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Récit
25 €, 504 p.
ISBN : 978-2-36280-085-6
Format : 140/205 mm
Parution : 1er octobre 2015
Disponible en Ebook (17,99 €)
ISBN : 978-2-36280-085-6
Format : 140/205 mm
Parution : 1er octobre 2015
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Michel Winock
Les années Mitterrand Journal politique (1981 - 1995) |
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Jeannine Hayat
La double vocation de Michel Winock
1. Un historien autobiographe
Un historien respecte-t-il l’éthique de sa discipline dès lors qu’il écrit l’histoire à la première personne et qu’il se fait l’archiviste de son propre passé ? […]
Nourries selon une régularité variable, les entrées du journal, retouchées seulement pour en éliminer certains détails trop intimes, rappellent les engagements d’un écrivain aux multiples vocations : professeur, historien, éditeur, fondateur du magazine L’histoire. De la chronique d’une génération au journal politique personnel, l’évolution de l’inspiration de Michel Winock l’a entraîné vers l’affirmation toujours plus explicite d’une subjectivité historicisée. Son œuvre d’autobiographe a l’originalité de s’inscrire dans un espace encore rarement exploré, où les frontières entre l’historique et l’autobiographique s’effacent. […]
2. Le journal contre les mémoires
Le journal politique ne consiste pas seulement en un témoignage sur la République gaullienne, il se présente également comme une défense du journal personnel, le moins trompeur parmi les différentes formes d’écritures du moi. Autobiographe talentueux et expérimenté, Michel Winock aurait pu s’atteler à la rédaction de mémoires. Mais le genre, trop littéraire, a tendance à sacrifier, selon lui, la vérité au bénéfice de l’héroïsation du narrateur. [...]
Depuis Montaigne, il est acquis qu’un témoignage singulier a vocation à tendre vers l’universel. Dans le cas d’un historien autobiographe, cette tension entre le particulier et le général doit être soigneusement pondérée. Outre des passages d’introspection, le Journal politique offre donc à ses lecteurs des matériaux bruts, représentatifs de l’atmosphère et de la couleur d’une époque. [...]
3. Le journal, lieu de la liberté d’expression
Dans ses carnets, l’historien a conservé l’écho de la guerre d’Algérie dans sa subjectivité de jeune homme, engagé pour l’indépendance. Pendant ces années démoralisantes, la censure de la presse et de l’édition était fréquente. L’auteur trouvait donc dans ses carnets un refuge idéal pour consigner des observations et des pensées que le régime gaulliste aurait condamnées. « La guerre d’Algérie pourrit tout », écrivait le jeune intellectuel, le 4 septembre 1960. L’une des angoisses des jeunes adultes était d’accomplir, en contradiction avec tous les principes d’autodétermination des peuples, leur service militaire en Algérie. L’entrée du 13 juin 1960 conserve la trace de l’hésitation du diariste quant à son éventuelle incorporation en Algérie :
« Pour la première fois aujourd’hui, j’envisage mon refus de partir pour la guerre d’Algérie comme une issue possible à mon découragement et à la honte – je le dis sans pathos – que j’éprouve aujourd’hui dans mon honneur de Français. »
Heureusement, la nouvelle du cessez-le-feu a surpris le jeune marié le jour où il partait pour ses « trois jours », le 19 mars 1962. […]
4. Un diariste éditeur
Les journaux d’éditeurs sont rarement publiés. Et quand ils sont divulgués, leur degré d’indiscrétion est variable. Parmi les plus anecdotiques, outre le journal de Gide (capable de publier des confidences d’auteurs au plus vite dans la N.R.F. ), on peut citer les Journaux 1914-1965 de Raymond Queneau ou, à un moindre degré, les trois volumes de Carnets d’Albert Camus, qui font revivre les débats propres à la maison Gallimard. Paul Léautaud, quant à lui, a tenu l’interminable chronique des éditions du Mercure de France. S’agissant des prestigieuses éditions du Seuil, à l’avant-garde des sciences humaines et soutiens actifs des écrivains dissidents soviétiques, les lecteurs devront désormais se référer au Journal politique, avec la garantie qu’il ne cède jamais à la facilité. […]
Lire l'article complet
1. Un historien autobiographe
Un historien respecte-t-il l’éthique de sa discipline dès lors qu’il écrit l’histoire à la première personne et qu’il se fait l’archiviste de son propre passé ? […]
Nourries selon une régularité variable, les entrées du journal, retouchées seulement pour en éliminer certains détails trop intimes, rappellent les engagements d’un écrivain aux multiples vocations : professeur, historien, éditeur, fondateur du magazine L’histoire. De la chronique d’une génération au journal politique personnel, l’évolution de l’inspiration de Michel Winock l’a entraîné vers l’affirmation toujours plus explicite d’une subjectivité historicisée. Son œuvre d’autobiographe a l’originalité de s’inscrire dans un espace encore rarement exploré, où les frontières entre l’historique et l’autobiographique s’effacent. […]
2. Le journal contre les mémoires
Le journal politique ne consiste pas seulement en un témoignage sur la République gaullienne, il se présente également comme une défense du journal personnel, le moins trompeur parmi les différentes formes d’écritures du moi. Autobiographe talentueux et expérimenté, Michel Winock aurait pu s’atteler à la rédaction de mémoires. Mais le genre, trop littéraire, a tendance à sacrifier, selon lui, la vérité au bénéfice de l’héroïsation du narrateur. [...]
