Louis de Mailly
Les aventures des trois princes de Serendip suivi de
Voyage en sérendipité
Dominique Goy-Blanquet, Marie-Anne Paveau, Aude Volpilhac
Afin de parfaire l’éducation de ses trois fils, Giafer, souverain de Serendip, les pousse à parcourir le monde. Chemin faisant, les princes rencontrent un chamelier, fort marri de la perte de l’une de ses bêtes. Ils lui décrivent si bien l’animal que le chamelier est convaincu d’avoir affaire à des voleurs. Les trois frères sont alors conduits devant le roi Behram, qui découvre leurs remarquables facultés d’observation et de déduction. Séduit par ces jeunes philosophes, le roi finit par leur confier toutes sortes de missions plus ou moins magiques ou galantes, mais toujours délicates...
Oubliés depuis le XVIIIe siècle, ces contes n’ont rien perdu de leur charme. Mais l’identité de leur auteur, leur genèse et leur destin posthume soulèvent des questions non moins fascinantes. Dominique Goy-Blanquet, Marie-Anne Paveau et Aude Volpilhac nous invitent à redécouvrir ici l’oeuvre du chevalier de Mailly et à voyager avec elles en sérendipité, de la Perse à l’Italie, de l’Angleterre de Walpole à la philosophie des sciences, et d’Internet à l’art de trouver ce que l’on ne cherche pas.
Oubliés depuis le XVIIIe siècle, ces contes n’ont rien perdu de leur charme. Mais l’identité de leur auteur, leur genèse et leur destin posthume soulèvent des questions non moins fascinantes. Dominique Goy-Blanquet, Marie-Anne Paveau et Aude Volpilhac nous invitent à redécouvrir ici l’oeuvre du chevalier de Mailly et à voyager avec elles en sérendipité, de la Perse à l’Italie, de l’Angleterre de Walpole à la philosophie des sciences, et d’Internet à l’art de trouver ce que l’on ne cherche pas.
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Contes et essais
18,25 €, 240 p.
ISBN : 978-2-36280-003-0
Format : 140/205 mm
Parution : 19 mai 2011
Disponible en Ebook (10,99 €)
ISBN : 978-2-36280-003-0
Format : 140/205 mm
Parution : 19 mai 2011
Disponible en Ebook (10,99 €)
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Les auteurs
Les aventures des trois princes de Serendip
Louis de Mailly (1657-1724), plus connu sous le titre de "chevalier de Mailly", est issu d’une très ancienne et illustre maison de France. Enfant naturel, fils d’Antoine de Mailly-l’Épine et de Barbe d’Aubry, il fut cependant reconnu par son père qui le légitima dans son testament et lui accorda de nombreux avantages.
Le Chevalier de Mailly brilla dans le métier des armes, mais il est surtout connu comme l’auteur prolifique d’ouvrages de genres aussi divers que l’histoire, le conte de fées et les nouvelles galantes. Parmi ceux-ci, l’on peut citer l’Histoire de la République de Gênes, depuis l'an 464 de la fondation de Rome jusqu'à présent, Les Disgrâces des amants, les Aventures et lettres galantes, ou encore les Nouveaux contes de fées; plusieurs de ces ouvrages ayant été publiés anonymement. Le conte de fées, chez de Mailly, est subordonné aux lois de la galanterie et aux usages de la civilité des salons. Il a confié à ce genre littéraire un rôle inattendu de promotion des femmes et de progrès dans les mœurs.
Le Chevalier de Mailly brilla dans le métier des armes, mais il est surtout connu comme l’auteur prolifique d’ouvrages de genres aussi divers que l’histoire, le conte de fées et les nouvelles galantes. Parmi ceux-ci, l’on peut citer l’Histoire de la République de Gênes, depuis l'an 464 de la fondation de Rome jusqu'à présent, Les Disgrâces des amants, les Aventures et lettres galantes, ou encore les Nouveaux contes de fées; plusieurs de ces ouvrages ayant été publiés anonymement. Le conte de fées, chez de Mailly, est subordonné aux lois de la galanterie et aux usages de la civilité des salons. Il a confié à ce genre littéraire un rôle inattendu de promotion des femmes et de progrès dans les mœurs.
Voyage en sérendipité
Dominique Goy-Blanquet est angliciste. Professeur émérite à l’Université de Picardie, membre du comité de rédaction de la Quinzaine littéraire, elle préside la Société Française Shakespeare. Elle a publié de nombreux ouvrages et articles, en français et en anglais, sur Shakespeare, dont elle étudie actuellement les sources juridiques européennes. Elle a traduit en français Anthony Burgess, W. H. Auden, W. V. Quine et plusieurs romans pour les Éditions Wespieser.
