Christian Doumet
23/2/2021 07:04:52 pm
J'ai reçu hier Via ferrata. L'ai lu séance tenante. C'est un livre magnifique de justesse dans la pensée et de précision dans la langue. Le thème est redoutable en ce qu'il expose à tous les lieux communs de la poésie sentimenteuse. Le lecteur est donc aux aguets. Or rien, jamais, ne tombe dans la fadeur du déjà-lu. Fred Pougeard a une langue à lui. Je remâche, avec une sorte de jalousie, cette évocation du père à la page 21 : "…je t'ai vu, le père, le bonnet enfoncé jusqu'aux yeux, attifé de ta folie brumeuse, la lippe interrogative…" Que dire de plus ? Comment peindre autrement l'image qui se présente à l'esprit avec tant de naturel ? Le premier texte, sorte de germe de l'ensemble, est un choc. Quant à l'idée de situer la plupart des poèmes dans un train de desserte locale (comme on disait autrefois), c'est une sorte de salut à la lenteur, au détail et à l'ennui qui me semble participer d'un certain mouvement de la – meilleure – poésie de notre moment. Je connais bien la ligne Reims-Charleville que j'ai pratiquée lors d'une résidence chez Rimbaud, en 2015. L'ombre du grand Arthur plane sur ce trajet (qu'il fit dans se si brûlantes circonstances) ; mais Pougeard n'en profite pas. Il préfère laisser planer l'ombre, comme sur certains textes de Rimbaud plane discrètement celle d'un autre père.
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15/3/2021 08:38:24 pm
Parce que "(...) si c'est toi, la poésie, et si tu acceptes de me reprendre,
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