Les Médias en parlent
Madeleine de Scudéry
|
Partager
Imprimer
Essai
18,50 €, 192 p.
ISBN : 978-2-36280-284-3
Format : 140/205 mm
Parution : 19 mai 2022
Disponible en Ebook (13,99 €)
ISBN : 978-2-36280-284-3
Format : 140/205 mm
Parution : 19 mai 2022
Disponible en Ebook (13,99 €)
Où l'acheter
> en librairie près de chez vous
> sur Place des Libraires
> sur Fnac, Amazon...
> sur la page acheter nos livres
> sur Place des Libraires
> sur Fnac, Amazon...
> sur la page acheter nos livres
Du même auteur
D.Goy-Blanquet, M.-A. Paveau, A. Volpilhac
Voyage en sérendipité |
D'autres essais
Belinda Cannone & Christian Doumet (sld)
Dictionnaire des mots manquants |
French Studies Helena Taylor, knad129, Juillet 2023
This is the first critical edition of two important texts of natural history from the late seventeenth century: Madeleine de Scudéry’s essay ‘Histoire de deux caméléons’, from her Nouvelles conversations de morale (1688), and Claude Perrault’s ‘Description anatomique d’un caméléon’, an extract from his Description anatomique d’un caméléon, d’un castor, d’un dromadaire, d’un ours et d’une gazelle (1669).
It includes three illuminating, interdisciplinary essays by Aude Volpilhac, Thierry Hoquet, and Anthony Herrel, scholars of literature, the philosophy of natural sciences, and natural history respectively.
Bringing together these two texts offers an insight into different practices of natural history in this period, and reveals different cultures of learning and the interactions between ‘science’ and ‘literature’.
[...]
The emphasis on the chameleons’ capacities for friendship makes her text, as Volpilhac argues, a clear refutation of the Cartesian bête-machine. As Volpilhac also shows, Scudéry’s text has recently been a subject of interest, thanks largely to the development of environmental humanities, and looked at from the perspective of eco-feminism (Anne E. Duggan), biopower under Louis XIV (Peter Sahlins), and in the context of other ‘salon writing’ against the bête-machine (Nathalie Grande). Volpilhac expertly develops this work by reading Scudéry in the light of contemporary animal studies, particularly human–pet relationships (Donna Haraway, Val Plumwood) and immersive practices of observation (Vinciane Despret). This rich and rewarding edition is concluded with a postface by Herrel which situates Scudéry’s and Perrault’s observations in relation to current scientific knowledge of the chameleon, showing what they got right and what they missed, and demonstrating the overall significance of both works of natural history.
Accéder à l'article complet
It includes three illuminating, interdisciplinary essays by Aude Volpilhac, Thierry Hoquet, and Anthony Herrel, scholars of literature, the philosophy of natural sciences, and natural history respectively.
Bringing together these two texts offers an insight into different practices of natural history in this period, and reveals different cultures of learning and the interactions between ‘science’ and ‘literature’.
[...]
The emphasis on the chameleons’ capacities for friendship makes her text, as Volpilhac argues, a clear refutation of the Cartesian bête-machine. As Volpilhac also shows, Scudéry’s text has recently been a subject of interest, thanks largely to the development of environmental humanities, and looked at from the perspective of eco-feminism (Anne E. Duggan), biopower under Louis XIV (Peter Sahlins), and in the context of other ‘salon writing’ against the bête-machine (Nathalie Grande). Volpilhac expertly develops this work by reading Scudéry in the light of contemporary animal studies, particularly human–pet relationships (Donna Haraway, Val Plumwood) and immersive practices of observation (Vinciane Despret). This rich and rewarding edition is concluded with a postface by Herrel which situates Scudéry’s and Perrault’s observations in relation to current scientific knowledge of the chameleon, showing what they got right and what they missed, and demonstrating the overall significance of both works of natural history.
Accéder à l'article complet
Littérature Martin Mégevand, Nº208, décembre 2022
Le dispositif éditorial d’Histoire de deux caméléons a pour effet de relier les textes de deux auteurs peu lus de nos jours aux enjeux de la recherche contemporaine.
L’importance grandissante, en France et à l’échelle internationale, des études transdisciplinaires prenant pour objet les rapports de l’homme et de l’animal - études animales, zoocritique… -, donnent à ce livre un statut tout autre que celui d’une curiosité littéraire.
En 1672, Madeleine de Scudéry, alors âgée de soixante cinq ans, reçoit en cadeau du consul d’Alexandrie deux mirabilia, des caméléons venus d’Egypte, qu’elle observe avec une attention passionnée durant la courte vie qu’ils passeront chez elle avant de mourir de faim et de froid, victimes d’un préjugé alors répandu selon lequel les caméléons se nourriraient de l’air pur et de l’exposition au soleil.
On ne saurait imaginer contraste plus fort entre ce texte et la Description anatomique où Claude Perrault établit, après dissection, une analyse détaillée du caméléon dans toutes ses parties internes et dans son apparence extérieure. Attachée à décrire l’animal le plus exhaustivement possible, la démarche de l’anatomiste s’oppose à la perception subjective, sentimentale et symbolisante de Scudéry. Elle se veut objective, foncièrement particularisante en cela qu’elle s’interdit toute remontée vers la généralisation et a fortiori vers le symbole.
