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Jean-Philippe Domecq - L'amie, la mort, le fils

27/9/2018

17 Commentaires

 
L'amie, la mort, le fils
En savoir plus sur cet ouvrage
​Le livre - Médias

17 Commentaires
Renaud Ego
28/9/2018 06:41:34 pm

Le silence qui a accueilli tes mots, hier, était la seule réponse possible et la plus juste aux quelques pages que tu avais lues de L’amie, la mort, le fils comme aux mots que vous aviez échangés, Thierry et toi. Parfois, au terme d’une conférence, la salle est silencieuse, on en est embarrassé, on se demande s’il s’agit d’un désaveu, on attend que quelqu’un ose se lancer et prenne la parole pour une question ou un commentaire, mais hier soir, toute question aurait été déplacée, tout commentaire, vide d’un sens que le silence exprimait beaucoup mieux. Ce silence était le corps conducteur d’une entente essentielle. Toute parole l’aurait ébréchée.

Je devais partir et c’est la raison pour laquelle je t’ai adressé un simple signe en m'éclipsant, mais cela me dispensait aussi d’une parole qui serait demeurée balbutiante en moi, sinon tout à fait entravée. Et puis, je n’avais pas lu ton livre que j’ai commencé, sitôt assis sur le quai du métro, pour quelques pages, avant de le reprendre et de le lire d’un trait cette nuit. Parce qu’il est de la lignée de ces livres qui ne peuvent et ne doivent se lire qu’ainsi, et parce qu’on ne peut pas, en toute décence, interrompre une parole qui s’est elle-même délivrée avec cette nécessité. On doit le souffle au halètement, c’est tout.

Oui il y a le scandale de cette mort sur une plage en pleine lumière ; oui, il y a la circonstance du geste éperdu, nécessaire de sauver les enfants, et qui sauve la mort d’Anne de sa totale absurdité, mais qui ne peut aucunement amortir la douleur de son drame. L’ampleur de la détonation qui en a accompagné la nouvelle dit assez combien cette mort est venue éteindre une vie de pleine lumière. Je ne connaissais pas Anne et je ne l’avais pas lue, mais par les uns ou les autres un peu de cette lumière avait été porté à ma connaissance, et cela signale, plus encore que la résonance publique qui accompagna sa mort, l’aura singulière de cette femme.

Tu en fais un portrait magnifique, car celui-ci est porté par une amitié qui a l’intensité de l’amour mais n’est pas encombré par les privilèges ni entouré par la compassion que l’aimé(e) pourrait revendiquer (ou dont il se trouverait accablé) dans une telle circonstance. Et c’est pourquoi l’onde intime de sens et de folie trouve dans tes pages l’espace de se propager et ainsi de porter l’éclat de vie de cette femme. Ton livre est aussi un autoportrait bouleversant, celui d’un père comme d’un ami qui s’est exposé littérairement, au risque de se perdre dans la douleur mais qui n’a pas « échoué » — c’est-à-dire échoué sur la rive mondaine d’un petit livre — parce qu’il a nagé là où l’on sombre, nagé, alors qu’il avait déjà sombré, s’était noyé lui aussi — et ce n’est pas sans une très grande pudeur que je me sers de ce verbe — n’ayant pas d’autre solution que de vivre cette noyade. Si l’amie, la mort, le fils est un livre véritable (permets-moi de n'ajouter ni « beau », ni « réussi », ni aucun autre épithète, tu en comprends la raison), c’est parce qu’il ne cherche aucune issue là où il n’y a aucune issue, juste la vérité d’un chagrin.

Je te serre amicalement les mains
R.

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 08:19:16 am

Je te remercie fort, cher Renaud, car tu en as dit long, et finement, au sens d'infini.
À bientôt
Jean-Philippe

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 11:30:27 am

Cher Renaud,

J'y reviens, après ma première réponse : ta lettre est d'une acuité radicale, abouchée sur le vertige — à tel point que je me suis permis d'en parler à mon éditeur, qui a dit "cela ne m'étonne pas de Renaud". Du coup, il aimerait ouvrir un forum d'échos sur son site parce que les gens (lecteurs, patients d'Anne, inconnue.s de moi, légions d'amis d'elle, étrangers, etc.) ont apparemment besoin de m'écrire après Cela. Accepterais-tu que ta lettre ouvre cette communion inédite et étrange ? J'aimerais beaucoup. Tel que je te connais, tu vas repousser toute mention de toi devant pareille mort-transmission d'Anne ; mais, permets-moi de te demander de faire abstraction de ta modestie forte.

