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Récit
25 €, 496 p.
ISBN : 978-2-36280-204-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 mai 2018
Disponible en Ebook (17,99 €)
ISBN : 978-2-36280-204-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 mai 2018
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Refaire la démocratie |
Michel Winock
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Lettres de Bagdad |
Revue des deux mondes Robert Kopp, 22 août 2018
[...] « Au fond, si je me suis intéressé si jeune à la politique, c’était pour sortir de la messe. » Analyser et comprendre plutôt que de manipuler. Aussi Winock ne pardonne-t-il pas à Mitterrand de jouer avec les peurs et avec l’irrationnel des couches populaires. De favoriser en sous-main le Front national pour diviser la droite. Car la montée des extrémismes est un sujet trop sérieux pour qu’on la fasse entrer dans un simple calcul politique. Et de cette montée des extrémismes, Winock est un observateur extrêmement perspicace. [...]
De façon plus immédiate que ne le feraient des mémoires, ce journal politique, tenu avec une exemplaire régularité, nous fait revivre les années Mitterrand depuis l’excellent observatoire de la vie politique française que constitue la rue Saint-Guillaume. Un point de vue enrichi et nuancé par ce que l’auteur observe à travers les milieux de la revue L’Histoire, de la presse hebdomadaire et des éditions du Seuil. Le parcours d’un spectateur engagé.
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De façon plus immédiate que ne le feraient des mémoires, ce journal politique, tenu avec une exemplaire régularité, nous fait revivre les années Mitterrand depuis l’excellent observatoire de la vie politique française que constitue la rue Saint-Guillaume. Un point de vue enrichi et nuancé par ce que l’auteur observe à travers les milieux de la revue L’Histoire, de la presse hebdomadaire et des éditions du Seuil. Le parcours d’un spectateur engagé.
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France Culture "Les matins d'été", Olivia Gesbert, 4 juillet 2018
La République à la première personne, grand entretien avec Michel Winock
Émission "Les Matins de France Culture", par Olivia Gesbert
Invité : Michel Winock pour son Journal Politique vol1 et vol2
Mercredi 4 juillet 2018, 7h30, 20 mn.
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Émission "Les Matins de France Culture", par Olivia Gesbert
Invité : Michel Winock pour son Journal Politique vol1 et vol2
Mercredi 4 juillet 2018, 7h30, 20 mn.
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Esprit Jean-Louis Schlegel, juillet-août 2018
Les années Macron sont-elles le meilleur moment pour revisiter les années Mitterrand ? On peut se poser la question. Mais ceux qui les ont traversées retrouveront dans ce Journal politique, sans grande nostalgie à vrai dire, quelques éclats des deux septennats, par un observateur qui ne portait guère dans son cœur le « Florentin » et lui préférait Michel Rocard. On le lit avec plaisir [...]
Il y a des piques sorties d’une plume acérée, des portraits vivement tracés, quelques révélations maintenues, des détestations et des irritations aussi (contre le Parti communiste et la Gauche socialiste, contre la générosité pétitionnaire, contre les religions), bref : tout ce qui fait l’intérêt et le charme des journaux intimes. Un passage cruel pour Simone Veil, qui se comporte sans élégance à un déjeuner où elle l’avait convié en tête-à-tête, surprend.
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Il y a des piques sorties d’une plume acérée, des portraits vivement tracés, quelques révélations maintenues, des détestations et des irritations aussi (contre le Parti communiste et la Gauche socialiste, contre la générosité pétitionnaire, contre les religions), bref : tout ce qui fait l’intérêt et le charme des journaux intimes. Un passage cruel pour Simone Veil, qui se comporte sans élégance à un déjeuner où elle l’avait convié en tête-à-tête, surprend.
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Maison de la poésie Dialogue avec Mona Ozouf, 25 juin 2018
Pèlerin Benoît Fidelin, N°7073, 21 juin 2018
Quelle bonne idée Michel Winock a-t-il de tenir depuis si longtemps un journal politique !
Après nous avoir gratifiés, il y a trois ans, d'une remarquable récit de La République gaulienne (1958-1981), il nous livre la suite aujourd'hui, avec une passionnante chronique des deux septennats de François Mitterrand.