Depuis Montaigne, il est acquis qu’un témoignage singulier a vocation à tendre vers l’universel. Dans le cas d’un historien autobiographe, cette tension entre le particulier et le général doit être soigneusement pondérée. Outre des passages d’introspection, le Journal politique offre donc à ses lecteurs des matériaux bruts, représentatifs de l’atmosphère et de la couleur d’une époque. [...]
3. Le journal, lieu de la liberté d’expression
Dans ses carnets, l’historien a conservé l’écho de la guerre d’Algérie dans sa subjectivité de jeune homme, engagé pour l’indépendance. Pendant ces années démoralisantes, la censure de la presse et de l’édition était fréquente. L’auteur trouvait donc dans ses carnets un refuge idéal pour consigner des observations et des pensées que le régime gaulliste aurait condamnées. « La guerre d’Algérie pourrit tout », écrivait le jeune intellectuel, le 4 septembre 1960. L’une des angoisses des jeunes adultes était d’accomplir, en contradiction avec tous les principes d’autodétermination des peuples, leur service militaire en Algérie. L’entrée du 13 juin 1960 conserve la trace de l’hésitation du diariste quant à son éventuelle incorporation en Algérie :
« Pour la première fois aujourd’hui, j’envisage mon refus de partir pour la guerre d’Algérie comme une issue possible à mon découragement et à la honte – je le dis sans pathos – que j’éprouve aujourd’hui dans mon honneur de Français. »
Heureusement, la nouvelle du cessez-le-feu a surpris le jeune marié le jour où il partait pour ses « trois jours », le 19 mars 1962. […]
4. Un diariste éditeur
Les journaux d’éditeurs sont rarement publiés. Et quand ils sont divulgués, leur degré d’indiscrétion est variable. Parmi les plus anecdotiques, outre le journal de Gide (capable de publier des confidences d’auteurs au plus vite dans la N.R.F. ), on peut citer les Journaux 1914-1965 de Raymond Queneau ou, à un moindre degré, les trois volumes de Carnets d’Albert Camus, qui font revivre les débats propres à la maison Gallimard. Paul Léautaud, quant à lui, a tenu l’interminable chronique des éditions du Mercure de France. S’agissant des prestigieuses éditions du Seuil, à l’avant-garde des sciences humaines et soutiens actifs des écrivains dissidents soviétiques, les lecteurs devront désormais se référer au Journal politique, avec la garantie qu’il ne cède jamais à la facilité. […]
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Babelio
De la fin de la guerre d'Algérie gérée par le général de Gaulle à l'élection de François Mitterrand en 1981, l'historien Michel Winock livre presque au jour le jour ses impressions du moment, des écrits non corrigés a posteriori.
C'est passionnant parce que c'est l'Histoire de la France racontée de façon vivante non dénuée d'ironie par un esprit affûté, un homme de gauche qui défend ses idées avec suffisamment de recul pour éviter l'écueil de la pensée sectaire.
Les plus âgés d'entre nous retrouveront avec plaisir des événements inscrits dans leur propre histoire, les jeunes générations découvriront l'histoire de la Ve République vécue et rapportée par un témoin remarquable.
