Nathalie Heinich
Maisons perdues
Lieux secrets, lieux uniques, les maisons que nous avons aimées, puis perdues, ne cessent de hanter nos rêves. Que nous disent-elles ? Et se pourrait-il que le murmure de ces lieux de mémoire, si personnels, trouve un écho en nous tous ?
Explorant minutieusement cette topographie intime et ses résonances familiales, amicales, amoureuses, Nathalie Heinich ne restitue pas seulement sa propre histoire : elle dessine en creux la forme que prennent les âges de la vie, le passage des générations, les fantômes de l’Histoire, le paysage intérieur et sentimental de notre époque.
Une « autobiographie par les toits », donc, des années 1950 à nos jours, qui rend justice à la grâce des maisons et à la douleur de leur perte.
Explorant minutieusement cette topographie intime et ses résonances familiales, amicales, amoureuses, Nathalie Heinich ne restitue pas seulement sa propre histoire : elle dessine en creux la forme que prennent les âges de la vie, le passage des générations, les fantômes de l’Histoire, le paysage intérieur et sentimental de notre époque.
Une « autobiographie par les toits », donc, des années 1950 à nos jours, qui rend justice à la grâce des maisons et à la douleur de leur perte.
Partager
Imprimer
Récit autobiographique
14,90 €, 128 p.
ISBN : 978-2-36280-028-3
Format : 140/205 mm
Parution : 4 janvier 2013
Disponible en eBook (9,99 €)
ISBN : 978-2-36280-028-3
Format : 140/205 mm
Parution : 4 janvier 2013
Disponible en eBook (9,99 €)
Où l'acheter
Du même auteur
Nathalie Heinich
La maison qui soigne |
Nathalie Heinich
Le Pont-Neuf de Christo |
D'autres récits
Lucas Menget
Lettres de Bagdad |
On en parle
« Le livre suit le parcours d'une personnalité riche et attachante » - Les Notes bibliographiques
|
« Un beau moment de lecture »
Liratouva |
L'auteur
Nathalie Heinich est sociologue, directeur de recherche au CNRS. Elle est spécialiste de la sociologie de l'Art et des pratiques culturelles. Ses ouvrages sont traduits dans une quinzaine de langues.
Maisons perdues est le premier texte littéraire qu’elle publie sous son nom.
Du même auteur :
De la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique, Gallimard, 2012
La Fabrique du patrimoine. De la cathédrale à la petite cuillère, MSH, 2009
Pourquoi Bourdieu, Gallimard 2007
L'Élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique, Gallimard, 2005
Art, création, fiction. Entre sociologie et philosophie, avec J.-M. Schaeffer, J. Chambon, 2004
Mères-filles, une relation à trois, avec Caroline Eliacheff, Albin Michel, 2002
Etre écrivain. Création et identité, La Découverte, 2000
L'Épreuve de la grandeur. Prix littéraires et reconnaissance, La Découverte, 1999
Ce que l'art fait à la sociologie, Minuit, 1998
Le Triple jeu de l'art contemporain. Sociologie des arts plastiques, Minuit, 1998
États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale, Gallimard, 1996
Du peintre à l'artiste. Artisans et académiciens à l'âge classique, Minuit, 1993
La Gloire de Van Gogh. Essai d'anthropologie de l'admiration, Minuit, 1991
Maisons perdues est le premier texte littéraire qu’elle publie sous son nom.
Du même auteur :
De la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique, Gallimard, 2012
La Fabrique du patrimoine. De la cathédrale à la petite cuillère, MSH, 2009
Pourquoi Bourdieu, Gallimard 2007
L'Élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique, Gallimard, 2005
Art, création, fiction. Entre sociologie et philosophie, avec J.-M. Schaeffer, J. Chambon, 2004
Mères-filles, une relation à trois, avec Caroline Eliacheff, Albin Michel, 2002
Etre écrivain. Création et identité, La Découverte, 2000
L'Épreuve de la grandeur. Prix littéraires et reconnaissance, La Découverte, 1999
Ce que l'art fait à la sociologie, Minuit, 1998
Le Triple jeu de l'art contemporain. Sociologie des arts plastiques, Minuit, 1998
États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale, Gallimard, 1996
Du peintre à l'artiste. Artisans et académiciens à l'âge classique, Minuit, 1993
La Gloire de Van Gogh. Essai d'anthropologie de l'admiration, Minuit, 1991
Le livre
L’auteur en parle
« Un jour, j’ai eu envie d’écrire sur les maisons que j’ai fréquentées, et qui ont disparu de ma vie, exactement comme des gens qu’on a aimés, qui ont énormément compté pour nous, et puis qui sortent de nos existences, pour telle ou telle raison. Ces maisons – comme ces gens – nous ont façonnés, elles sont à l’intérieur de nous, psychiquement, de même que nous avons été à l’intérieur d’elles, physiquement. Ce sont des souvenirs sensoriels et émotionnels, mais aussi des formes qui ont contribué à dessiner nos vies. Nous le savons intimement, mais il est difficile d’en parler, d’expliquer – beaucoup plus difficile que d’expliquer pourquoi telle ou telle personne nous a marqués. Ces maisons, elles continuent à nous habiter, même lorsque nous avons cessé, nous, de les habiter.
