du changement de style imposé par deux genres différents, dans la phase entre toutes passionnante de “la République gaulienne” naissant en 58 et suscitant en réaction une chaotique “union de la gauche”.
Sachant à quel point les lettres et les notes émises sur l’instant sont précieuses pour celui qui doit traduire l’ambiance et “l’état de la pensée” des temps que l’on entend faire revivre, Michel Winock a fait l’effort “in vivo” de relever en détail tout ce qui lui arrivait pendant les vingt-trois premières années de la Ve République: émissions de télévision ( “Les dossiers de l’écran”, “Apostrophes”, etc...), comités de rédaction de la revue “Esprit” (sa famille intellectuelle d'origine), réunions littéraires et intrigues des éditions “Le Seuil”, lancement réussi de la revue “L’Histoire”, discussions passionnées avec les étudiants de Vincennes puis de Sciences-Po... [...]
Utilité des confrontations mais nécessité de la distance et prime à l’intelligence contre la bêtise. C’est plaisant et pris sur le vif, colères comprises...
Il en va ainsi de l’analyse subtile des relations de François Mitterrand avec les dirigeants communistes et, de façon plus large, de l’examen sous toutes les coutures – tant dans le “Journal” que dans la biographie – de la question jamais résolue de l’instauration d’un socialisme sachant se passer d’un Etat omnipotent.
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Un hasard qui n’est peut-être pas fortuit veut que la parution d’une biographie de François Mitterrand chez Gallimard rédigée par Michel Winock précède la publication d’un “journal politique” du même auteur, consacré à la période 1958-1981. Les deux ouvrages se complètent sans se chevaucher chronologiquement car la vie de Mitterrand commence en 1916 et s'achève en 1996. Elle comprend les fameux épisodes très commentés – et bien “fouillés” par l’historien – de l’Occupation, des camps de prisonniers, de Vichy et de la Résistance.
Le Winock “diariste”, comme l’on appelle les gens qui s’astreignent à tout noter au jour le jour, sans même savoir si ce qu’ils écrivent aura plus tard de l’intérêt, rejoint cependant le Winock biographe, en dépit du changement de style imposé par deux genres différents, dans la phase entre toutes passionnante de “la République gaulienne” naissant en 58 et suscitant en réaction une chaotique “union de la gauche”.
Sachant à quel point les lettres et les notes émises sur l’instant sont précieuses pour celui qui doit traduire l’ambiance et “l’état de la pensée” des temps que l’on entend faire revivre, Michel Winock a fait l’effort “in vivo” de relever en détail tout ce qui lui arrivait pendant les vingt-trois premières années de la Ve République: émissions de télévision ( “Les dossiers de l’écran”, “Apostrophes”, etc...), comités de rédaction de la revue “Esprit” (sa famille intellectuelle d'origine), réunions littéraires et intrigues des éditions “Le Seuil”, lancement réussi de la revue “L’Histoire”, discussions passionnées avec les étudiants de Vincennes puis de Sciences-Po... [...]
Utilité des confrontations mais nécessité de la distance et prime à l’intelligence contre la bêtise. C’est plaisant et pris sur le vif, colères comprises...
Il en va ainsi de l’analyse subtile des relations de François Mitterrand avec les dirigeants communistes et, de façon plus large, de l’examen sous toutes les coutures – tant dans le “Journal” que dans la biographie – de la question jamais résolue de l’instauration d’un socialisme sachant se passer d’un Etat omnipotent.
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Livres Hebdo Hervé Hugueny, 25 septembre 2015, N° 1055
Le Seuil vu du Journal politique de Michel Winock
Le Journal politique : la République gaullienne (1958-1981) de l’historien et éditeur Michel Winock transporte son lecteur dans une France prospère mais pleine de contradictions, au fil de notes d’une écriture limpide et d’une lucidité captivante. A gauche, d’où parle l’auteur, tout tourne autour d’un Parti communiste encore puissant mais en déclin. Un courant réformiste émerge, dont Esprit et Le Seuil sont une des expressions dans les revues et l’édition.
Michel Winock participe activement aux deux entreprises, en tant qu’auteur, puis directeur de collection, avant de devenir directeur littéraire au sein d’une maison en pleine ascension, dont la ligne éditoriale est bien en phase avec la vie intellectuelle de la période, qu’elle alimente autant qu’elle s’en nourrit. Il lance aussi L’Histoire, revue très innovante avec son ambition de rendre la recherche universitaire accessible. Le mensuel sera également un outil d’influence face aux concurrents.
L’historien excelle à tracer les portraits de ses confrères, qu’on suppose sincères s’agissant d’un texte qui n’était pas destiné à être publié. On y lit de l’intérieur la vie d’une maison d’édition, et on y devine les tensions qui éclateront lors de sa vente en 2004, laquelle coïncide avec le repli d’une gauche réformiste qui ne fait plus rêver. On attend la fin de ce Journal, impatient de voir si la bienveillance de son auteur résistera aux désillusions de la suite de l’histoire.