A bientôt quoi qu'il en soit
Jean-Philippe

Emmanuelle Chevalier
29/9/2018 07:46:00 pm

Cher Jean-Philippe Domecq,

Il me semble plus judicieux de poursuivre notre échange hors Facebook.

Qui n'a pas ressenti l'anéantissement dans lequel nous plonge la perte d'un être cher ?
Votre livre m'a bouleversée en ce qu'il explore le plus profond du chagrin.

Par ce magnifique hommage à votre amie Anne Dufourmentelle, vous offrez à votre lecteur une fine analyse de cet état comateux qui nous anesthésie quand l'irrévocable..., puis le vertige de l'infini ...et les ondes diffusées par celui qui nous a quitté.

J'aime vos mots pour dire cette complexité. C'est sans doute là votre "Thanathérapie" ?

Merci pour ce très beau livre.
Sincèrement
Emmanuelle Chevalier

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 07:50:52 pm

Chère Emmanuelle Chevalier,

Que vous ayez rapproché ce livre de la Thanathérapie que je rédige et incube depuis quinze ans: je ne l'ai pas cherché, bien sûr, pauvre bougre qui fait ce qu'il peut avec la mort (et la vie, donc), mais vous, vous dites que cette "psyho-science" est divulguée et pratiquée par ce livre sur mon amie Anne, qui me suivait complètement dans cette recherche néo-freudienne. Voilà qui poursuit décidément et précisément le dialogue.

Cela, au moins, fait du bien, en toute connaissance de cause.

Croyez à mes sentiments amicaux et à mes remerciements

Jean-Philippe Domecq

Répondre
Frank Lanot
1/10/2018 04:36:35 pm

Je sors de la lecture — éprouvante, émouvante, étonnante — de ton livre sur ton amie Anne, et je veux te dire combien il m'a touché.
Je ne connaissais pas Anne Dufourmantelle, mais ton livre m'a fait connaître Anne.
Pourquoi as-tu écrit ce livre ?
Parce que.
Tu le nommes très bien, et très clairement : "me mettre à écrire : ceci" (104). Pas "cela", qui indique un lointain ou un passé, mais "ceci", indice de ce qu'on présente, qu'on met devant, et qu'on rend présent.
Importance des deux points : le livre ici s'abyme, il inscrit son motif en lui-même, il oblige le lecteur à prendre conscience de la transparence et de l'obstacle, de l'implication et de la distance.
Ton livre est un ceci : un don, une offrande, objet littéraire unique, inventant, dans le décousu concerté d'une rhapsodie, sa partition secrète, son architecture profonde, intime, souterraine, et éminemment sensible.

"La mort n'est rien à côté d 'une mort" : le décasyllabe impose, dans son rythme savamment bancal, la tension entre LA et UNE.
Tout ton texte dit que de la mort il n'y a rien à dire, mais que dune mort il faut tout raconter.
"Le sans-mots de la mort" (102), évidemment, à quoi tu opposes la parole en archipel des DEPUIS, des APRES, c'est-à-die la pesée du temps, les gestes, les mots et les silences.
Puissance du mythos, indolence du logos.
Ton livre raconte : pas les faits, mais l'effet. Tu ne parles que de toi, et tu précises bien que ce n'est le moi-moi bedonnant qu'on promène comme un ego endimanché (p 100). Non, tu parles de toi, c'est-à-dire de ce qu'est cette mort en toi, de ce qu'elle remue et bouleverse, de ce qu'elle dessine d'un passé recomposé, d'un présent douloureux, d'un futur à faire vivre.
Ni absence ni présence : tu inscris Anne dans la permanence. Elle perman(n)e, si tu m'autorises le néologisme et le mot-valise : par le récit qu'il fait de la chair du temps, nouant l'avant et l'après, ton livre n'abolit pas la mort mais il dessine la continuité de la vie.