Marie-Anne Paveau est linguiste, Professeur à l’Université Paris 13. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont La langue française. Passions et polémiques, en collab. avec L. Rosier, Vuibert, 2008, et une centaine d’articles dans le domaine de l’analyse du discours, de la didactique du français, de l’histoire et de l’épistémologie de la linguistique. Ses recherches actuelles portent sur la dimension morale du discours et sur les nouvelles configurations langagières dans les univers numériques.
Aude Volpilhac est spécialiste de l’Âge classique, Professeur agrégé de Lettres modernes, docteur en langue et littérature françaises. Ses recherches, développées à travers divers articles, portent sur l’histoire de la lecture. Elle s’apprête à publier « Le Secret de bien lire ». Morales de la lecture en France, H. Champion.
Marie-Anne Paveau est linguiste, Professeur à l’Université Paris 13. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont La langue française. Passions et polémiques, en collab. avec L. Rosier, Vuibert, 2008, et une centaine d’articles dans le domaine de l’analyse du discours, de la didactique du français, de l’histoire et de l’épistémologie de la linguistique. Ses recherches actuelles portent sur la dimension morale du discours et sur les nouvelles configurations langagières dans les univers numériques.
Aude Volpilhac est spécialiste de l’Âge classique, Professeur agrégé de Lettres modernes, docteur en langue et littérature françaises. Ses recherches, développées à travers divers articles, portent sur l’histoire de la lecture. Elle s’apprête à publier « Le Secret de bien lire ». Morales de la lecture en France, H. Champion.
Le livre
Cet ouvrage reproduit des contes du XVIIIe siècle, en partie d'origine persane, à la suite desquels figure une réflexion en trois volets intitulée Voyage en sérendipité. On y trouvera également une traduction intégrale de la Lettre à Horace Mann de Horace Walpole dans laquelle figurent à la fois la première occurrence du mot serendipity et son explication, qui renvoie aux aventures des trois princes de Serendip.
Les aventures des trois princes de Serendip
Giafer, souverain de Serendip, veut parfaire l’éducation de ses trois fils en leur faisant découvrir le monde. Chemin faisant, les princes rencontrent un chamelier, fort marri de la perte de l’une de ses bêtes. Ils lui décrivent si bien l’animal, dont ils n'ont pourtant vu que des traces, que le chamelier est convaincu d’avoir affaire à des voleurs.
Les trois frères sont alors conduits devant le roi Behram, qui découvre leurs remarquables facultés d’observation et de déduction. Séduit par ces jeunes philosophes, le roi finit par leur confier toutes sortes de missions plus ou moins magiques ou galantes, mais toujours délicates...
Les aventures des trois princes de Serendip contées par Louis de Mailly ont été publiées originellement en 1719. Ces contes reprennent en partie une édition italienne de 1557 qui est elle-même une adaptation de contes anciens orientaux, l'une des sources principales étant Les huit paradis (Hasht Bihist) du poète indien Amir Khusrau, datant de 1302. On peut y lire en filigrane l’influence des Mille et Une Nuits qui connaissent à l'orée du XVIIIe siècle un immense succès. Louis de Mailly présente ses contes comme s'il s'agissait d'une traduction. En réalité, très rapidement, le traducteur devient auteur, et la couleur orientale s’estompe peu à peu pour laisser place à une tonalité tout « occidentale » où les aventures galantes se multiplient comme autant d’illustrations des effets de la passion, de la constance et de l’inconstance.
Les trois frères sont alors conduits devant le roi Behram, qui découvre leurs remarquables facultés d’observation et de déduction. Séduit par ces jeunes philosophes, le roi finit par leur confier toutes sortes de missions plus ou moins magiques ou galantes, mais toujours délicates...
Les aventures des trois princes de Serendip contées par Louis de Mailly ont été publiées originellement en 1719. Ces contes reprennent en partie une édition italienne de 1557 qui est elle-même une adaptation de contes anciens orientaux, l'une des sources principales étant Les huit paradis (Hasht Bihist) du poète indien Amir Khusrau, datant de 1302. On peut y lire en filigrane l’influence des Mille et Une Nuits qui connaissent à l'orée du XVIIIe siècle un immense succès. Louis de Mailly présente ses contes comme s'il s'agissait d'une traduction. En réalité, très rapidement, le traducteur devient auteur, et la couleur orientale s’estompe peu à peu pour laisser place à une tonalité tout « occidentale » où les aventures galantes se multiplient comme autant d’illustrations des effets de la passion, de la constance et de l’inconstance.
Voyage en sérendipité
On trouvera dans ce chapitre l'histoire des contes (A.Vopilhac), la généalogie du terme serendipity (D.Goy-Blanquet) et une réflexion sur les rapports entre recherche, science, créativité, mondes numériques et sérendipité (M.-A. Paveau).
Ce sont ces contes qui ont donné lieu à la création, en 1754, par l'écrivain britannique Horace Walpole, du mot serendipity, très employé aujourd'hui dans le monde anglo-saxon à travers une multiplicité croissante de domaines. La "sérendipité", ou art de trouver ce que l'on ne cherche pas, ne connaît pas à ce jour le même succès du côté français, en dehors de quelques réflexions sur les méthodologies de la recherche, notamment scientifique. Mais la notion gagne néanmoins du terrain, comme en témoigne le Voyage en sérendipité que nous proposons.
