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Essai
17,90 €, 176 p.
ISBN : 978-2-36280-161-7
Format : 140/205 mm
Cahier photos couleur : 16 p.
Parution : 20 avril 2017
Disponible en Ebook (10,99 €)
ISBN : 978-2-36280-161-7
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La Cause Du Désir F. Fajnwaks, C. Fromentin; P. Pernot, N° 101, avril 2019
DON, ÉCHANGE ET PARENTÉ
Propos recueillis par Fabian Fajnwaks, Clément Fromentin et Pascal Pernot
M. Godelier. — On assiste donc, avec la mondialisation du capitalisme, à la monétarisation de plus en plus étendue de nombreux rapports sociaux qui n’appartenaient pas auparavant à la sphère des échanges marchands. Mais A.-S. Malbrancke a noté également un effet qu’on pourrait qualifier de « pervers » concernant cette monétarisation. Chez les Baruya en effet, le viol des femmes était autrefois inconnu, ou s’il survenait, il était terriblement réprimé. Aujourd’hui, les viols se multiplient et sont compensés devant un tribunal coutumier inventé par l’État, par une somme de trois à cinq cents euros. On assiste même à une décrédibilisation de la parole féminine, puisque toute accusation de viol portée contre un homme est soupçonnée d’être mensongère et d’avoir pour unique objectif d’obtenir une compensation financière pour des rapports sexuels.
F. F. — Que devient selon vous le modèle lévi-straussien d’échange des femmes au temps de l’extension triomphante du capitalisme à l’échelle de la planète ?
M. G. — À propos de la thèse de Lévi-Strauss, selon laquelle la parenté est fondée sur l’échange des femmes par les hommes et pour les hommes, il faut en voir les limites. […]
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Propos recueillis par Fabian Fajnwaks, Clément Fromentin et Pascal Pernot
M. Godelier. — On assiste donc, avec la mondialisation du capitalisme, à la monétarisation de plus en plus étendue de nombreux rapports sociaux qui n’appartenaient pas auparavant à la sphère des échanges marchands. Mais A.-S. Malbrancke a noté également un effet qu’on pourrait qualifier de « pervers » concernant cette monétarisation. Chez les Baruya en effet, le viol des femmes était autrefois inconnu, ou s’il survenait, il était terriblement réprimé. Aujourd’hui, les viols se multiplient et sont compensés devant un tribunal coutumier inventé par l’État, par une somme de trois à cinq cents euros. On assiste même à une décrédibilisation de la parole féminine, puisque toute accusation de viol portée contre un homme est soupçonnée d’être mensongère et d’avoir pour unique objectif d’obtenir une compensation financière pour des rapports sexuels.
F. F. — Que devient selon vous le modèle lévi-straussien d’échange des femmes au temps de l’extension triomphante du capitalisme à l’échelle de la planète ?
M. G. — À propos de la thèse de Lévi-Strauss, selon laquelle la parenté est fondée sur l’échange des femmes par les hommes et pour les hommes, il faut en voir les limites. […]
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Émulations Christophe Premat, mars 2019
Une analyse des souvenirs de l’auteur, une synthèse des différents travaux sur les Baruya, et une réflexion méthodologique sur les manières de produire des analyses anthropologiques rigoureuses.
L’ouvrage comporte trois parties : en premier lieu un rappel des recherches de l’auteur sur la trahison du secret des Baruya (Godelier, 1988), puis une analyse des outils méthodologiques utilisés par les anthropologues et enfin une réflexion sur l’évolution des Baruya au contact des Églises luthériennes. Son originalité tient au fait qu’il se situe entre une synthèse de travaux antérieurs de l’auteur depuis 1969 et un suivi de l’évolution des Baruya. [...]
Ce serait une erreur naïve de considérer l’anthropologie comme une science sociale surannée en raison de la cartographie quasiment complète des sociétés du monde. Au contraire, la mondialisation et son cortège d’abstractions (finances, représentation politique, numérisation…) rendent encore plus impérieux le besoin d’avoir recours à l’anthropologie dans l’analyse dynamique des relations interculturelles.