Une mélodie n'est pas une suite de notes : c'est un flux, un tout, qui dissout les atomes de son le composant. Ton livre est cette mélodie, et qui traduit ce que tu nommes la fidélité (101). A bon droit, tu l'opposes au deuil (et tu dénonces l'horrible "faire son deuil") : la fidélité à l'amie, c'est continuer la vie, et faire que le texte dise tout ensemble la permanence et le mouvement, les petits détails et les grandes peines. Tu fais littéralement le récit d'Anne : tu la racontes, tu racontes comment elle vit en tous ceux qui l'ont aimée, comment les jours d'après ne sont pas coupés par la la mort, mais qu'ils gardent la trace lumineuse d'une vie.

(J'ai beaucoup aimé les pages sur la voiture, cette "récollection", où la fixité de l'habitacle dialogue avec le déroulement du paysage, où tu échanges avec ton fils - belle complicité, profonde -, où s'unissent la suspension du temps et le rythme du voyage)

La Littérature a cette grâce, qui est de faire signifier en intensité ce que le cours naturel des choses dissout dans l'insignifiance : tu nommes le petit déjeuner (52) et (tirets, points de suspension, italiques), voilà l'instant renvoyé à une profondeur d'échos soudaine, c'est Anne qui n'est plus là, mais qui revient en force, les achats qu'elle faisait, sa bienveillance, et le paragraphe s'achève sur "Alors, là !". Du dérisoire on est passé à la force de vie, à tel point que le paragraphe suivant évoque "ce coeur de maison".

J'ai commencé par "ceci" : il faut clore par "voilà".
"Voilà Anne" se mue en Voilà, Anne. (113)
Très fort. Très beau, aussi. Et si juste, au regard de tout ce qui précède.
De l'évocation au portrait. Du portrait à l'adresse. De l'adresse au don. Du VIVRE au LIVRE.
Don du livre : tu l'as rappelé au début, Anne conjugue à la fois "passion de l'amitié" et "don de l'amitié".
Ton livre est fidèle à cette double vertu
C'est le livre d'un ami
Je trouve que c'est aussi celui d'un moraliste, dans la grande tradition française des La Rochefoucauld, Vauvenargues, Pascal (que tu cites) : j'aime que le moraliste soit celui qui, à partir du vibrato de son récit, arrache une formule, une notation, le souffle d'une pensée.

Répondre
Frank Lanot
1/10/2018 04:46:37 pm

Je laisse au livre les derniers mots, que j'ai soulignés d'un crayon admiratif (et méditatif) :

"S'il y a dans la vie des AVANT et APRES marqués de seuils heureux et dangereux, cette fois c'est un seuil soufflé de désastre" (92)

A toi, cher Jean-Philippe, mon amitié
Frank

Répondre
Jean-Philippe Domecq
1/10/2018 05:11:13 pm

C'est fou, ami Frank, fou les deux lettres que j'ai reçues de toi en quelques mois : l'une sur les Jouissances (mon "Livre des"), l'autre sur la Mort regardée en face, bien obligé et excusez-moi Mr de La Rochefoucauld: face au soleil. Fou et pas étonnant parce que, écrivain toi-même et sachant pertinemment que la littérature est outil de connaissance par révélations tantôt radieuses et tantôt somnambules, tu as donc le langage et pour l'une et pour l'autre. Si bien que tes deux lettres se sont dressées devant moi comme un diptyque qui va de l'Alpha à l'Oméga de la version humaine de la vie. C'est au point que cela constitue en soi une sorte de livret. Il me prend l'envie que cela soit publié.
Par ricochet aussi cela rappellerait ce que peut et doit être la critique littéraire. + le dialogue entre écrivains, car là tu apportes, tu m'apportes, en discernement, beaucoup et fin. Surtout pour ce livre où j'ai écrit dans l'état second d'une douleur incoercible.
C'est fou ce que la douleur nous stupéfie lors même que nous en sommes le siège ; on a beau savoir qu'elle est là "dans la vie" et que nul par conséquent ne l'élude, pas plus que la chasse au bonheur, elle nous ouvre sans cesse le sol et le sol et des sols sous les pieds. Penser que la perte de cette amie me plonge dans ce vertige ne m'étonne pas mais le détail, si. Du reste, vu l'état dans lequel cela me met et que vous avez tous désormais sous les yeux par ce livre, vous n'avez aucun droit de périr avant moi, mes amis, tous mes amis chers, aucun droit ! — Vivez très longtemps, faites cela au moins pour moi...