Ce sont ces contes qui ont donné lieu à la création, en 1754, par l'écrivain britannique Horace Walpole, du mot serendipity, très employé aujourd'hui dans le monde anglo-saxon à travers une multiplicité croissante de domaines. La "sérendipité", ou art de trouver ce que l'on ne cherche pas, ne connaît pas à ce jour le même succès du côté français, en dehors de quelques réflexions sur les méthodologies de la recherche, notamment scientifique. Mais la notion gagne néanmoins du terrain, comme en témoigne le Voyage en sérendipité que nous proposons.
Qu’est-ce que la sérendipité ?
Le mot sérendipité est un néologisme calqué sur le terme anglais serendipity lui-même forgé par Horace Walpole en 1754, en référence aux contes des trois princes de Serendip, pour désigner le fait de découvrir par "sagacité accidentelle" une chose que l'on ne cherchait pas.
Dès 1945, Robert K. Merton s'attache à cette notion et l'applique au domaine de la sociologie des sciences. « La sérendipité désigne une expérience assez courante où l’on observe une donnée imprévue, anomale et stratégique qui donne l’occasion de développer une théorie nouvelle ou d’étendre une théorie existante. » Robert K. Merton, "The Bearing of Empirical Research upon the Development of Social Theory", American Sociological Review, oct., 1948 (trad. de l'anglais)
En français, il aura fallu attendre juin 2011 pour trouver la première occurrence du mot sérendipité dans un dictionnaire de langue, en dehors d'Internet (Petit Larousse Illustré 2012). On le rencontre pour la première fois dans un dictionnaire spécialisé (Dictionnaire culturel des sciences 2001, éd. du Regard), sous la plume de Jean Jacques, avec la définition suivante:
« La sérendipité désigne l'aptitude à faire preuve de perspicacité dans des occasions imprévues, ou encore la faculté de trouver un intérêt ou une explication à des problèmes rencontrés par hasard. Les exemples historiques de sérendipité ou "perspicacité accidentelle", en matière de science, abondent. Christophe Colomb cherche la route des Indes et trouve l'Amérique. En 1929, une culture de staphylocoques est accidentellement contaminée par une moisissure qui tue les microbes qui l'entourent. Plus tard, d'autres chercheurs repartiront de cette étrange observation pour isoler dans ladite moisissure... la penicilline. »
Plus généralement, « c'est le don de faire des trouvailles, de trouver ce qu'on ne cherche pas, dans la science, la technique, l'art, la politique, le droit. Ce sont des découvertes, des inventions et des créations "accidentelles". Un cas de sérendipité, par définition, est une observation surprenante suivie d'une explication juste. » Andel P. van, Bourcier D., De la Sérendipité dans la science, la technique, l'art et le droit. L'ACT MEM, 2008
Dès 1945, Robert K. Merton s'attache à cette notion et l'applique au domaine de la sociologie des sciences. « La sérendipité désigne une expérience assez courante où l’on observe une donnée imprévue, anomale et stratégique qui donne l’occasion de développer une théorie nouvelle ou d’étendre une théorie existante. » Robert K. Merton, "The Bearing of Empirical Research upon the Development of Social Theory", American Sociological Review, oct., 1948 (trad. de l'anglais)
En français, il aura fallu attendre juin 2011 pour trouver la première occurrence du mot sérendipité dans un dictionnaire de langue, en dehors d'Internet (Petit Larousse Illustré 2012). On le rencontre pour la première fois dans un dictionnaire spécialisé (Dictionnaire culturel des sciences 2001, éd. du Regard), sous la plume de Jean Jacques, avec la définition suivante:
« La sérendipité désigne l'aptitude à faire preuve de perspicacité dans des occasions imprévues, ou encore la faculté de trouver un intérêt ou une explication à des problèmes rencontrés par hasard. Les exemples historiques de sérendipité ou "perspicacité accidentelle", en matière de science, abondent. Christophe Colomb cherche la route des Indes et trouve l'Amérique. En 1929, une culture de staphylocoques est accidentellement contaminée par une moisissure qui tue les microbes qui l'entourent. Plus tard, d'autres chercheurs repartiront de cette étrange observation pour isoler dans ladite moisissure... la penicilline. »
Plus généralement, « c'est le don de faire des trouvailles, de trouver ce qu'on ne cherche pas, dans la science, la technique, l'art, la politique, le droit. Ce sont des découvertes, des inventions et des créations "accidentelles". Un cas de sérendipité, par définition, est une observation surprenante suivie d'une explication juste. » Andel P. van, Bourcier D., De la Sérendipité dans la science, la technique, l'art et le droit. L'ACT MEM, 2008