

Roman
20,30 €, 288 p.
ISBN : 978-2-36280-006-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 novembre 2011
Disponible en Ebook (11,99 €)
ISBN : 978-2-36280-006-1
Format : 140/205 mm
Parution : 3 novembre 2011
Disponible en Ebook (11,99 €)
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Études anglaises Joanny Moulin, n°67-2, avril-juin 2014
Guy le Gaufey, psychanalyste membre de l’École freudienne et fondateur de la revue Littoral, et Dominique Goy-Blanquet, professeur émérite de littérature anglaise à l’Université de Picardie proposent une version française du roman de Philip Larkin : A Girl in Winter (1947). C’est un ouvrage tout à fait admirable, d’abord par la très fine orfèvrerie de la traduction, d’une transparence diamantine où chatoient toutes les nuances du style éblouissant de Larkin, plongeant le lecteur par une magie invisible dans l’atmosphère insolite du Londres des années 1940. Mais il convient de saluer également la perspicacité littéraire de leur initiative éditoriale, car ils offrent ici aux lecteurs francophones de découvrir un romancier d’un immense talent, qui pour des raisons à lui seul connues choisit de se détourner de la fiction pour devenir l’un des plus grands poètes britanniques du XXe siècle. [...]
Sous l’apparente simplicité de l’écriture se déploie une profonde subtilité de vision des personnages et de la société anglaise — roman d’amour, oui, mais roman du renoncement à l’amour, roman d’éducation, roman à thème, roman social… On a envie de dire « roman noir », tant l’intrigue amoureuse se déploie avec un suspense de polar noir, dont tout l’intérêt réside dans l’évocation clinique de l’ambiance et de l’esprit d’une époque. Le noir, c’est l’hiver de Londres dans la nuit après le blitz, qui en pesant intolérablement sur les êtres les révèle et les abîme. Il y a aussi dans ce vieux roman étonnamment moderne de Philip Larkin quelque chose de Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb (1999). [...]
La troisième partie dénoue avec un souple brio les intrigues ainsi superposées, laissant l’héroïne dans cette implacable nausée si caractéristique de Larkin, en comparaison de laquelle celle de Sartre fait figure de complaisance romantique. Mention : coup de coeur !
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Sous l’apparente simplicité de l’écriture se déploie une profonde subtilité de vision des personnages et de la société anglaise — roman d’amour, oui, mais roman du renoncement à l’amour, roman d’éducation, roman à thème, roman social… On a envie de dire « roman noir », tant l’intrigue amoureuse se déploie avec un suspense de polar noir, dont tout l’intérêt réside dans l’évocation clinique de l’ambiance et de l’esprit d’une époque. Le noir, c’est l’hiver de Londres dans la nuit après le blitz, qui en pesant intolérablement sur les êtres les révèle et les abîme. Il y a aussi dans ce vieux roman étonnamment moderne de Philip Larkin quelque chose de Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb (1999). [...]
La troisième partie dénoue avec un souple brio les intrigues ainsi superposées, laissant l’héroïne dans cette implacable nausée si caractéristique de Larkin, en comparaison de laquelle celle de Sartre fait figure de complaisance romantique. Mention : coup de coeur !
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Notes Bibliographiques janvier 2012
Telles les tragédies antiques, le récit se passe en une seule journée. Il est très bien construit, habile et intelligent. Le lecteur ne peut être que séduit par cette écriture à la fois subtile et réaliste ainsi que par cette mélancolie, cet horizon de brumes, ces non-dits propres aux romans anglais. Un livre au charme suranné, à découvrir.
Fluctuat.net Benjamin Berton, 13 décembre 2011
Oh bon sang, un bon vieux roman de 1947 pour le Noël 2011. Ils sont devenus fous ? Personne ne lit Philip Larkin chez nous et c'est vraiment dommage.
Dans Une fille en hiver, on suit dans une sorte de remake administratif et contemporain (l'action se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale) du Bonheur des Dames et d'un roman de Flaubert, les aventures en noir et blanc de Katherine, une jeune fille qui peine à fleurir. Larkin réussit un roman remarquable pour son ambiance et son formidable portrait de femme, sa simplicité et la précision de son réalisme social, avec deux fois rien.