Il y a tant à dire à ta lettre que je suis soulagé et heureux que Belinda m'annonce que nous allons ENFIN pouvoir nous revoir le 23 novembre, après la présentation de mon livre à la librairie « Le brouillon de culture », à Caen. Nous n'oublierons d'ailleurs pas l'humour ce soir-là (Anne ne voudrait pas que nous l'oubliions) dont tu sais que tu es mon fournisseur — tu le sais noir sur blanc par mon chapitre sur la jouissance du rire bête dans le Livre des Jouissances où les 2/3 des "bienbonnes" psychanalytiquement étudiées me sont venues de toi, cher Frank.

Alors, à très bientôt
et toute mon amitié, scellée

Répondre
Sylvie Fontaine
3/10/2018 09:43:17 am

Quand tu m'as raconté le déroulement de ce drame dans ma cuisine lors d'un modeste déjeuner, j'ai été un peu sonnée et incrédule devant cet enchaînement de circonstances et coïncidences funestes.
Ma réaction devant de telles révélations, concernant quelque chose d'aussi fort et intime, est en général de faire des allers retours entre empathie et extraction des concepts.
Je crois que c'est ce que j'ai fait ce jour-là. En t'écoutant hier, à la librairie, ce qui m'a frappée c'est que tu avais déjà en toi le livre, à ce moment-là, il était là, tel que. Exactement.
J'avais, dès ton récit dans ma cuisine, capté tous les mots clefs et j'avais été traversée par tous les effets du drame qui ne laisse pas indemnes ceux qui y sont exposés, nous tous. Plus encore, lorsque l'ami que tu es, est touché, et aussi par peur et effet miroir, que dire de la terrible loterie de la vie... Impossible à déjouer.

Hier, dans la librairie, j'ai vu que toutes ces perceptions étaient restées intactes dans mon esprit, tout comme l'émotion dans le tremblement de ta voix. Il n'y a pas plusieurs versions à cette terrible histoire, il n'y en a qu'une. Une SEULE.
Il n'y a pas d'arrangements, il y a la force de la nécessité, l'urgence de dire, la reconnaissance de l'importance de l'enjeu qui n'est pas audible.
Tout y était alors, tout y est, pour l'éternité.
La sidération, l'intime et l'universel, l'espace du sacré, le lien ami/amie, père/fils, le paysage perfide, l'impact du plus jamais pareil, le point de bascule, l'avant/l'après... la même tragédie, la même douleur.
Mais aussi la même façon de sublimer pour être en accord avec l'essence même de l'autre qui n'est plus là. C'est la vie, une force, une célébration, un répit, un lègue.
Voilà, je m'arrête là. Tu as certainement déjà entendu ou lu de nombreux retours, sur ce texte majeur, bien plus éclairés que le mien.

Et tout cas, merci pour cette profondeur que, comme souvent, tu m'as apportée

Répondre
Jean-Philippe Domecq
3/10/2018 03:08:55 pm

Je découvre ta lettre mail, Sylvie, alors que je suis parmi des gens je tiens vite à te dire que c'est très fort ce que tu condenses là. Autour de cette UNE SEULE version dont tu parles et dont je n'avais pas idée. Il faut qu'on se parle. (Et qu'est-ce que mon éditeur aimerait lire ta lettre !).
Merci

Répondre
Jean-Philippe Domecq
3/10/2018 03:16:20 pm

Chère Sylvie,
Thierry est donc en train de structurer le forum de discussion écrite autour de mon livre sur leur site. Tu verras qu'il y a nombre de lettres très fortes ; parmi elles il est particulièrement sensible à la tienne ; donc, n'en déplaise à ta (charmante) modestie tu ne pourras pas dire que ma réaction tout aussi sensible n'était que le fruit de mes sentiments amicaux à ton égard, non c'était de l'objectivité pure et dure et sèche et froide et aride et docte et professorale et tout et tout. En tout K (ouf), l'éditeur aime beaucoup la vivacité de ta lettre.