Au fil des jours et des grands événements - le socialisme à l'épreuve du pouvoir, la chute de l'URSS, la première guerre d'Irak - affleurent les qualités majeures de cet historien : sa lucidité, fruit de son indépendance d'esprit, notamment vis-à-vis des crimes et des mensonges du communisme. Avec en prime, un vrai talent de conteur.
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Après nous avoir gratifiés, il y a trois ans, d'une remarquable récit de La République gaulienne (1958-1981), il nous livre la suite aujourd'hui, avec une passionnante chronique des deux septennats de François Mitterrand.
Au fil des jours et des grands événements - le socialisme à l'épreuve du pouvoir, la chute de l'URSS, la première guerre d'Irak - affleurent les qualités majeures de cet historien : sa lucidité, fruit de son indépendance d'esprit, notamment vis-à-vis des crimes et des mensonges du communisme. Avec en prime, un vrai talent de conteur.
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France Inter "Remède à la mélancolie", Eva Bester, 27 mai 2018
émission "Remède à la mélancolie", par Eva Bester
Invité : Michel Winock
« Ce journal, en plus de plonger d’une façon captivante dans l’actualité de l’époque, dévoile quelques traits méconnus du pudique érudit »
Dimanche 27 mai 2018, 10h, 46 mn.
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Invité : Michel Winock
« Ce journal, en plus de plonger d’une façon captivante dans l’actualité de l’époque, dévoile quelques traits méconnus du pudique érudit »
Dimanche 27 mai 2018, 10h, 46 mn.
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Le Littéraire.com Agathe de Lastyns, 25 mai 2018
Extralucide
Le texte est captivant même pour un lecteur que la politique ne fascine aucunement (c’est mon cas), car Michel Winock se révèle, au présent, un observateur d’une lucidité stupéfiante. De fait, ses réflexions et ses prévisions notées le jour même d’un fait important s’avèrent presque toutes justifiées, avec le recul dans le temps, qu’il s’agisse de prédire, en 1981, la fin du Parti communiste français (p. 29) ou l’éclatement de la Yougoslavie, dès mars 1991 (p. 234).
Sa clairvoyance est d’autant plus frappante que nous sommes habitués, depuis bien longtemps, à fréquenter, par le biais des médias ou de leurs livres, des intellectuels qui n’ont guère fait autre chose que de se tromper à chaque étape de leur longue carrière de penseurs politiques – je ne citerai pas de noms, on les trouve presque tous dans l’ouvrage de Winock, et ils en prennent pour leur grade. [...]
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Le texte est captivant même pour un lecteur que la politique ne fascine aucunement (c’est mon cas), car Michel Winock se révèle, au présent, un observateur d’une lucidité stupéfiante. De fait, ses réflexions et ses prévisions notées le jour même d’un fait important s’avèrent presque toutes justifiées, avec le recul dans le temps, qu’il s’agisse de prédire, en 1981, la fin du Parti communiste français (p. 29) ou l’éclatement de la Yougoslavie, dès mars 1991 (p. 234).
Sa clairvoyance est d’autant plus frappante que nous sommes habitués, depuis bien longtemps, à fréquenter, par le biais des médias ou de leurs livres, des intellectuels qui n’ont guère fait autre chose que de se tromper à chaque étape de leur longue carrière de penseurs politiques – je ne citerai pas de noms, on les trouve presque tous dans l’ouvrage de Winock, et ils en prennent pour leur grade. [...]
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L'Histoire 24 mai 2018
Une longue familiarité lie Michel Winock aux lecteurs de L'Histoire qu'il fonda il y a quarante ans. Il nous a habitués aux synthèses fluides sur la France, son histoire politique, intellectuelle, une histoire incarnée, parfois mêlée d'intimité familiale. On connaît son goût pour Flaubert ou les écrivains de la décadence.
On retrouvera tout cela dans ce Journal politique des années Mitterrand, qui sont aussi celles de l'effondrement du bloc soviétique, à travers des petits riens qui font la vie quotidienne d'un éditeur (Seuil), d'un professeur (Sciences Po), d'un journaliste (à L'Histoire mais aussi à L'Evenement du jeudi ou au Monde), d'un esprit libre, drôle, cruel mais finalement parfaitement modéré autant que résolument engagé.