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Le Journal politique : la République gaullienne (1958-1981) de l’historien et éditeur Michel Winock transporte son lecteur dans une France prospère mais pleine de contradictions, au fil de notes d’une écriture limpide et d’une lucidité captivante. A gauche, d’où parle l’auteur, tout tourne autour d’un Parti communiste encore puissant mais en déclin. Un courant réformiste émerge, dont Esprit et Le Seuil sont une des expressions dans les revues et l’édition.
Michel Winock participe activement aux deux entreprises, en tant qu’auteur, puis directeur de collection, avant de devenir directeur littéraire au sein d’une maison en pleine ascension, dont la ligne éditoriale est bien en phase avec la vie intellectuelle de la période, qu’elle alimente autant qu’elle s’en nourrit. Il lance aussi L’Histoire, revue très innovante avec son ambition de rendre la recherche universitaire accessible. Le mensuel sera également un outil d’influence face aux concurrents.
L’historien excelle à tracer les portraits de ses confrères, qu’on suppose sincères s’agissant d’un texte qui n’était pas destiné à être publié. On y lit de l’intérieur la vie d’une maison d’édition, et on y devine les tensions qui éclateront lors de sa vente en 2004, laquelle coïncide avec le repli d’une gauche réformiste qui ne fait plus rêver. On attend la fin de ce Journal, impatient de voir si la bienveillance de son auteur résistera aux désillusions de la suite de l’histoire.
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L'Histoire octobre 2015, N° 416
Souvenirs d'un historien
Dans les carnets qu'il a tenus à partir de l'âge de 20 ans, Michel Winock livre ses impressions au jour le jour sur la vie politique : de la guerre d'Algérie à l'élection de François Mitterrand, en passant par la naissance de la Ve République ou la mutation du PCF. Sans oublier de piquants témoignages sur la vie intellectuelle et universitaire parisienne ou la fondation en 1978 de la revue L'Histoire.
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Dans les carnets qu'il a tenus à partir de l'âge de 20 ans, Michel Winock livre ses impressions au jour le jour sur la vie politique : de la guerre d'Algérie à l'élection de François Mitterrand, en passant par la naissance de la Ve République ou la mutation du PCF. Sans oublier de piquants témoignages sur la vie intellectuelle et universitaire parisienne ou la fondation en 1978 de la revue L'Histoire.
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Sud-Ouest Christophe Lucet, 30 août 2015
Aux origines de la Ve République - Chronique des années 1960-1970, de De Gaulle à Mitterrand
Brut de décoffrage. C’est ainsi que Michel Winock nous présente ses carnets politiques, puisés au fond de ses tiroirs et publiés sans retouches. Du coup, la fraîcheur de l’époque nous parvient, celle des débuts de la Ve République.
Winock les a souvent arpentés en historien, mais c’est d’histoire immédiate qu’il s’agit ici, les événements tels que les voyait et les ressentait un jeune militant de la gauche de la gauche, à l’aube de sa carrière universitaire.
La grande stature du Général occupe alors l’espace déserté par l’agonie de la IVe République, minée par la guerre d’Algérie. Le communisme exerce son empire sur la scène intellectuelle et la primauté à gauche. Et le jeune diariste se passionne.
Il raconte la politique, la vie des idées, des éditeurs, des revues, participant à la création d’une d’entre elles, « L’Histoire », toujours bien vivante. Il narre la vie universitaire avec Mai 68 qui se profile. La société change, la gauche se recompose et entame sa longue marche vers le pouvoir. Lorsque François Mitterrand accède à l’Elysée, la riche page de la République gaullienne s’efface.
On sait gré à l’auteur de nous restituer des lignes qu’il aurait été tenté aujourd’hui de corriger ou récuser. Car en s’en abstenant, il nous fait sentir l’air et le grain de cette période révolue mais fondatrice.
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Brut de décoffrage. C’est ainsi que Michel Winock nous présente ses carnets politiques, puisés au fond de ses tiroirs et publiés sans retouches. Du coup, la fraîcheur de l’époque nous parvient, celle des débuts de la Ve République.
Winock les a souvent arpentés en historien, mais c’est d’histoire immédiate qu’il s’agit ici, les événements tels que les voyait et les ressentait un jeune militant de la gauche de la gauche, à l’aube de sa carrière universitaire.
La grande stature du Général occupe alors l’espace déserté par l’agonie de la IVe République, minée par la guerre d’Algérie. Le communisme exerce son empire sur la scène intellectuelle et la primauté à gauche. Et le jeune diariste se passionne.
Il raconte la politique, la vie des idées, des éditeurs, des revues, participant à la création d’une d’entre elles, « L’Histoire », toujours bien vivante. Il narre la vie universitaire avec Mai 68 qui se profile. La société change, la gauche se recompose et entame sa longue marche vers le pouvoir. Lorsque François Mitterrand accède à l’Elysée, la riche page de la République gaullienne s’efface.
On sait gré à l’auteur de nous restituer des lignes qu’il aurait été tenté aujourd’hui de corriger ou récuser. Car en s’en abstenant, il nous fait sentir l’air et le grain de cette période révolue mais fondatrice.
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