Répondre
Sylvie Fontaine
3/10/2018 03:18:39 pm

« Une seule version » car quels que soient les signes, quel que soit l’acteur, quelle que soit l’issue, quel que soit le dilemme, quel que soit le pacte, la tragédie porte en elle tous les ressorts. Exit la culpabilité et place possible au concept de « vie pleine ». C’est triste et réconfortant, non ?

Olivier Amiel
4/10/2018 10:08:12 am

J'ai lu avec passion ton livre, que j'ai trouvé tout à fait extraordinaire, sur plusieurs plans.

Tout d'abord, cette capacité que tu as à faire cohabiter le récit "personnel", biographique, avec la réflexion "théorique", sur les questions majeures que tu évoques dans le texte, et auquel la réalité t'a brutalement, et tragiquement, confronté. Cohabitation textuelle qui fait, justement, que le "personnel" n'est plus simplement personnel, et le "théorique" plus simplement théorique.
Et bien sûr, le portrait d'Anne, parfois sans concessions, est magnifique.

Sur le fond, par ailleurs, tu dis des choses superbes sur le chagrin, le sentiment de perte éprouvé, l'amitié, la peur de la peur de la mort. C'est très juste, et très prenant.
Enfin, tu as su trouver un ton très vrai, mais surtout très juste, pour entrer dans la dimension plus spécifiquement personnelle du récit, ton amitié avec Anne, la relation avec ton fils; nul étalage impudique, évidemment, mais pas non plus de "mise à distance" du lecteur, que tu convies d'une certaine manière à faire ce chemin avec toi, à y participer par les sentiments d'empathie que tu suscites.

Je pense que ce livre fera date; en tout cas, il restera durablement dans l'esprit de ceux qui l'auront lu.

On ne peut que t'en remercier.

Répondre
Michel Pagnoux
15/10/2018 11:52:26 am

Impeccable, Jean-Philippe. Magnifique, malheureusement..........

Répondre
Jean-Philippe Domecq
15/10/2018 11:53:29 am

Comme tu dis, Michel: "malheureusement..........."

Répondre
Jeanne Porte
13/11/2019 09:52:23 am

Acheté par hasard – pas tant que ça mais plutôt : votre livre rencontré par hasard ce lundi, m'a saisi toute entière. Métro marche appartement – je l’ai englouti (presque) d’une traite jusqu’à la nuit. Quelle étrange sensation que de ne pas connaître cette femme, Anne, dont vous faite ce que j’appellerai l’hommage en me trompant peut-être, mais d’être pourtant tout à fait triste de cette Disparition. Je me sens être ce qui fait partie de sa vie d’Après. D’être un dégât collatéral. De regretter de ne pas l’avoir connu Avant, pu la voir en conférence, écouté et lu, me retrouvant avec néanmoins une présence que jamais je n’avais ressenti auparavant. Je vous remercie pour l’émotion transmise ici, chaleureusement. De l’intelligence de votre récit, et de ce « don » que vous nous faite à tous en nous permettant de vivre – par la lecture – ceci qui est très puissant. J’ai écrit à la fin du livre quelques phrases pour contenir mon émotion avec mes mots à la suite des vôtres, on peut y lire entre autre ceci : « C’est ce que j’appelle un livre magmatique. » Je pense ne pas savoir encore la mesure du changement qu’il opère en moi, ce livre.
Alors encore une fois, je vous remercie de cette rencontre à votre émotion.
Jeanne

Répondre
Jean-Philippe Domecq
14/11/2019 11:20:25 am

Votre témoignage a ce ton sincère qui vient directement rejoindre ce que j'ai essayé de faire en écrivant cet hommage à mon amie Anne Dufourmantelle. De lectrice à auteur vous avez trouvé les mots, les vôtres, rien que les vôtres, qui m'atteignent. C'est pourquoi je vous remercie de ce partage, en fidélité de douleur inoubliable.
Jean-Philippe

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Jean-Philippe Domecq - L'amie, la mort, le fils