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On retrouvera tout cela dans ce Journal politique des années Mitterrand, qui sont aussi celles de l'effondrement du bloc soviétique, à travers des petits riens qui font la vie quotidienne d'un éditeur (Seuil), d'un professeur (Sciences Po), d'un journaliste (à L'Histoire mais aussi à L'Evenement du jeudi ou au Monde), d'un esprit libre, drôle, cruel mais finalement parfaitement modéré autant que résolument engagé.
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La Cause Littéraire Martin L. Petauton, 19 mai 2018
Winock, et c’est le passionnant de l’affaire, est certes historien de formation, de métier, rigoureux et impeccable dans la démarche, mais son journal ouvert direct sur les fenêtres de ce temps mitterrandien ne prétend, ni ne tente jamais de positionnement uniquement historique ; on est clairement dans d’autres genres, mais que voulez-vous, c’est une tête d’historien qui regarde, et en trois lignes denses et complètes, tout est dit de cet homme politique-là, de ce contexte-ci, de l’itinéraire de ce pseudo intellectuel ; notre lecture avance sous pré-acquis solides et ce n’est pas rien… [...]
Un regard se voulant hybride, largement polyface. Clairement d’une deuxième gauche, viscéralement hostile au vieux monde communisant, attiré par Rocard et la culture du dialogue social ; pas d’un parti (quelques traits mortels pour le PS), encore moins d’un clan, évidemment pas d’une cour (que de tirs définitifs sur tel ou tel homme politique, Jack Lang et son monde, le feutré étouffant de l’Elysée…). [...]
Des pages fortes, un peu partout ; l’effondrement de l’Est au tournant des années 90, la fin de l’URSS, les engagements européens en discussion, la société divisée sur le voile islamique chamboulant ce laïc viscéral, les grandes grèves de 95…
Toujours – magie du journal tenu de jour en jour – assorti du temps qu’il fait, de l’allure d’une rue de Paris, de ce cours préparé et donné (de bien belles pages sur « ses » étudiants, en France ou aux USA), de ce voyage au bout du monde autour d’une conférence (sujets plus que passionnants !). Des valeurs à défendre quand ce n’est à pourfendre, à tout bout de lignes ; celles du champ professionnel, université, Sciences Politiques Paris ; les éditions [...]
On s’y retrouve tellement, nous ses « jeunes » contemporains, dans ces yeux ouverts sur les années Mitterrand, que de page en page on court vite voir ce qu’a pensé, fait, ou laissé faire Winock, de ce moment important de notre vie commune. Au point qu’il passe dans ce livre de l’émotion, presque une odeur de nostalgie : un temps que nous avons perdu. C’est un fort beau cadeau, presque personnel et intime, Monsieur Michel Winock, que vous faites à ceux qui ont vécu cette période, de partager ces emballements, joies, chagrins et définitifs rejets aussi. Votre lecteur du coup en est aussi acteur, d’accord là – et comment ! Rétif, ici, s’interrogeant au bout, et c’est ce que vous voulez ! Cela n’enlevant rien à l’intérêt de vous lire pour de plus jeunes, d’autant que trier chronologiquement un moment recherché est facilité par le genre même du journal, commençant un lundi 11 Mai 1981 (grand calme sauf à la Bourse où les valeurs françaises prennent l’eau) et se clôturant un dimanche 31 décembre 1995 (temps douceâtre, bruineux, moche…).
Winock, qui fut aussi homme de radio, et s’essaya au documentaire, revendique hautement l’écriture, et ses 500 pages sont souvent en ce domaine un régal pur. Alerte, précise, vivante, drôle, caustique quand il le faut, voilà une plume-Winock – quelqu’un probablement convoquera Saint-Simon – qui est tout bonheur de lecteur ; ainsi de ce face à face entre l’historien et Bourdieu, le pape des sociologues, cher à nos jeunes années : « butte témoin des vieilles certitudes dans un monde envahi par le doute… l’érosion par la tempête a préservé la borne bourdivine… les communistes ont gardé dans leur débâcle Fidel Castro, les sociologues de gauche ont évité d’être orphelins grâce à P. Bourdieu… ».