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L’ouvrage comporte trois parties : en premier lieu un rappel des recherches de l’auteur sur la trahison du secret des Baruya (Godelier, 1988), puis une analyse des outils méthodologiques utilisés par les anthropologues et enfin une réflexion sur l’évolution des Baruya au contact des Églises luthériennes. Son originalité tient au fait qu’il se situe entre une synthèse de travaux antérieurs de l’auteur depuis 1969 et un suivi de l’évolution des Baruya. [...]
Ce serait une erreur naïve de considérer l’anthropologie comme une science sociale surannée en raison de la cartographie quasiment complète des sociétés du monde. Au contraire, la mondialisation et son cortège d’abstractions (finances, représentation politique, numérisation…) rendent encore plus impérieux le besoin d’avoir recours à l’anthropologie dans l’analyse dynamique des relations interculturelles.
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L'Homme Sarah Benabou, n°226, 2018
Que deviennent les petites sociétés tribales (et les productions de leurs ethnographes) une fois plongées dans les eaux glacées de la modernité ?
Le dernier ouvrage de Maurice Godelier, destiné à un large public et servi par un cahier d’images et une écriture limpide, revêt des habits modestes. Il n’en touche pas moins à un ensemble de questions de fond en anthropologie, sur le changement social, la modernisation et les conditions de la reproduction culturelle, où résonnent les travaux de Marshall Sahlins. L’insistance sur l’historicité de la société étudiée, surtout quand cette dernière participe du panthéon des grandes œuvres de la discipline, ouvre un espace propice pour penser ce qu’Alban Bensa a appelé « la fin de l’exotisme ». Le travail de l’ethnologue, souvent rendu invisible dans les monographies, n’échappe pas à cette entreprise de recontextualisation. Le lecteur est invité à passer derrière le rideau afin de comprendre les conditions de production du savoir anthropologique, depuis les modalités de réalisation de l’enquête de terrain jusqu’à ses enjeux politiques et éthiques, comme celui du retour des résultats de la recherche. L’ouvrage permet aussi d’apprécier la richesse des revisites de terrain et apparaît parfois comme une forme d’exercice d’humilité pour un des colosses de l’ethnologie française, ainsi lorsque Maurice Godelier rappelle le rôle des collègues qui l’ont rejoint et lui ont succédé chez les Baruya (Jean-Luc Lory et Pierre Lemonnier, Pascale Bonnemère et Anne-Sylvie Malbrancke).
C’est à la thématique de l’initiation que l’auteur propose d’arrimer son essai. Plus précisément, au rôle central occupé par la (peur de la) trahison dans la reproduction sociale, à ce qu’elle dit du fonctionnement de la société baruya, de sa structure politique, de sa cosmologie, du rapport entre les hommes et les femmes (partie 1) [...]
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Le dernier ouvrage de Maurice Godelier, destiné à un large public et servi par un cahier d’images et une écriture limpide, revêt des habits modestes. Il n’en touche pas moins à un ensemble de questions de fond en anthropologie, sur le changement social, la modernisation et les conditions de la reproduction culturelle, où résonnent les travaux de Marshall Sahlins. L’insistance sur l’historicité de la société étudiée, surtout quand cette dernière participe du panthéon des grandes œuvres de la discipline, ouvre un espace propice pour penser ce qu’Alban Bensa a appelé « la fin de l’exotisme ». Le travail de l’ethnologue, souvent rendu invisible dans les monographies, n’échappe pas à cette entreprise de recontextualisation. Le lecteur est invité à passer derrière le rideau afin de comprendre les conditions de production du savoir anthropologique, depuis les modalités de réalisation de l’enquête de terrain jusqu’à ses enjeux politiques et éthiques, comme celui du retour des résultats de la recherche. L’ouvrage permet aussi d’apprécier la richesse des revisites de terrain et apparaît parfois comme une forme d’exercice d’humilité pour un des colosses de l’ethnologie française, ainsi lorsque Maurice Godelier rappelle le rôle des collègues qui l’ont rejoint et lui ont succédé chez les Baruya (Jean-Luc Lory et Pierre Lemonnier, Pascale Bonnemère et Anne-Sylvie Malbrancke).