27/9/2018

17 Commentaires

 
L'amie, la mort, le fils
En savoir plus sur cet ouvrage
​Le livre - Médias

17 Commentaires
Renaud Ego
28/9/2018 06:41:34 pm

Le silence qui a accueilli tes mots, hier, était la seule réponse possible et la plus juste aux quelques pages que tu avais lues de L’amie, la mort, le fils comme aux mots que vous aviez échangés, Thierry et toi. Parfois, au terme d’une conférence, la salle est silencieuse, on en est embarrassé, on se demande s’il s’agit d’un désaveu, on attend que quelqu’un ose se lancer et prenne la parole pour une question ou un commentaire, mais hier soir, toute question aurait été déplacée, tout commentaire, vide d’un sens que le silence exprimait beaucoup mieux. Ce silence était le corps conducteur d’une entente essentielle. Toute parole l’aurait ébréchée.

Je devais partir et c’est la raison pour laquelle je t’ai adressé un simple signe en m'éclipsant, mais cela me dispensait aussi d’une parole qui serait demeurée balbutiante en moi, sinon tout à fait entravée. Et puis, je n’avais pas lu ton livre que j’ai commencé, sitôt assis sur le quai du métro, pour quelques pages, avant de le reprendre et de le lire d’un trait cette nuit. Parce qu’il est de la lignée de ces livres qui ne peuvent et ne doivent se lire qu’ainsi, et parce qu’on ne peut pas, en toute décence, interrompre une parole qui s’est elle-même délivrée avec cette nécessité. On doit le souffle au halètement, c’est tout.

Oui il y a le scandale de cette mort sur une plage en pleine lumière ; oui, il y a la circonstance du geste éperdu, nécessaire de sauver les enfants, et qui sauve la mort d’Anne de sa totale absurdité, mais qui ne peut aucunement amortir la douleur de son drame. L’ampleur de la détonation qui en a accompagné la nouvelle dit assez combien cette mort est venue éteindre une vie de pleine lumière. Je ne connaissais pas Anne et je ne l’avais pas lue, mais par les uns ou les autres un peu de cette lumière avait été porté à ma connaissance, et cela signale, plus encore que la résonance publique qui accompagna sa mort, l’aura singulière de cette femme.

Tu en fais un portrait magnifique, car celui-ci est porté par une amitié qui a l’intensité de l’amour mais n’est pas encombré par les privilèges ni entouré par la compassion que l’aimé(e) pourrait revendiquer (ou dont il se trouverait accablé) dans une telle circonstance. Et c’est pourquoi l’onde intime de sens et de folie trouve dans tes pages l’espace de se propager et ainsi de porter l’éclat de vie de cette femme. Ton livre est aussi un autoportrait bouleversant, celui d’un père comme d’un ami qui s’est exposé littérairement, au risque de se perdre dans la douleur mais qui n’a pas « échoué » — c’est-à-dire échoué sur la rive mondaine d’un petit livre — parce qu’il a nagé là où l’on sombre, nagé, alors qu’il avait déjà sombré, s’était noyé lui aussi — et ce n’est pas sans une très grande pudeur que je me sers de ce verbe — n’ayant pas d’autre solution que de vivre cette noyade. Si l’amie, la mort, le fils est un livre véritable (permets-moi de n'ajouter ni « beau », ni « réussi », ni aucun autre épithète, tu en comprends la raison), c’est parce qu’il ne cherche aucune issue là où il n’y a aucune issue, juste la vérité d’un chagrin.

Je te serre amicalement les mains
R.

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 08:19:16 am

Je te remercie fort, cher Renaud, car tu en as dit long, et finement, au sens d'infini.
À bientôt
Jean-Philippe

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 11:30:27 am

Cher Renaud,

J'y reviens, après ma première réponse : ta lettre est d'une acuité radicale, abouchée sur le vertige — à tel point que je me suis permis d'en parler à mon éditeur, qui a dit "cela ne m'étonne pas de Renaud". Du coup, il aimerait ouvrir un forum d'échos sur son site parce que les gens (lecteurs, patients d'Anne, inconnue.s de moi, légions d'amis d'elle, étrangers, etc.) ont apparemment besoin de m'écrire après Cela. Accepterais-tu que ta lettre ouvre cette communion inédite et étrange ? J'aimerais beaucoup. Tel que je te connais, tu vas repousser toute mention de toi devant pareille mort-transmission d'Anne ; mais, permets-moi de te demander de faire abstraction de ta modestie forte.