Il y a un livre anglais, dont le titre était Le temps retrouvé, qui marchait dans cette Nouvelle Histoire des années 80 ; fort, marquant, mieux qu’un simple livre. Il y a de ça dans cette somme de vie, de réflexion, de donner à réfléchir encore plus, qu’est ce « journal politique » ; un partage d’honnête homme en fait ; un acte citoyen.
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Un regard se voulant hybride, largement polyface. Clairement d’une deuxième gauche, viscéralement hostile au vieux monde communisant, attiré par Rocard et la culture du dialogue social ; pas d’un parti (quelques traits mortels pour le PS), encore moins d’un clan, évidemment pas d’une cour (que de tirs définitifs sur tel ou tel homme politique, Jack Lang et son monde, le feutré étouffant de l’Elysée…). [...]
Des pages fortes, un peu partout ; l’effondrement de l’Est au tournant des années 90, la fin de l’URSS, les engagements européens en discussion, la société divisée sur le voile islamique chamboulant ce laïc viscéral, les grandes grèves de 95…
Toujours – magie du journal tenu de jour en jour – assorti du temps qu’il fait, de l’allure d’une rue de Paris, de ce cours préparé et donné (de bien belles pages sur « ses » étudiants, en France ou aux USA), de ce voyage au bout du monde autour d’une conférence (sujets plus que passionnants !). Des valeurs à défendre quand ce n’est à pourfendre, à tout bout de lignes ; celles du champ professionnel, université, Sciences Politiques Paris ; les éditions [...]
On s’y retrouve tellement, nous ses « jeunes » contemporains, dans ces yeux ouverts sur les années Mitterrand, que de page en page on court vite voir ce qu’a pensé, fait, ou laissé faire Winock, de ce moment important de notre vie commune. Au point qu’il passe dans ce livre de l’émotion, presque une odeur de nostalgie : un temps que nous avons perdu. C’est un fort beau cadeau, presque personnel et intime, Monsieur Michel Winock, que vous faites à ceux qui ont vécu cette période, de partager ces emballements, joies, chagrins et définitifs rejets aussi. Votre lecteur du coup en est aussi acteur, d’accord là – et comment ! Rétif, ici, s’interrogeant au bout, et c’est ce que vous voulez ! Cela n’enlevant rien à l’intérêt de vous lire pour de plus jeunes, d’autant que trier chronologiquement un moment recherché est facilité par le genre même du journal, commençant un lundi 11 Mai 1981 (grand calme sauf à la Bourse où les valeurs françaises prennent l’eau) et se clôturant un dimanche 31 décembre 1995 (temps douceâtre, bruineux, moche…).
Winock, qui fut aussi homme de radio, et s’essaya au documentaire, revendique hautement l’écriture, et ses 500 pages sont souvent en ce domaine un régal pur. Alerte, précise, vivante, drôle, caustique quand il le faut, voilà une plume-Winock – quelqu’un probablement convoquera Saint-Simon – qui est tout bonheur de lecteur ; ainsi de ce face à face entre l’historien et Bourdieu, le pape des sociologues, cher à nos jeunes années : « butte témoin des vieilles certitudes dans un monde envahi par le doute… l’érosion par la tempête a préservé la borne bourdivine… les communistes ont gardé dans leur débâcle Fidel Castro, les sociologues de gauche ont évité d’être orphelins grâce à P. Bourdieu… ».
Il y a un livre anglais, dont le titre était Le temps retrouvé, qui marchait dans cette Nouvelle Histoire des années 80 ; fort, marquant, mieux qu’un simple livre. Il y a de ça dans cette somme de vie, de réflexion, de donner à réfléchir encore plus, qu’est ce « journal politique » ; un partage d’honnête homme en fait ; un acte citoyen.
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Parutions.com Gilles Ferragu, 11 mai 2018
«Journal politique» [...] c’est bien «le» politique qui est en jeu, à savoir ce vaste débat qui s’instaure dans l’espace public et englobe de nombreux sujets. Comme l’auteur le rapporte dans un beau paragraphe consacré à la mort de Raymond Aron, il est passé, à la lecture de Aron, d’une politique articulée autour des émotions à un «exercice de lucidité, refus de la confusion entre le réel et le rêve, tension entre le souhaitable et le possible». Cet hommage au réalisme politique est, chez ce socialiste raisonné, plus qu’un aveu d’élégance, la marque de l’historien, accoutumé à penser la profondeur du réel. Et en effet, professeur, historien, éditeur, commentateur, Michel Winock occupe une position qui lui offre à la fois les moyens d’observer, de comprendre, d’analyser et de s’exprimer… [...]