C’est à la thématique de l’initiation que l’auteur propose d’arrimer son essai. Plus précisément, au rôle central occupé par la (peur de la) trahison dans la reproduction sociale, à ce qu’elle dit du fonctionnement de la société baruya, de sa structure politique, de sa cosmologie, du rapport entre les hommes et les femmes (partie 1) [...]
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Liens Socio Lectures Emilie Arrago-Boruah, 31 juillet 2017
Depuis son grand livre de 1982, désormais classique, Maurice Godelier, qui a consacré sa vie au développement de l’anthropologie à travers une œuvre prolifique, n’avait pas écrit d’autres ouvrages exclusivement sur les Baruya. En nous offrant un second volume sur cette petite société tribale de Nouvelle-Guinée, « découverte » en 1951 et dont il fut le premier anthropologue en 1967, l’auteur place cette fois son récit sous le signe d’un double défi : analyser les impacts de la colonisation et de la mondialisation sur la société baruya et réaffirmer les liens entre l’humanisme et l’anthropologie.
Pour ce faire, il invite son lecteur dans les coulisses du métier qu’il exerce avec passion depuis un demi-siècle. Parsemé d’anecdotes personnelles et rédigé dans un style limpide, ce livre séduira les lecteurs non spécialistes tout en passionnant les ethnologues les plus chevronnés.
L’ouvrage s’ouvre par un premier chapitre sur le rôle des secrets et des trahisons dans cette société caractérisée par la domination des femmes par les hommes. Le texte se décline ensuite en deux autres chapitres portant respectivement sur l’éthique et les outils de l’anthropologue et sur l’adoption pragmatique de la modernité par les Baruya. Le livre est aussi complété par un « cahier d’images » proposant des photographies prises entre 1967 et 2013 par l’auteur et ses jeunes collègues qui l’ont rejoint sur le terrain au fil des ans. C’est dire si l’actualisation des matériaux ethnographiques permet d’échapper à l’impérialisme occidental, l’une des intentions maîtresses de l’ouvrage qui expose les ravages de la colonisation mais sous un angle nouveau.
L’objectif, résumé d’emblée par un titre excellent, Suivre Jésus et faire du business – ou « bisnis » comme disent les Baruya – vise à montrer le pragmatisme de cette petite société. Les Baruya estiment en effet que pour être « moderne » et gagner de l’argent comme les Blancs, il faut devenir chrétien mais tout en adaptant ses croyances d’origine pour mieux résister au monde globalisé auquel ils font dorénavant partie. En deux mots, la religion chrétienne est bonne à suivre mais seulement pour prendre part à l’économie capitaliste. [...]
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre passionnant qui a le mérite, surtout pour les lecteurs non spécialistes, d’offrir une immersion totale sur le terrain. On retiendra également, dans l’hommage que l’auteur rend à l’anthropologie, les quelques pages lumineuses sur l’apport du cinéma dans cette discipline. [...]
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Pour ce faire, il invite son lecteur dans les coulisses du métier qu’il exerce avec passion depuis un demi-siècle. Parsemé d’anecdotes personnelles et rédigé dans un style limpide, ce livre séduira les lecteurs non spécialistes tout en passionnant les ethnologues les plus chevronnés.
L’ouvrage s’ouvre par un premier chapitre sur le rôle des secrets et des trahisons dans cette société caractérisée par la domination des femmes par les hommes. Le texte se décline ensuite en deux autres chapitres portant respectivement sur l’éthique et les outils de l’anthropologue et sur l’adoption pragmatique de la modernité par les Baruya. Le livre est aussi complété par un « cahier d’images » proposant des photographies prises entre 1967 et 2013 par l’auteur et ses jeunes collègues qui l’ont rejoint sur le terrain au fil des ans. C’est dire si l’actualisation des matériaux ethnographiques permet d’échapper à l’impérialisme occidental, l’une des intentions maîtresses de l’ouvrage qui expose les ravages de la colonisation mais sous un angle nouveau.