A bientôt quoi qu'il en soit
Jean-Philippe

Emmanuelle Chevalier
29/9/2018 07:46:00 pm

Cher Jean-Philippe Domecq,

Il me semble plus judicieux de poursuivre notre échange hors Facebook.

Qui n'a pas ressenti l'anéantissement dans lequel nous plonge la perte d'un être cher ?
Votre livre m'a bouleversée en ce qu'il explore le plus profond du chagrin.

Par ce magnifique hommage à votre amie Anne Dufourmentelle, vous offrez à votre lecteur une fine analyse de cet état comateux qui nous anesthésie quand l'irrévocable..., puis le vertige de l'infini ...et les ondes diffusées par celui qui nous a quitté.

J'aime vos mots pour dire cette complexité. C'est sans doute là votre "Thanathérapie" ?

Merci pour ce très beau livre.
Sincèrement
Emmanuelle Chevalier

Répondre
Jean-Philippe Domecq
29/9/2018 07:50:52 pm

Chère Emmanuelle Chevalier,

Que vous ayez rapproché ce livre de la Thanathérapie que je rédige et incube depuis quinze ans: je ne l'ai pas cherché, bien sûr, pauvre bougre qui fait ce qu'il peut avec la mort (et la vie, donc), mais vous, vous dites que cette "psyho-science" est divulguée et pratiquée par ce livre sur mon amie Anne, qui me suivait complètement dans cette recherche néo-freudienne. Voilà qui poursuit décidément et précisément le dialogue.

Cela, au moins, fait du bien, en toute connaissance de cause.

Croyez à mes sentiments amicaux et à mes remerciements

Jean-Philippe Domecq

Répondre
Frank Lanot
1/10/2018 04:36:35 pm

Je sors de la lecture — éprouvante, émouvante, étonnante — de ton livre sur ton amie Anne, et je veux te dire combien il m'a touché.
Je ne connaissais pas Anne Dufourmantelle, mais ton livre m'a fait connaître Anne.
Pourquoi as-tu écrit ce livre ?
Parce que.
Tu le nommes très bien, et très clairement : "me mettre à écrire : ceci" (104). Pas "cela", qui indique un lointain ou un passé, mais "ceci", indice de ce qu'on présente, qu'on met devant, et qu'on rend présent.
Importance des deux points : le livre ici s'abyme, il inscrit son motif en lui-même, il oblige le lecteur à prendre conscience de la transparence et de l'obstacle, de l'implication et de la distance.
Ton livre est un ceci : un don, une offrande, objet littéraire unique, inventant, dans le décousu concerté d'une rhapsodie, sa partition secrète, son architecture profonde, intime, souterraine, et éminemment sensible.

"La mort n'est rien à côté d 'une mort" : le décasyllabe impose, dans son rythme savamment bancal, la tension entre LA et UNE.
Tout ton texte dit que de la mort il n'y a rien à dire, mais que dune mort il faut tout raconter.
"Le sans-mots de la mort" (102), évidemment, à quoi tu opposes la parole en archipel des DEPUIS, des APRES, c'est-à-die la pesée du temps, les gestes, les mots et les silences.
Puissance du mythos, indolence du logos.
Ton livre raconte : pas les faits, mais l'effet. Tu ne parles que de toi, et tu précises bien que ce n'est le moi-moi bedonnant qu'on promène comme un ego endimanché (p 100). Non, tu parles de toi, c'est-à-dire de ce qu'est cette mort en toi, de ce qu'elle remue et bouleverse, de ce qu'elle dessine d'un passé recomposé, d'un présent douloureux, d'un futur à faire vivre.
Ni absence ni présence : tu inscris Anne dans la permanence. Elle perman(n)e, si tu m'autorises le néologisme et le mot-valise : par le récit qu'il fait de la chair du temps, nouant l'avant et l'après, ton livre n'abolit pas la mort mais il dessine la continuité de la vie.