Entre la précision horlogère de l’analyse anatomique et le naturalisme joyeux et fantaisiste de Madeleine de Scudéry, le contraste entre ces deux textes publiés à peu d’années de distance est en soi révélateur des mentalités et des formes d’écriture d’une époque charnière qui voit naître les prémices de la science moderne (les Principes mathématiques de philosophie naturelle de Newton datent de 1687). Mais le plaisir de lecture, et tout l’intérêt du livre, tiennent aussi à l’indispensable encadrement critique, enrichi par l’interdisciplinarité. À cet égard, ce livre est un exemple de ce que la collaboration entre les études littéraires et scientifiques, s’enrichissant et s’éclairant mutuellement, peut offrir de meilleur.
Accéder à l'article complet
L’importance grandissante, en France et à l’échelle internationale, des études transdisciplinaires prenant pour objet les rapports de l’homme et de l’animal - études animales, zoocritique… -, donnent à ce livre un statut tout autre que celui d’une curiosité littéraire.
En 1672, Madeleine de Scudéry, alors âgée de soixante cinq ans, reçoit en cadeau du consul d’Alexandrie deux mirabilia, des caméléons venus d’Egypte, qu’elle observe avec une attention passionnée durant la courte vie qu’ils passeront chez elle avant de mourir de faim et de froid, victimes d’un préjugé alors répandu selon lequel les caméléons se nourriraient de l’air pur et de l’exposition au soleil.
On ne saurait imaginer contraste plus fort entre ce texte et la Description anatomique où Claude Perrault établit, après dissection, une analyse détaillée du caméléon dans toutes ses parties internes et dans son apparence extérieure. Attachée à décrire l’animal le plus exhaustivement possible, la démarche de l’anatomiste s’oppose à la perception subjective, sentimentale et symbolisante de Scudéry. Elle se veut objective, foncièrement particularisante en cela qu’elle s’interdit toute remontée vers la généralisation et a fortiori vers le symbole.
Entre la précision horlogère de l’analyse anatomique et le naturalisme joyeux et fantaisiste de Madeleine de Scudéry, le contraste entre ces deux textes publiés à peu d’années de distance est en soi révélateur des mentalités et des formes d’écriture d’une époque charnière qui voit naître les prémices de la science moderne (les Principes mathématiques de philosophie naturelle de Newton datent de 1687). Mais le plaisir de lecture, et tout l’intérêt du livre, tiennent aussi à l’indispensable encadrement critique, enrichi par l’interdisciplinarité. À cet égard, ce livre est un exemple de ce que la collaboration entre les études littéraires et scientifiques, s’enrichissant et s’éclairant mutuellement, peut offrir de meilleur.
Accéder à l'article complet
Revue Études Laurence Devillairs, n°4296, septembre 2022
Il faudrait écrire l’histoire des œuvres disparues et des auteurs oubliés. Voici, avec cette Histoire de deux caméléons, abondamment commentée, une preuve du caractère incomplet de nos bibliothèques. Madeleine de Scudéry (1607-1701) est une auteure essentielle de la littérature française et Claude Perrault (1613-1688) est un scientifique de premier plan – en plus d’être l’architecte de la colonnade du Louvre. Il engage ici une discussion serrée avec Descartes concernant le corps et l’esprit. Un animal agit-il par instinct ou en développant une forme de conscience ?
Perrault assumait la charge, au sein de l’Académie royale des sciences, de mener une histoire naturelle des animaux. Thierry Hoquet souligne que son but est moins de classifier des espèces que de saisir des individualités. Pour l’animal, comme pour l’homme, il n’existe que des singularités. Cette mission de Perrault devrait être la nôtre : ne pas réduire l’animal à son espèce mais en révéler l’indépassable individualité.
Rien de comparable chez Mademoiselle de Scudéry, qui écrit en moraliste. Elle montre, dans la veine de Montaigne, que l’on ne sait pas voyager parce que l’on ne sait pas voir : nous comparons le Nil à la Seine et ratons l’ailleurs et sa différence. Nous sommes également oublieux de tout ce qui ne fait pas notre présent et ne nourrit pas notre vaine gloire : « Les animaux les plus rares, Chez les peuples polis, chez les peuples barbares, Meurent sans espoir de retour / Tombent tous dans l’oubli lorsqu’ils perdent le jour. » Que valent nos ambitions au regard de ce qu’en fait la postérité ?
Le caméléon de Scudéry est à ajouter à cette philosophie originale que constituent les fables et les maximes des moralistes. Et cette publication prouve que les penseurs du Grand Siècle sont décidément nos contemporains.
Accéder à l'article complet
Perrault assumait la charge, au sein de l’Académie royale des sciences, de mener une histoire naturelle des animaux. Thierry Hoquet souligne que son but est moins de classifier des espèces que de saisir des individualités. Pour l’animal, comme pour l’homme, il n’existe que des singularités. Cette mission de Perrault devrait être la nôtre : ne pas réduire l’animal à son espèce mais en révéler l’indépassable individualité.
Rien de comparable chez Mademoiselle de Scudéry, qui écrit en moraliste. Elle montre, dans la veine de Montaigne, que l’on ne sait pas voyager parce que l’on ne sait pas voir : nous comparons le Nil à la Seine et ratons l’ailleurs et sa différence. Nous sommes également oublieux de tout ce qui ne fait pas notre présent et ne nourrit pas notre vaine gloire : « Les animaux les plus rares, Chez les peuples polis, chez les peuples barbares, Meurent sans espoir de retour / Tombent tous dans l’oubli lorsqu’ils perdent le jour. » Que valent nos ambitions au regard de ce qu’en fait la postérité ?
Le caméléon de Scudéry est à ajouter à cette philosophie originale que constituent les fables et les maximes des moralistes. Et cette publication prouve que les penseurs du Grand Siècle sont décidément nos contemporains.
Accéder à l'article complet