L’objectif, résumé d’emblée par un titre excellent, Suivre Jésus et faire du business – ou « bisnis » comme disent les Baruya – vise à montrer le pragmatisme de cette petite société. Les Baruya estiment en effet que pour être « moderne » et gagner de l’argent comme les Blancs, il faut devenir chrétien mais tout en adaptant ses croyances d’origine pour mieux résister au monde globalisé auquel ils font dorénavant partie. En deux mots, la religion chrétienne est bonne à suivre mais seulement pour prendre part à l’économie capitaliste. [...]
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre passionnant qui a le mérite, surtout pour les lecteurs non spécialistes, d’offrir une immersion totale sur le terrain. On retiendra également, dans l’hommage que l’auteur rend à l’anthropologie, les quelques pages lumineuses sur l’apport du cinéma dans cette discipline. [...]
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La Cause Littéraire Martine L. Petauton, 29 juin 2017
Maurice Godelier est un de nos plus éminents ethnologues-anthropologues, et Thierry Marchaisse, un éditeur toujours à l’affût de belles pépites. Là, cela accouche d’un bonheur de lecture, certes, mais tellement davantage…
Il y va en si peu de pages, si denses, de quelque chose au croisement des itinéraires de l’homme, groupes et individus, de la mondialisation en marche – pas moins ! – du monde d’avant qui résiste et ne meurt pas complètement, ce qui nous rassure pour la fin de notre âge, de nous tous, spectateurs de ces changements-là, et nous regardant forcément en miroir – car que serait un livre sans son impact sur nous. Il y va surtout d’un formidable hommage à une discipline, de pensée et de vie, à moins que le contraire, pas assez connue, ou tellement en surface : l’ethnologie, l’anthropologie. Juste un livre en fait pour nous chambouler – quota d’émotionnel garanti – et nous faire ressortir de ce voyage de découvertes – avec ces Baruya, petit peuple minuscule, immense tribu, et leur ethnologue – riches, et mieux armés pour la suite de tous nos chemins, ce qui n’est pas si fréquent en lectures.[...]
Cet ensemble d’informations, précises et imagées, racontées superbement par Maurice Godelier, a un premier et fort effet : celui de redresser nos représentations sur les micro sociétés tribales, à coups de « tiens donc ! », mérite à l’évidence, sans jamais nous assommer du mépris ou de la suffisance des tenants de la haute science, d’éclairer le travail de l’ethnologue – Godelier et ses collègues, sur une longue période – quasi un demi-siècle fait de séjours (on dit « faire du terrain ») d’observations, de vie au milieu des Baruya. [...]
L’homme serait-il universellement intelligent et adaptable ? nous fait sourire notre ethnologue.
C’est bien cela dont il s’agit au bout de ce petit livre plus que passionnant : cibler l’humain dans son universel, et Maurice Godelier de dédier son ouvrage à « Koumeineu et Ouroumiannac, mes amis et collègues de travail ».
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Il y va en si peu de pages, si denses, de quelque chose au croisement des itinéraires de l’homme, groupes et individus, de la mondialisation en marche – pas moins ! – du monde d’avant qui résiste et ne meurt pas complètement, ce qui nous rassure pour la fin de notre âge, de nous tous, spectateurs de ces changements-là, et nous regardant forcément en miroir – car que serait un livre sans son impact sur nous. Il y va surtout d’un formidable hommage à une discipline, de pensée et de vie, à moins que le contraire, pas assez connue, ou tellement en surface : l’ethnologie, l’anthropologie. Juste un livre en fait pour nous chambouler – quota d’émotionnel garanti – et nous faire ressortir de ce voyage de découvertes – avec ces Baruya, petit peuple minuscule, immense tribu, et leur ethnologue – riches, et mieux armés pour la suite de tous nos chemins, ce qui n’est pas si fréquent en lectures.[...]