Mais l’expérience de la maison est au-delà de la question de l’habitat. Peut-être parce qu’une maison a des racines qui l’enfoncent dans la terre et des ailes qui la tirent vers le ciel, comme un arbre. Parce qu’elle est un tout et non pas une partie. Et parce qu’elle n’abrite pas seulement une personne, un couple, une famille nucléaire, mais presque toujours une famille élargie, dans la succession des générations.
C’est pourquoi l’histoire des maisons qui ont jalonné la vie d’une personne est aussi l’histoire de toute une famille, de toute une génération, voire de toute une époque : dans mon cas, l’histoire compliquée et parfois dramatique de deux familles – paternelle, maternelle – en même temps qu’une histoire de cette époque particulière qu’on a appelée les « Trente Glorieuses » – ces années qui regardaient si résolument vers l’avenir, faute de pouvoir se retourner sur un passé récent devenu proprement irregardable, insupportable. Inhabitable.
Maisons perdues n’est pas seulement un récit de maisons, une autobiographie par les toits, un essai pour rendre justice à la force, à la grâce des maisons : c’est aussi un récit de pertes, un éventail des différentes façons d’avoir eu, connu, aimé une maison, et de l’avoir perdue. Car autant nous avons de maisons dans nos vies, autant ou presque autant en portons-nous le deuil, au plus intime de nous-même – un deuil à peine partageable. C’est ce partage presque impossible – le partage du deuil des maisons – que j’ai eu envie de tenter ici.
Ce livre n’est pas un livre de sociologie, même si le lecteur attentif pourra, probablement, y trouver quelques traces d’une sensibilité sociologique. La logique aurait donc voulu que je ne le signe pas de mon nom, qui est celui d’une sociologue. Mais sa nature est trop résolument autobiographique pour autoriser tant le recours à la fiction que l’usage d’un pseudonyme ; et s’agissant d’une autobiographie en partie collective, il engage des personnes dont le nom est d’autant moins négociable qu’elles ont, pour certaines, disparu. Quoique perdues pour moi, ces maisons demeurent donc bien celles sans lesquelles je ne serais pas la personne et l’auteur que je suis, et qui signe
Nathalie Heinich »
Mais l’expérience de la maison est au-delà de la question de l’habitat. Peut-être parce qu’une maison a des racines qui l’enfoncent dans la terre et des ailes qui la tirent vers le ciel, comme un arbre. Parce qu’elle est un tout et non pas une partie. Et parce qu’elle n’abrite pas seulement une personne, un couple, une famille nucléaire, mais presque toujours une famille élargie, dans la succession des générations.
C’est pourquoi l’histoire des maisons qui ont jalonné la vie d’une personne est aussi l’histoire de toute une famille, de toute une génération, voire de toute une époque : dans mon cas, l’histoire compliquée et parfois dramatique de deux familles – paternelle, maternelle – en même temps qu’une histoire de cette époque particulière qu’on a appelée les « Trente Glorieuses » – ces années qui regardaient si résolument vers l’avenir, faute de pouvoir se retourner sur un passé récent devenu proprement irregardable, insupportable. Inhabitable.
Maisons perdues n’est pas seulement un récit de maisons, une autobiographie par les toits, un essai pour rendre justice à la force, à la grâce des maisons : c’est aussi un récit de pertes, un éventail des différentes façons d’avoir eu, connu, aimé une maison, et de l’avoir perdue. Car autant nous avons de maisons dans nos vies, autant ou presque autant en portons-nous le deuil, au plus intime de nous-même – un deuil à peine partageable. C’est ce partage presque impossible – le partage du deuil des maisons – que j’ai eu envie de tenter ici.
Ce livre n’est pas un livre de sociologie, même si le lecteur attentif pourra, probablement, y trouver quelques traces d’une sensibilité sociologique. La logique aurait donc voulu que je ne le signe pas de mon nom, qui est celui d’une sociologue. Mais sa nature est trop résolument autobiographique pour autoriser tant le recours à la fiction que l’usage d’un pseudonyme ; et s’agissant d’une autobiographie en partie collective, il engage des personnes dont le nom est d’autant moins négociable qu’elles ont, pour certaines, disparu. Quoique perdues pour moi, ces maisons demeurent donc bien celles sans lesquelles je ne serais pas la personne et l’auteur que je suis, et qui signe
Nathalie Heinich »