La France et ses circonvolutions politiques, mais également l’horizon européen engagent cet esprit cosmopolite, au sens où l’entendait Talleyrand, à des réflexions sur l’évolution de la société européenne. On lira avec gourmandise l’analyse des réactions à la chute du mur de Berlin, et plus généralement on appréciera le flegme un brin ironique d’un historien qui professe une certaine distance avec les discours à la mode.
Mais ce journal politique ne se résume pas à la politique : plus émouvantes sont les multiples références aux étudiants, au plaisir d’enseigner, de débattre (les passes d’armes avec Domenach ou Sternhell sont savoureuses), au défi d’instruire les intelligences et de nourrir les passions (comment enseigner Marx dans les années 90 ?). Par la plume mais surtout par le verbe, et un goût hérité des classiques du XIXe pour le beau style, M. Winock fait la démonstration de ce qu’est un enseignant, et de la place qu’il confère à l’histoire dans la formation des esprits (non sans quelques mésaventures surréalistes, comme cette conférence devant un auditoire de skinheads !). [...]
En parallèle, la recherche et la réflexion demeurent au cœur de ce journal, avec une multitude de projets, d’idées, servies par un monde éditorial que le débat motive (non sans censures, règlements de compte et coups d’éclat). Au passage, on croise tous ces grands noms de la pensée, qui sont aussi des intimes, au sein d’un réseau immense qui fascinera les amateurs de sociologie des intellectuels [...]
Il y a des drogues dures : l’intelligence en est une, terriblement addictive, et après le journal consacré à la république gaullienne, ces Années Mitterrand sont, de nouveau, un bonheur de lecture et de réflexions, une intimité partagée et qui dessine le portrait, en creux, de l’intellectuel au sens fort du terme, le savant en phase avec les débats de la cité.
«Ce qui est difficile dans notre chienne de vie, ce n’est pas de faire notre devoir, c’est de le connaître» : cette formule d’Annie Kriegel, citée par M. Winock, résume l’interrogation qui sous-tend constamment ces lignes. Un journal qui, comme le précédent, est celui d’un honnête homme, qui résonne non seulement aux historiens et amateurs d’histoire, mais également aux citoyens qui veulent faire profession d’une citoyenneté éclairée.
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La France et ses circonvolutions politiques, mais également l’horizon européen engagent cet esprit cosmopolite, au sens où l’entendait Talleyrand, à des réflexions sur l’évolution de la société européenne. On lira avec gourmandise l’analyse des réactions à la chute du mur de Berlin, et plus généralement on appréciera le flegme un brin ironique d’un historien qui professe une certaine distance avec les discours à la mode.
Mais ce journal politique ne se résume pas à la politique : plus émouvantes sont les multiples références aux étudiants, au plaisir d’enseigner, de débattre (les passes d’armes avec Domenach ou Sternhell sont savoureuses), au défi d’instruire les intelligences et de nourrir les passions (comment enseigner Marx dans les années 90 ?). Par la plume mais surtout par le verbe, et un goût hérité des classiques du XIXe pour le beau style, M. Winock fait la démonstration de ce qu’est un enseignant, et de la place qu’il confère à l’histoire dans la formation des esprits (non sans quelques mésaventures surréalistes, comme cette conférence devant un auditoire de skinheads !). [...]
En parallèle, la recherche et la réflexion demeurent au cœur de ce journal, avec une multitude de projets, d’idées, servies par un monde éditorial que le débat motive (non sans censures, règlements de compte et coups d’éclat). Au passage, on croise tous ces grands noms de la pensée, qui sont aussi des intimes, au sein d’un réseau immense qui fascinera les amateurs de sociologie des intellectuels [...]
Il y a des drogues dures : l’intelligence en est une, terriblement addictive, et après le journal consacré à la république gaullienne, ces Années Mitterrand sont, de nouveau, un bonheur de lecture et de réflexions, une intimité partagée et qui dessine le portrait, en creux, de l’intellectuel au sens fort du terme, le savant en phase avec les débats de la cité.