Une fille en hiver est beau comme son titre, et sonne juste comme une chanson des Beatles. Le ton est délicieux, langoureux et l'ambiance propice à l'élévation des sentiments. Dickens n'aurait pas fait mieux que Larkin mais sûrement plus long et moins romantique. Pour 20 euros, Une fille en hiver est un miracle qui vous évitera d'acheter des romans à l'eau de rose et des best-sellers aseptisés.
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Dans Une fille en hiver, on suit dans une sorte de remake administratif et contemporain (l'action se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale) du Bonheur des Dames et d'un roman de Flaubert, les aventures en noir et blanc de Katherine, une jeune fille qui peine à fleurir. Larkin réussit un roman remarquable pour son ambiance et son formidable portrait de femme, sa simplicité et la précision de son réalisme social, avec deux fois rien.
Une fille en hiver est beau comme son titre, et sonne juste comme une chanson des Beatles. Le ton est délicieux, langoureux et l'ambiance propice à l'élévation des sentiments. Dickens n'aurait pas fait mieux que Larkin mais sûrement plus long et moins romantique. Pour 20 euros, Une fille en hiver est un miracle qui vous évitera d'acheter des romans à l'eau de rose et des best-sellers aseptisés.
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IDFM Radio 26 novembre 2011, 16h30 à 18h30
Émission : " les mots des livres ", par Laurence Ducourneau
Présentation de La vie avec un trou dedans et de Une fille en hiver
Accéder au blog de l’émission
Présentation de La vie avec un trou dedans et de Une fille en hiver
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Fluctuat.net Benjamin Berton, 10 novembre 2011
Heureusement pour nous, les amateurs, les excellentes éditions Thierry Marchaisse (dont la stratégie nous échappe mais qui semblent être systématiquement ces derniers temps là où il faut) ont entrepris un travail d’édition de Larkin (1922-1985) qui nous réserve déjà quelques bonnes surprises. Larkin écrit avec une simplicité de moyens et d’effets qui le rend instantanément intelligible (un atout), en même temps que d’une richesse toute pop, faite de subtilités paranormales et de rythmes incroyables.
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Extraits de la Presse anglo-saxonne
Traduction de Dominique Goy-Blanquet
Financial Times Martin Amis, 20 août 2011
L’énigme Larkin. Martin Amis se rappelle les visites de Philip Larkin dans la maison de ses parents. Aujourd’hui, plus de vingt-cinq ans après la mort du poète, il réexamine l’œuvre « instantanément inoubliable » de cette personnalité complexe, et explique pourquoi Larkin jouit d’un tel prestige parmi les romanciers.
A quel point Philip Larkin était-il doué/grand/ important/ essentiel ? D’instinct, et non sans logique, nous avons tendance sur ce chapitre à accepter le verdict du grand juge, le Temps. Larkin est mort il y a vingt-cinq ans et sa réputation (après des fluctuations effrénées au milieu des années 1990) semble de mieux en mieux établie. Et nous sentons aussi, n’est-ce pas, que l’originalité est au moins un symptôme de vertu créative. Larkin en était lui-même convaincu. Dans une lettre de 1974 il cite une remarque de Clive James : « l’originalité n’est pas un ingrédient de la poésie, elle est la poésie ».
Tout comme l’originalité, impossible bien sûr de quantifier la mémorabilité. Pourtant chez Larkin ces deux traits se combinent avec une force que je ne retrouve nulle part ailleurs. Ses plus belles strophes, en dépit de leur caractère inattendu, vous donnent le sentiment qu’une part de votre esprit était déjà prête à les recevoir – les attendait avec anxiété. Elles semblent inéluctables, ou prédestinées. Larkin, souvent, est bien plus que mémorable. Il est instantanément inoubliable.
Qui d’autre utilise un idiome au fond tellement proche du mode de la conversation pour produire une telle gamme d’effets émotionnels ? Qui d’autre nous entraîne, et si souvent, de l’insouciance solaire à la mélancolie mélodieuse ? Ici il faut insister sur le fait que Larkin n’est jamais « déprimant ». L’art accompli est tout à fait incapable de vous saper le moral. Sinon, chaque représentation du Roi Lear se terminerait par un suicide collectif.
