Sophie Caratini
Les non-dits de l'anthropologie suivi de
Dialogue avec Maurice Godelier
Collection Les non-dits
Longtemps, les anthropologues ont hésité à évoquer les coulisses de leur métier, par gêne ou crainte de nuire à l’image de leur discipline. En les dévoilant ici, à travers son parcours personnel, le but de l’auteur n’est nullement de desservir l’anthropologie, mais au contraire de mesurer sa fécondité en assumant la profondeur de ses failles.
Ce récit-essai des mésaventures d’une anthropologue (où se tressent verve narrative et analyse réflexive) éclaire la part de subjectivité inhérente à toute approche scientifique des sociétés humaines.
Il se clôt sur un entretien entre Maurice Godelier et Sophie Caratini, qui confrontent leurs expériences de l’Autre et les traces profondes qu’elles ont laissées dans leur pensée et en eux-mêmes.
Ce récit-essai des mésaventures d’une anthropologue (où se tressent verve narrative et analyse réflexive) éclaire la part de subjectivité inhérente à toute approche scientifique des sociétés humaines.
Il se clôt sur un entretien entre Maurice Godelier et Sophie Caratini, qui confrontent leurs expériences de l’Autre et les traces profondes qu’elles ont laissées dans leur pensée et en eux-mêmes.
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Essai
18 €, 192 p.
Collection : Les non-dits
ISBN : 978-2-36280-010-8
Format : 140/205 mm
Parution : 6 novembre 2012
Disponible en Ebook (12,99 €)
Collection : Les non-dits
ISBN : 978-2-36280-010-8
Format : 140/205 mm
Parution : 6 novembre 2012
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L'auteur
Sophie Caratini est anthropologue, spécialiste des sociétés nomades du Sahara Occidental et plus particulièrement de la tribu Rgaybat en Mauritanie. Elle est directrice de recherche au CNRS, membre de l’Equipe Monde Arabe et Méditerranée. Elle a dirigé le département d’Ethnologie du Musée de l’Institut du Monde Arabe de Paris.
Dernier livre :
La fille du chasseur, éd. Thierry Marchaisse, 2011
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Maurice Godelier
Maurice Godelier, figure majeure de l’anthropologie, est spécialiste des sociétés de l’Océanie, et plus particulièrement des Baruya de Nouvelle-Guinée. il est directeur d’études à l’EHESS, ancien directeur scientifique du CNRS. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont la médaille d’or du CNRS pour l’ensemble de son œuvre.
Dernier livre :
Sciences sociales et anthropologie, CNRS Éditions, 2011
Dernier livre :
Sciences sociales et anthropologie, CNRS Éditions, 2011
Le livre
Les non-dits de l'anthropologie
Alors que l’anthropologie se développe désormais au niveau international, les anthropologues s’interrogent enfin sur eux-mêmes, leurs institutions, leurs méthodes, leurs concepts et leurs résultats.
L'ouvrage de Sophie Caratini s’organise en chapitres qui décrivent les étapes de l’itinéraire d’une anthropologue depuis le moment où elle a choisi d’entrer dans cette discipline jusqu’à la pratique du métier, en passant par l’expérience de terrain et les études universitaires. D’un chapitre à l’autre, on explore le domaine, ses limites, ses lacunes et ses écueils, tout en invitant le lecteur à les considérer comme autant d’obstacles nécessaires.
Le propos est de mettre en lumière la part de subjectivité inhérente à l’expérience anthropologique, non pas pour s’en affliger, mais pour montrer que c’est ce qui fait, au contraire, toute la richesse de cette science de l’homme.
Sophie Caratini fraye ici la voie à une anthropologie de l’anthropologie. Si tout texte anthropologique relève d'une expérience vécue de l'altérité, le point de vue scientifique qui légitime le statut du chercheur n'est pas suspendu à un regard clairement "distancié" ; il résulte au contraire d'une négociation perpétuelle et d'une lutte intérieure – perpétuellement incertaine – entre l'ouverture et la fermeture de l'esprit.
Une première édition est parue en 2004 (PUF, coll. Libelles). Cette deuxième édition a été entièrement remaniée, actualisée et augmentée. Les photographies, la préface et le Dialogue avec Maurice Godelier sont inédits.
L'ouvrage de Sophie Caratini s’organise en chapitres qui décrivent les étapes de l’itinéraire d’une anthropologue depuis le moment où elle a choisi d’entrer dans cette discipline jusqu’à la pratique du métier, en passant par l’expérience de terrain et les études universitaires. D’un chapitre à l’autre, on explore le domaine, ses limites, ses lacunes et ses écueils, tout en invitant le lecteur à les considérer comme autant d’obstacles nécessaires.