Cet ensemble d’informations, précises et imagées, racontées superbement par Maurice Godelier, a un premier et fort effet : celui de redresser nos représentations sur les micro sociétés tribales, à coups de « tiens donc ! », mérite à l’évidence, sans jamais nous assommer du mépris ou de la suffisance des tenants de la haute science, d’éclairer le travail de l’ethnologue – Godelier et ses collègues, sur une longue période – quasi un demi-siècle fait de séjours (on dit « faire du terrain ») d’observations, de vie au milieu des Baruya. [...]
L’homme serait-il universellement intelligent et adaptable ? nous fait sourire notre ethnologue.
C’est bien cela dont il s’agit au bout de ce petit livre plus que passionnant : cibler l’humain dans son universel, et Maurice Godelier de dédier son ouvrage à « Koumeineu et Ouroumiannac, mes amis et collègues de travail ».
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Le Point Références Francis Simonis, n°69, juin-juillet 2017
« J'ai vu, devant moi, se refermer la porte du néolithique »
- Les Baruyas ont donc renié leur passé ?
- Non, pas du tout ! [...] Devenir chrétien, faire du business, mais aussi s'appuyer sur la passé ou plutôt choisir dans le passé ce qui est utile pour construire l'avenir. [...] Dans la colonisation, les Baruyas ont choisi l'école, et quand le dispensaire est fermé ils protestent. Ils savent que c'est bien d'ajouter la médecin occidentale à la magie...
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- Les Baruyas ont donc renié leur passé ?
- Non, pas du tout ! [...] Devenir chrétien, faire du business, mais aussi s'appuyer sur la passé ou plutôt choisir dans le passé ce qui est utile pour construire l'avenir. [...] Dans la colonisation, les Baruyas ont choisi l'école, et quand le dispensaire est fermé ils protestent. Ils savent que c'est bien d'ajouter la médecin occidentale à la magie...
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Reflets du Temps Martine L. Petauton, 27 mai 2017
Histoire racontée à Emmanuel
Dans ce livre à la portée de chacun, sans jamais déroger pour autant au contenu exigeant de ses observations, comparaisons, recherches, on en apprend des vertes, des mûres, sur cette tribu, sur l’outil incomparable qu’est l’ethnologie, dans l’appréhension du monde et sur nous, comme en miroir. Magnifique livre, donc ; ma future recension le dira, mais ce n’est pas le sujet ici.
Ce qui m’a intéressée (lecture très contextualisée faite ces derniers jours à l’abri de votre présidentielle) et vous intéressera, Emmanuel, c’est que ce livre éclaire, décrit, ma foi, des pans entiers de votre programme, et carrément votre philosophie…
[...]
On sent que vous l’aimez, cette histoire venue d’ailleurs, Emmanuel ; « quoi qu’il en soit… quand même », en marche, Monsieur le Président, entre secrets, alliances et belle Tsimia, en faisant bien attention où vous mettez les pieds – nos Baruya, marchant fièrement pieds-nus, le disent, ça aussi, et en matière de société qui traverse le temps, ils ont l’air de s’y connaître…
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Dans ce livre à la portée de chacun, sans jamais déroger pour autant au contenu exigeant de ses observations, comparaisons, recherches, on en apprend des vertes, des mûres, sur cette tribu, sur l’outil incomparable qu’est l’ethnologie, dans l’appréhension du monde et sur nous, comme en miroir. Magnifique livre, donc ; ma future recension le dira, mais ce n’est pas le sujet ici.
Ce qui m’a intéressée (lecture très contextualisée faite ces derniers jours à l’abri de votre présidentielle) et vous intéressera, Emmanuel, c’est que ce livre éclaire, décrit, ma foi, des pans entiers de votre programme, et carrément votre philosophie…
[...]
