Michel Winock
L’effet de génération
Une brève histoire des intellectuels français
L’identification d'une génération ne se réduit pas à un événement dateur — si ample soit-il — ni à un ensemble de cohortes démographiques. Il faut aussi tenir compte d’un nouveau «senti commun» difficile à cerner, car une génération intellectuelle n’est pas composée seulement de gens qui sentent et pensent la même chose : des divergences, voire des oppositions furieuses peuvent la traverser. Comme le montre Michel Winock, ce qui appartient en propre à tous les membres d’une même génération est la question dominante (la guerre, la crise, le communisme, la décolonisation, Internet, l’écologie, etc.) qui a hanté leur jeunesse; les réponses philosophiques et les positions politiques qu’elle induit peuvent être divergentes ou contradictoires : elles font système. La clé générationnelle n’ouvre certainement pas toutes les portes de l’histoire, mais c’est un outil précieux lorsqu’on veut avoir une vue d’ensemble du XXe siècle et mieux comprendre les grandes tendances et tensions idéologiques qui travaillent notre temps.
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Essai
14,20 €, 288 p.
ISBN : 978-2-36280-006-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 novembre 2011
Disponible en Ebook (8,49 €)
ISBN : 978-2-36280-006-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 novembre 2011
Disponible en Ebook (8,49 €)
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L'auteur
Michel Winock est agrégé d’histoire, docteur ès lettres et sciences humaines, et professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Institut d’études politiques de Paris. Fondateur de la revue L’Histoire, il a été aussi longtemps conseiller littéraire aux Éditions du Seuil. Auteur de nombreux ouvrages, il a publié notamment, au Seuil, Le Siècle des intellectuels (1997, Prix Médicis essai) ; et Les Voix de la liberté (2001, prix Roland de Jouvenel de l’Académie française). Il a co-dirigé avec Jacques Julliard le Dictionnaire des intellectuels (1996).
Derniers livres précédents :
Clemenceau, Tempus/Perrin, 2011
Le XXe siècle idéologique et politique, Tempus/Perrin, 2009
Madame de Staël, Fayard, 2010 (prix Goncourt de la biographie)
Derniers livres précédents :
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Le XXe siècle idéologique et politique, Tempus/Perrin, 2009
Madame de Staël, Fayard, 2010 (prix Goncourt de la biographie)
Le livre
« François Mentré, auteur nationaliste d'un essai de théorisation, Les Générations sociales, publié en 1920, posait qu'"une nouvelle génération apparaît chaque dix ans"; il définissait celle-ci comme "une façon nouvelle de sentir et de comprendre la vie, qui est opposée à la façon antérieure, ou du moins différente d'elle". Cette succession décennale peut servir de fil conducteur, mais à simple titre hypothétique, sans nécessité mécanique: une dizaine d'années paraît bien, grosso modo, représenter la fourchette d'âges qui identifie une génération dans le temps. Néanmoins, cette unité de mesure est variable en fonction même des événements, de leur intensité et de leur rythme, — ils ne se produisent pas pour découper l'histoire en fractions décennales au seul profit de ceux qui la racontent. À certaines époques crépitantes (ainsi de 1935 à 1962) s'opposent des séquences beaucoup plus plates (les années 1970 et 1980). Dans le premier cas, les générations semblent se talonner ; dans le second, elles peinent à prendre vie. On mesure ici la part d'arbitraire qui appartient à l'historien. Mais c’est la règle : quel que soit le sujet, il fait métier d'abstraction, découpant dans la durée les objets de ses études et les dotant d'une périodisation toujours contestable. Je ne propose ici rien d'autre qu'une autre façon de décrire le XXème siècle, à travers l'histoire intellectuelle...
Cette approche générationnelle, il ne faut pas lui demander trop ; il ne faut pas davantage la mépriser. Elle ne peut être une explication globale du champ intellectuel – ou de tout autre domaine étudié. Facteur causal à côté d’autres déterminants, l’effet de génération doit jouer son rôle dans la partition mise en oeuvre par l’historien. »
Michel Winock
Cette approche générationnelle, il ne faut pas lui demander trop ; il ne faut pas davantage la mépriser. Elle ne peut être une explication globale du champ intellectuel – ou de tout autre domaine étudié. Facteur causal à côté d’autres déterminants, l’effet de génération doit jouer son rôle dans la partition mise en oeuvre par l’historien. »
Michel Winock