Le propos est de mettre en lumière la part de subjectivité inhérente à l’expérience anthropologique, non pas pour s’en affliger, mais pour montrer que c’est ce qui fait, au contraire, toute la richesse de cette science de l’homme.
Sophie Caratini fraye ici la voie à une anthropologie de l’anthropologie. Si tout texte anthropologique relève d'une expérience vécue de l'altérité, le point de vue scientifique qui légitime le statut du chercheur n'est pas suspendu à un regard clairement "distancié" ; il résulte au contraire d'une négociation perpétuelle et d'une lutte intérieure – perpétuellement incertaine – entre l'ouverture et la fermeture de l'esprit.
Une première édition est parue en 2004 (PUF, coll. Libelles). Cette deuxième édition a été entièrement remaniée, actualisée et augmentée. Les photographies, la préface et le Dialogue avec Maurice Godelier sont inédits.
Dialogue avec Maurice Godelier
Maurice Godelier et Sophie Caratini comparent ici en toute complicité leurs expériences de terrain. Maurice Godelier fait un récit vivant de plusieurs épisodes de sa vie chez les Baruya, raconte la différence des sexes et la domination masculine qui y prévaut, évoque sa remise en cause des modèles convenus et son optimisme sur l'avenir de l'anthropologie. Sophie Caratini rebondit sur les Rgaybat et sa découverte de l'inégalité entre frères, saluée également par Lévi-Strauss, qui permet d'éclairer d'un jour nouveau les systèmes tribaux, jusque dans leurs effets politiques actuels.
Claude Lévi-Strauss en parle
« Vous avez admirablement choisi votre titre. Car ces choses n'avaient jamais ou presque jamais été dites. Vous les formulez avec une finesse d'analyse, une profondeur, une justesse d'expression qui, j'en suis sûr, mériteront à votre petit mais si riche ouvrage une place de premier rang dans la littérature ethnologique. »
Lettre à Sophie Caratini, 3 juin 2004
Lettre à Sophie Caratini, 3 juin 2004
Extrait
Sophie Caratini – À partir d’un certain moment, on a un déclic, l’intuition que c’est ça qu’il faut croiser. Mais cette intuition vient de quelque chose qui peut être difficile à expliquer. Pourquoi s’est-on focalisé là-dessus ? On ne sait pas soi-même exactement. Ça ne veut pas dire que ce soit une fiction, ni une hypothèse gratuite, c’est bien une réalité du terrain, mais l’importance particulière qu’on lui donne vient aussi de la manière dont on l’a découverte, vécue, de ce qu’elle a réveillé, ou mis en résonance en nous.
Maurice Godelier – Oui, c’est une intuition ; c’est comme les mathématiciens, à un moment, toc ! L’idée jaillit, quelque chose se cristallise. Mais en anthropologie, pour que ça arrive, il faut être vraiment imbibé par la culture de l’Autre, et ça, ça demande du temps. (...)
S.Caratini – Il y a aussi la question de ce qu’on nous a mis dans la tête à l’université. Il est important de comprendre comment les intuitions nées de notre confrontation personnelle avec les réalités du terrain peuvent nous conduire à rompre ensuite avec les catégories reçues.
M.Godelier – S’il y a une forme quelconque de progrès en anthropologie, il passe nécessairement par là. De mon côté, je dois aux Baruya d’avoir rendu complètement obsolètes deux idées qui traînent dans tous les manuels et dans la tête des anthropologues. (...)
Maurice Godelier – Oui, c’est une intuition ; c’est comme les mathématiciens, à un moment, toc ! L’idée jaillit, quelque chose se cristallise. Mais en anthropologie, pour que ça arrive, il faut être vraiment imbibé par la culture de l’Autre, et ça, ça demande du temps. (...)
S.Caratini – Il y a aussi la question de ce qu’on nous a mis dans la tête à l’université. Il est important de comprendre comment les intuitions nées de notre confrontation personnelle avec les réalités du terrain peuvent nous conduire à rompre ensuite avec les catégories reçues.
M.Godelier – S’il y a une forme quelconque de progrès en anthropologie, il passe nécessairement par là. De mon côté, je dois aux Baruya d’avoir rendu complètement obsolètes deux idées qui traînent dans tous les manuels et dans la tête des anthropologues. (...)