On sent que vous l’aimez, cette histoire venue d’ailleurs, Emmanuel ; « quoi qu’il en soit… quand même », en marche, Monsieur le Président, entre secrets, alliances et belle Tsimia, en faisant bien attention où vous mettez les pieds – nos Baruya, marchant fièrement pieds-nus, le disent, ça aussi, et en matière de société qui traverse le temps, ils ont l’air de s’y connaître…
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Sciences Humaines Nicolas Journet, n°293, juin 2017
À la fin des années 1980 alors qu’il interrogeait un jeune Baruya sur ses projets, Maurice Godelier reçut cette réponse : « Behainim Djisa, mekim bisnis », soit « suivre Jésus et faire du commerce ». Vingt ou trente ans plus tôt, son choix aurait sans doute été de devenir un « grand homme », un « grand guerrier » ou un « grand chasseur de casoars ». L’exceptionnelle longévité des observations de Maurice Godelier sur cette tribu de Nouvelle-Guinée lui permet, dans ce petit livre à la fois narratif et documenté, de prendre une large vue sur les évolutions qu’elle a connues depuis sa première visite, en 1967. [...]
Les tropiques de M. Godelier ne sont cependant pas aussi tristes que d’autres : les Baruyas ont vu leur nombre multiplié par quatre, et ils se débrouillent bien en affaires. Un exemple particulier, et très clairement exposé, des effets de la mondialisation.
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Les tropiques de M. Godelier ne sont cependant pas aussi tristes que d’autres : les Baruyas ont vu leur nombre multiplié par quatre, et ils se débrouillent bien en affaires. Un exemple particulier, et très clairement exposé, des effets de la mondialisation.
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France Culture "Tout un monde", 20 mai 2017
Les Baruya, du néolithique à la modernité
Maurice Godelier est l'invité de Marie-Hélène Fraïssé. Émission "Tout un monde".
Samedi 20 mai 2017, 19h-19h30
Écouter l'émission
Maurice Godelier est l'invité de Marie-Hélène Fraïssé. Émission "Tout un monde".
Samedi 20 mai 2017, 19h-19h30
Écouter l'émission
Parutions Gilles Ferragu, 10 mai 2017
Maurice Godelier, qui fut l’un des pionniers de cette étude dès 1967, nous entraîne dans un voyage étonnant, qui mêle magie shamanique, propagande chrétienne, mythes fondateurs et révolutions culturelles. On passe avec lui des rites d’initiation des jeunes Baruya, structurés autour d’une cosmogonie propre – la naissance de la magie et son origine féminine – à une société qui s’ouvre à la modernité des évangélistes : le christianisme et l’économie de marché. Complexité donc de cette transition brutale, qui voit une communauté, répartie entre deux vallées, franchir à pas de géants les étapes de la modernité occidentale.
Tout l’enjeu de l’ouvrage est de suivre, dans la durée, la persistance et l’évolution de certains concepts fondamentaux dans la vie de la communauté, à commencer par le rapport des hommes aux femmes, la question de l’initiation et – enjeu majeur – le risque de trahison des secrets révélés par l’initiation, secrets qui éclairent tout le fonctionnement de la société des Baruya. On assiste donc aux initiations, on s’immerge dans les méandres des règles des mariages, des conflits, des étapes de la vie, et de la hiérarchie de cette société, on rêve avec ses shamanes, on guerroie aux côtés des grands hommes, on s’immerge dans une société qui, à la fin des années 60, aura en partie changé. [...]
Maurice Godelier est un immense anthropologue, un maître pour des générations d’étudiants et de chercheurs, et ses travaux sur le don font référence. Avec cet ouvrage, c’est autant le conteur que le professeur et le chercheur qui prend la plume avec en enthousiasme communicatif : en prenant son lecteur par la main, en lui décrivant les Baruya, mais également le travail des anthropologues et les complexités d’une recherche aussi immersive, il renoue avec le charme et le réalisme du Lévi-Strauss de Tristes Tropiques. Mais surtout, en confrontant la modernité – cette modernité qui nous rend si orgueilleux – au prisme d’une société qui s’y immerge brutalement, il nous ramène à nos propres valeurs et à leurs racines.