Il faut bien comprendre que Larkin est loin d’être un poète pour poètes. Il a quelque chose de bien plus rare. Certes, on sait qu’Auden admirait la technique de Larkin ; et avant lui, T.S. Eliot avait aimablement reconnu que « Oui – il fait souvent faire aux mots ce qu’il veut ». Mais l’impression dominante reste que les poètes, en général, rabaissent la note de Larkin pour toutes sortes de motifs : provincialisme, manque d’ambition, registre à la fois grincheux et étriqué.
Non, Larkin n’est pas un poète pour poètes. Il est bien sûr un poète pour gens ordinaires, et c’est ce qu’il aurait voulu être. Mais il est aussi, et ce trait le définit, un poète pour romanciers. Ce sont les romanciers qui le vénèrent.
Une foule de poèmes, de strophes isolées, ressemblent à de brèves nouvelles distillées, comme animées par la pression d’une histoire plus ample, une vie plus ample. « Mr Bleaney », un poème de 28 vers drôle et terrifiant consacré au vieux locataire d’un meublé, a toute l’envergure d’un court roman.
Aujourd’hui, longtemps Après, Larkin a retrouvé la place qu’il occupait Avant : le poète le plus aimé de Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale
A quel point Philip Larkin était-il doué/grand/ important/ essentiel ? D’instinct, et non sans logique, nous avons tendance sur ce chapitre à accepter le verdict du grand juge, le Temps. Larkin est mort il y a vingt-cinq ans et sa réputation (après des fluctuations effrénées au milieu des années 1990) semble de mieux en mieux établie. Et nous sentons aussi, n’est-ce pas, que l’originalité est au moins un symptôme de vertu créative. Larkin en était lui-même convaincu. Dans une lettre de 1974 il cite une remarque de Clive James : « l’originalité n’est pas un ingrédient de la poésie, elle est la poésie ».
Tout comme l’originalité, impossible bien sûr de quantifier la mémorabilité. Pourtant chez Larkin ces deux traits se combinent avec une force que je ne retrouve nulle part ailleurs. Ses plus belles strophes, en dépit de leur caractère inattendu, vous donnent le sentiment qu’une part de votre esprit était déjà prête à les recevoir – les attendait avec anxiété. Elles semblent inéluctables, ou prédestinées. Larkin, souvent, est bien plus que mémorable. Il est instantanément inoubliable.
Qui d’autre utilise un idiome au fond tellement proche du mode de la conversation pour produire une telle gamme d’effets émotionnels ? Qui d’autre nous entraîne, et si souvent, de l’insouciance solaire à la mélancolie mélodieuse ? Ici il faut insister sur le fait que Larkin n’est jamais « déprimant ». L’art accompli est tout à fait incapable de vous saper le moral. Sinon, chaque représentation du Roi Lear se terminerait par un suicide collectif.
Il faut bien comprendre que Larkin est loin d’être un poète pour poètes. Il a quelque chose de bien plus rare. Certes, on sait qu’Auden admirait la technique de Larkin ; et avant lui, T.S. Eliot avait aimablement reconnu que « Oui – il fait souvent faire aux mots ce qu’il veut ». Mais l’impression dominante reste que les poètes, en général, rabaissent la note de Larkin pour toutes sortes de motifs : provincialisme, manque d’ambition, registre à la fois grincheux et étriqué.
Non, Larkin n’est pas un poète pour poètes. Il est bien sûr un poète pour gens ordinaires, et c’est ce qu’il aurait voulu être. Mais il est aussi, et ce trait le définit, un poète pour romanciers. Ce sont les romanciers qui le vénèrent.
Une foule de poèmes, de strophes isolées, ressemblent à de brèves nouvelles distillées, comme animées par la pression d’une histoire plus ample, une vie plus ample. « Mr Bleaney », un poème de 28 vers drôle et terrifiant consacré au vieux locataire d’un meublé, a toute l’envergure d’un court roman.
Aujourd’hui, longtemps Après, Larkin a retrouvé la place qu’il occupait Avant : le poète le plus aimé de Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale
The Times, Edition spéciale Philip Larkin Gregory Dowling, mai 2010
Il y a toujours quelque chose de mystérieux dans le pouvoir que la poésie de Larkin exerce sur le lecteur.
The Times, The 50 greatest British writers since 1945 5 janvier 2008
Larkin : le plus grand écrivain anglais depuis 1945
(devant George Orwell, Doris Lessing, J. R. Tolkien, J. K. Rowling, Salman Rusdie, Ian Fleming, Roald Dahl, John Le Carre, Martin Amis, Julian Barnes, etc.)