Lire le commentaire complet de Palamede sur Babelio
C'est passionnant parce que c'est l'Histoire de la France racontée de façon vivante non dénuée d'ironie par un esprit affûté, un homme de gauche qui défend ses idées avec suffisamment de recul pour éviter l'écueil de la pensée sectaire.
Les plus âgés d'entre nous retrouveront avec plaisir des événements inscrits dans leur propre histoire, les jeunes générations découvriront l'histoire de la Ve République vécue et rapportée par un témoin remarquable.
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Le Monde.fr, Lis tes ratures, Denis Nunez
L'historien nous livre là un trésor inestimable, ses notes personnelles, celles précisément qui lui ont permis de livrer des ouvrages de référence.
Point d'analyse prospective dans ses notes quotidiennes, mais plutôt des impressions, des ressentis, de la nostalgie parfois et comme il le dit lui-même dans l'avant-propos : « Cet ouvrage sent le grenier (…) le journal suit et reproduit les carnets que j'avais commencé à écrire à la fin de mes études secondaires, vers le milieu des années cinquante. »
Pas de construction méthodologique, de scrupules d'historien, de précautions oratoires, Michel Winock nous livre un matériau brut de fonderie, et c'est là tout l'intérêt de cet ouvrage.
500 pages de révélations sur ce que pense l'historien Miche Winock au moment où se produisent les faits qui ont marqué l'histoire de cette Vème République que certains voudraient voir aujourd'hui disparaitre au profit d'une VIème.
Autre intérêt de l'ouvrage, sa forme séquentielle, si les faits sont présentés de façon chronologique, nul besoin d'en suivre l'ordre, le lecteur peut picorer au gré de son envie, aller de l'une à l'autre des périodes de ce journal. C'est ce que j'ai fait avec, plaisir, bonheur et vague à l'âme, tant certains événements sont inscrits dans notre histoire personnelle.
Lire le commentaire complet de Denis Nunez sur desecrits.blog.lemonde.fr
Point d'analyse prospective dans ses notes quotidiennes, mais plutôt des impressions, des ressentis, de la nostalgie parfois et comme il le dit lui-même dans l'avant-propos : « Cet ouvrage sent le grenier (…) le journal suit et reproduit les carnets que j'avais commencé à écrire à la fin de mes études secondaires, vers le milieu des années cinquante. »
Pas de construction méthodologique, de scrupules d'historien, de précautions oratoires, Michel Winock nous livre un matériau brut de fonderie, et c'est là tout l'intérêt de cet ouvrage.
500 pages de révélations sur ce que pense l'historien Miche Winock au moment où se produisent les faits qui ont marqué l'histoire de cette Vème République que certains voudraient voir aujourd'hui disparaitre au profit d'une VIème.
Autre intérêt de l'ouvrage, sa forme séquentielle, si les faits sont présentés de façon chronologique, nul besoin d'en suivre l'ordre, le lecteur peut picorer au gré de son envie, aller de l'une à l'autre des périodes de ce journal. C'est ce que j'ai fait avec, plaisir, bonheur et vague à l'âme, tant certains événements sont inscrits dans notre histoire personnelle.
Lire le commentaire complet de Denis Nunez sur desecrits.blog.lemonde.fr
Librairie Privat
Le coup de cœur de la semaine par Christine :
"Journal politique - la République gaullienne" de Michel Winock
D’une plume fluide et alerte Michel Winock, avec son journal politique qui court de 1958 à 1981, nous offre un portrait de la France politique et sociale, idéologique, éditoriale, croquée sur le vif. En témoin de son époque, le grand historien contemporain qu’il est, nous donne là à lire un pan de l’Histoire en route. Venez le rencontrez à la librairie le 11 décembre à 17h30 pour débattre avec lui de cette époque riche en évènements !
Lire le commentaire complet sur Librairie Privat
"Journal politique - la République gaullienne" de Michel Winock
D’une plume fluide et alerte Michel Winock, avec son journal politique qui court de 1958 à 1981, nous offre un portrait de la France politique et sociale, idéologique, éditoriale, croquée sur le vif. En témoin de son époque, le grand historien contemporain qu’il est, nous donne là à lire un pan de l’Histoire en route. Venez le rencontrez à la librairie le 11 décembre à 17h30 pour débattre avec lui de cette époque riche en évènements !
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