Un essai puissant, en ce qu’il observe un phénomène millénaire sur une échelle de quelques dizaines d’années, et un essai très accessible, comme une belle leçon de vie et d’écriture loin du monde dématérialisé.
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Tout l’enjeu de l’ouvrage est de suivre, dans la durée, la persistance et l’évolution de certains concepts fondamentaux dans la vie de la communauté, à commencer par le rapport des hommes aux femmes, la question de l’initiation et – enjeu majeur – le risque de trahison des secrets révélés par l’initiation, secrets qui éclairent tout le fonctionnement de la société des Baruya. On assiste donc aux initiations, on s’immerge dans les méandres des règles des mariages, des conflits, des étapes de la vie, et de la hiérarchie de cette société, on rêve avec ses shamanes, on guerroie aux côtés des grands hommes, on s’immerge dans une société qui, à la fin des années 60, aura en partie changé. [...]
Maurice Godelier est un immense anthropologue, un maître pour des générations d’étudiants et de chercheurs, et ses travaux sur le don font référence. Avec cet ouvrage, c’est autant le conteur que le professeur et le chercheur qui prend la plume avec en enthousiasme communicatif : en prenant son lecteur par la main, en lui décrivant les Baruya, mais également le travail des anthropologues et les complexités d’une recherche aussi immersive, il renoue avec le charme et le réalisme du Lévi-Strauss de Tristes Tropiques. Mais surtout, en confrontant la modernité – cette modernité qui nous rend si orgueilleux – au prisme d’une société qui s’y immerge brutalement, il nous ramène à nos propres valeurs et à leurs racines.
Un essai puissant, en ce qu’il observe un phénomène millénaire sur une échelle de quelques dizaines d’années, et un essai très accessible, comme une belle leçon de vie et d’écriture loin du monde dématérialisé.
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Wukali Pierre de Restigné, 18 avril 2017
An anthropologist who lived within a tribe in Papua New Guinea, describes the pernicious influences of missionaries and business
En 1951 était découvert dans des vallées de ce qui va devenir la Papouasie Nouvelle Guinée, une tribu, celle des Baruyas qui n’avait jamais eu encore de contact avec les blancs et la civilisation occidentale. Maurice Godelier est le premier anthropologue, au début des années soixante à venir vivre avec eux et à essayer de comprendre leurs relations sociales, leurs coutumes, leurs rites. Parfaitement intégré, il arrive à comprendre toute la complexité de leur culture, basée essentiellement sur la peur que ne soit trahit le « secret des hommes ».
Dans une première partie il nous explique simplement, clairement, les fondements de cette société...
Petit à petit, cette société complexe, a évolué et Maurice Godelier montre bien que le passage du néolithique à la modernité, s’est fait avant tout grâce à la christianisation des Baruya par le messianisme des églises et autres sectes protestantes....
A la fin de son livre Maurice Godelier présente un très intéressant tableau avec une colonne de ce qui n’existe plus ou résiduellement, les représentations continuant d’exister avec un poids et un rôle différent, et l’autre sur ce qui est nouveau. Il résume parfaitement son analyse sur l’occidentalisation forcée d’une société tribale et la formidable résistance de ses valeurs traditionnelles.
Un livre qui au-delà des Baruya montre les effets d’une mondialisation monétaire qui ne prend pas assez en compte les valeurs, la culture des différents groupes composant l’humanité. Bien des constats faits sur cette culture de Papouasie Nouvelle Guinée pourraient être faits dans nos sociétés occidentales en recherche de valeurs spirituelles.
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En 1951 était découvert dans des vallées de ce qui va devenir la Papouasie Nouvelle Guinée, une tribu, celle des Baruyas qui n’avait jamais eu encore de contact avec les blancs et la civilisation occidentale. Maurice Godelier est le premier anthropologue, au début des années soixante à venir vivre avec eux et à essayer de comprendre leurs relations sociales, leurs coutumes, leurs rites. Parfaitement intégré, il arrive à comprendre toute la complexité de leur culture, basée essentiellement sur la peur que ne soit trahit le « secret des hommes ».