«Ce qui est difficile dans notre chienne de vie, ce n’est pas de faire notre devoir, c’est de le connaître» : cette formule d’Annie Kriegel, citée par M. Winock, résume l’interrogation qui sous-tend constamment ces lignes. Un journal qui, comme le précédent, est celui d’un honnête homme, qui résonne non seulement aux historiens et amateurs d’histoire, mais également aux citoyens qui veulent faire profession d’une citoyenneté éclairée.
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Réforme Frédérick Casadesus, 3 mai 2018
Vous avez aimé La répubique gaulienne ? Alors vous allez adorer Les années Mitterrand.
Ceux que rebute la forme du journal intime oublieront vite la succession des jours, car l'historien Michel Winock est un très bon conteur, le griot qu'il vous faut.
Soulignons d'abord sa perspicacité [...]. Enfin l'humour féroce, qu'il pratique à son endroit comme à celui de ses congénères, donne à ce livre une pincée de poivre sans laquelle une gourmandise manque de saveur. [...]
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Ceux que rebute la forme du journal intime oublieront vite la succession des jours, car l'historien Michel Winock est un très bon conteur, le griot qu'il vous faut.
Soulignons d'abord sa perspicacité [...]. Enfin l'humour féroce, qu'il pratique à son endroit comme à celui de ses congénères, donne à ce livre une pincée de poivre sans laquelle une gourmandise manque de saveur. [...]
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Livres Hebdo Laurent Lemire, 20 avril 2018
Toute une époque
Publier son journal, c’est prendre un risque. Celui de n’intéresser que soi. Mais quand l’auteur est un historien réputé, que sa plume est agile et que la période couvre les années Mitterrand avec en toile de fond la chute de l’URSS, l’attention s’éveille. Ces quatorze années qui défilent au pas de charge auront un petit goût de madeleine pour certains et provoqueront la surprise chez les autres.
A lire Michel Winock, on pourrait croire que le monde des historiens se résume à l’enseignement dans les établissements prestigieux [...]
En fait, cet excellent observateur, qui égratigne quelquefois, saisit sur le vif son temps. Il balaie d’un regard aiguisé la vie intellectuelle française durant deux septennats. Les noms et les idées circulent, les débats s’installent, les esprits s’échauffent. On y voit les petits arrangements et les rancœurs dans l’édition, notamment au Seuil où Michel Winock fut un personnage influent, les combats pour l’histoire avec des historiens quelquefois plus soucieux de leur propre avenir que de la compréhension du passé, la crise d’une presse alors encore florissante mais qui ne sait pas quoi offrir de neuf à ses lecteurs, ou Edith Cresson désignant les homosexuels en Angleterre et les fourmis au Japon.
Et pour finir, alors que l’énigmatique Mitterrand entend la postérité venir à lui, la France se trouve bloquée par une grève des transports. Toute une époque.
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Publier son journal, c’est prendre un risque. Celui de n’intéresser que soi. Mais quand l’auteur est un historien réputé, que sa plume est agile et que la période couvre les années Mitterrand avec en toile de fond la chute de l’URSS, l’attention s’éveille. Ces quatorze années qui défilent au pas de charge auront un petit goût de madeleine pour certains et provoqueront la surprise chez les autres.
A lire Michel Winock, on pourrait croire que le monde des historiens se résume à l’enseignement dans les établissements prestigieux [...]
En fait, cet excellent observateur, qui égratigne quelquefois, saisit sur le vif son temps. Il balaie d’un regard aiguisé la vie intellectuelle française durant deux septennats. Les noms et les idées circulent, les débats s’installent, les esprits s’échauffent. On y voit les petits arrangements et les rancœurs dans l’édition, notamment au Seuil où Michel Winock fut un personnage influent, les combats pour l’histoire avec des historiens quelquefois plus soucieux de leur propre avenir que de la compréhension du passé, la crise d’une presse alors encore florissante mais qui ne sait pas quoi offrir de neuf à ses lecteurs, ou Edith Cresson désignant les homosexuels en Angleterre et les fourmis au Japon.
Et pour finir, alors que l’énigmatique Mitterrand entend la postérité venir à lui, la France se trouve bloquée par une grève des transports. Toute une époque.
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