The 50 greatest British writers since 1945
(devant George Orwell, Doris Lessing, J. R. Tolkien, J. K. Rowling, Salman Rusdie, Ian Fleming, Roald Dahl, John Le Carre, Martin Amis, Julian Barnes, etc.)
The 50 greatest British writers since 1945
The Times Erica Wagner, 5 janvier 2008
Larkin: Le génie discret, parfois choquant, qui nous parlait droit au cœur.
La réputation de Philip Larkin comme génie moderne discret de la littérature anglaise est bien installée. Ses Collected Poems composent un recueil assez mince, mais rempli presque exclusivement de merveilles.
Il est impossible de saisir en quelques phrases ce qui va permettre à une œuvre de passer à la postérité. Est-ce surprenant de voir un poète arriver en tête de liste dans nos évaluations ? Je ne le pense pas – l’énergie contractée de la poésie lui donne une endurance qu’on trouve rarement dans d’autres formes d’écriture.
Pour Andrew Motion, Poète lauréat, biographe de Larkin, et (avec Thwaite) son exécuteur littéraire, « les poèmes de Larkin brillent par leur talent à saisir les grandes choses de la vie –l’amour et son échec, la jeunesse et son déclin, l’âge et son unique conclusion – dans une langue profondément familière tout en étant magnifiquement condensée et mémorable. Il parle toujours de cœur à cœur ».
Cette familiarité profonde semble parfois d’une désinvolture choquante (comme le célèbre "They fuck you up, your mum and dad" – Ils te niquent, tes père et mère – (trad. G. le Gaufey)), pourtant elle va de pair avec une maîtrise élégante de la métrique qui permet à l’œuvre de s’imposer à la fois dans le monde actuel et l’éternité, un tour de force presque impossible.
L’œuvre de Larkin représente l’expression presque parfaite de l’espèce humaine à la recherche d’un équilibre entre la vie qui nous entraîne vers le fond et l’amour – que ce soit d’une personne, d’un lieu, ou d’une époque – qui nous exalte.
Article en PDF
La réputation de Philip Larkin comme génie moderne discret de la littérature anglaise est bien installée. Ses Collected Poems composent un recueil assez mince, mais rempli presque exclusivement de merveilles.
Il est impossible de saisir en quelques phrases ce qui va permettre à une œuvre de passer à la postérité. Est-ce surprenant de voir un poète arriver en tête de liste dans nos évaluations ? Je ne le pense pas – l’énergie contractée de la poésie lui donne une endurance qu’on trouve rarement dans d’autres formes d’écriture.
Pour Andrew Motion, Poète lauréat, biographe de Larkin, et (avec Thwaite) son exécuteur littéraire, « les poèmes de Larkin brillent par leur talent à saisir les grandes choses de la vie –l’amour et son échec, la jeunesse et son déclin, l’âge et son unique conclusion – dans une langue profondément familière tout en étant magnifiquement condensée et mémorable. Il parle toujours de cœur à cœur ».
Cette familiarité profonde semble parfois d’une désinvolture choquante (comme le célèbre "They fuck you up, your mum and dad" – Ils te niquent, tes père et mère – (trad. G. le Gaufey)), pourtant elle va de pair avec une maîtrise élégante de la métrique qui permet à l’œuvre de s’imposer à la fois dans le monde actuel et l’éternité, un tour de force presque impossible.
L’œuvre de Larkin représente l’expression presque parfaite de l’espèce humaine à la recherche d’un équilibre entre la vie qui nous entraîne vers le fond et l’amour – que ce soit d’une personne, d’un lieu, ou d’une époque – qui nous exalte.
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The New York Review of Books John Banville, 23 février 2006
Les poèmes comme « The Whitsun Weddings », « Show Saturday », « The Old Fools », « Church Going » sont les épopées de notre ère.
About Larkin Peter Dickinson, 2005
Pour le compositeur américain Leonard Bernstein, interviewé par le Times en 1989 un an avant de mourir, Larkin était le plus grand poète du vingtième siècle. Il ajoutait : « En vieillissant, et alors que je dors de moins en moins, je lis Larkin; je connais tout ce qu'il a écrit » et il se mettait à déclamer, vers après vers, ses subtils poèmes.
Larkin's Jazz
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