Dans une première partie il nous explique simplement, clairement, les fondements de cette société...
Petit à petit, cette société complexe, a évolué et Maurice Godelier montre bien que le passage du néolithique à la modernité, s’est fait avant tout grâce à la christianisation des Baruya par le messianisme des églises et autres sectes protestantes....
A la fin de son livre Maurice Godelier présente un très intéressant tableau avec une colonne de ce qui n’existe plus ou résiduellement, les représentations continuant d’exister avec un poids et un rôle différent, et l’autre sur ce qui est nouveau. Il résume parfaitement son analyse sur l’occidentalisation forcée d’une société tribale et la formidable résistance de ses valeurs traditionnelles.
Un livre qui au-delà des Baruya montre les effets d’une mondialisation monétaire qui ne prend pas assez en compte les valeurs, la culture des différents groupes composant l’humanité. Bien des constats faits sur cette culture de Papouasie Nouvelle Guinée pourraient être faits dans nos sociétés occidentales en recherche de valeurs spirituelles.
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Livres Hebdo Laurent Lemire, 14 avril 2017
"Etre moderne, c’est simple, c’est suivre Jésus et faire du business." L’homme qui s’exprime devant Maurice Godelier n’est ni un télévangéliste américain, ni un candidat à l’élection présidentielle française, mais un Baruya de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En 1950, cette société tribale utilisait des outils de pierre. Vingt-cinq ans plus tard, chaque membre devenait citoyen d’un Etat démocratique et libéral siégeant à l’ONU. A l’ethnologue il explique que les Baruya sont passés du néolithique à la modernité sans trop de casse en préservant leur mode de reproduction sociale.
A partir d’une étude rédigée en 1987, reprise et complétée par le travail de jeunes collègues, Maurice Godelier explique les mécanismes d’une société tribale aux prises avec les réalités de la mondialisation. Pour les Baruya, le business n’est pas le profit, mais l’argent pour acheter l’indispensable et faire face à la disparition des formes d’entraide traditionnelle.
Né en 1934, Maurice Godelier est une figure majeure de l’anthropologie française. Médaille d’or du CNRS, auteur d’ouvrages de référence comme L’énigme du don (Flammarion/"Champs essai", 2008) ou des Métamorphoses de la parenté (Flammarion/"Champs essai", 2010), il a consacré à Claude Lévi-Strauss, dont il fut le maître-assistant, une analyse critique (Seuil, 2013).
Dans cet essai agrémenté de photographies, il met en évidence le couple occidentalisation-résistance qui a permis tant bien que mal aux Baruya de préserver leurs coutumes. Elles demeurent leurs meilleurs atouts pour affronter le présent et fabriquer un avenir. On peut y voir une certaine forme de sagesse.
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A partir d’une étude rédigée en 1987, reprise et complétée par le travail de jeunes collègues, Maurice Godelier explique les mécanismes d’une société tribale aux prises avec les réalités de la mondialisation. Pour les Baruya, le business n’est pas le profit, mais l’argent pour acheter l’indispensable et faire face à la disparition des formes d’entraide traditionnelle.
Né en 1934, Maurice Godelier est une figure majeure de l’anthropologie française. Médaille d’or du CNRS, auteur d’ouvrages de référence comme L’énigme du don (Flammarion/"Champs essai", 2008) ou des Métamorphoses de la parenté (Flammarion/"Champs essai", 2010), il a consacré à Claude Lévi-Strauss, dont il fut le maître-assistant, une analyse critique (Seuil, 2013).
Dans cet essai agrémenté de photographies, il met en évidence le couple occidentalisation-résistance qui a permis tant bien que mal aux Baruya de préserver leurs coutumes. Elles demeurent leurs meilleurs atouts pour affronter le présent et fabriquer un avenir. On peut y voir une certaine forme de sagesse.
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