Une mélodie n'est pas une suite de notes : c'est un flux, un tout, qui dissout les atomes de son le composant. Ton livre est cette mélodie, et qui traduit ce que tu nommes la fidélité (101). A bon droit, tu l'opposes au deuil (et tu dénonces l'horrible "faire son deuil") : la fidélité à l'amie, c'est continuer la vie, et faire que le texte dise tout ensemble la permanence et le mouvement, les petits détails et les grandes peines. Tu fais littéralement le récit d'Anne : tu la racontes, tu racontes comment elle vit en tous ceux qui l'ont aimée, comment les jours d'après ne sont pas coupés par la la mort, mais qu'ils gardent la trace lumineuse d'une vie.

(J'ai beaucoup aimé les pages sur la voiture, cette "récollection", où la fixité de l'habitacle dialogue avec le déroulement du paysage, où tu échanges avec ton fils - belle complicité, profonde -, où s'unissent la suspension du temps et le rythme du voyage)

La Littérature a cette grâce, qui est de faire signifier en intensité ce que le cours naturel des choses dissout dans l'insignifiance : tu nommes le petit déjeuner (52) et (tirets, points de suspension, italiques), voilà l'instant renvoyé à une profondeur d'échos soudaine, c'est Anne qui n'est plus là, mais qui revient en force, les achats qu'elle faisait, sa bienveillance, et le paragraphe s'achève sur "Alors, là !". Du dérisoire on est passé à la force de vie, à tel point que le paragraphe suivant évoque "ce coeur de maison".

J'ai commencé par "ceci" : il faut clore par "voilà".
"Voilà Anne" se mue en Voilà, Anne. (113)
Très fort. Très beau, aussi. Et si juste, au regard de tout ce qui précède.
De l'évocation au portrait. Du portrait à l'adresse. De l'adresse au don. Du VIVRE au LIVRE.
Don du livre : tu l'as rappelé au début, Anne conjugue à la fois "passion de l'amitié" et "don de l'amitié".
Ton livre est fidèle à cette double vertu
C'est le livre d'un ami
Je trouve que c'est aussi celui d'un moraliste, dans la grande tradition française des La Rochefoucauld, Vauvenargues, Pascal (que tu cites) : j'aime que le moraliste soit celui qui, à partir du vibrato de son récit, arrache une formule, une notation, le souffle d'une pensée.

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Frank Lanot
1/10/2018 04:46:37 pm

Je laisse au livre les derniers mots, que j'ai soulignés d'un crayon admiratif (et méditatif) :

"S'il y a dans la vie des AVANT et APRES marqués de seuils heureux et dangereux, cette fois c'est un seuil soufflé de désastre" (92)

A toi, cher Jean-Philippe, mon amitié
Frank

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Jean-Philippe Domecq
1/10/2018 05:11:13 pm

C'est fou, ami Frank, fou les deux lettres que j'ai reçues de toi en quelques mois : l'une sur les Jouissances (mon "Livre des"), l'autre sur la Mort regardée en face, bien obligé et excusez-moi Mr de La Rochefoucauld: face au soleil. Fou et pas étonnant parce que, écrivain toi-même et sachant pertinemment que la littérature est outil de connaissance par révélations tantôt radieuses et tantôt somnambules, tu as donc le langage et pour l'une et pour l'autre. Si bien que tes deux lettres se sont dressées devant moi comme un diptyque qui va de l'Alpha à l'Oméga de la version humaine de la vie. C'est au point que cela constitue en soi une sorte de livret. Il me prend l'envie que cela soit publié.
Par ricochet aussi cela rappellerait ce que peut et doit être la critique littéraire. + le dialogue entre écrivains, car là tu apportes, tu m'apportes, en discernement, beaucoup et fin. Surtout pour ce livre où j'ai écrit dans l'état second d'une douleur incoercible.
C'est fou ce que la douleur nous stupéfie lors même que nous en sommes le siège ; on a beau savoir qu'elle est là "dans la vie" et que nul par conséquent ne l'élude, pas plus que la chasse au bonheur, elle nous ouvre sans cesse le sol et le sol et des sols sous les pieds. Penser que la perte de cette amie me plonge dans ce vertige ne m'étonne pas mais le détail, si. Du reste, vu l'état dans lequel cela me met et que vous avez tous désormais sous les yeux par ce livre, vous n'avez aucun droit de périr avant moi, mes amis, tous mes amis chers, aucun droit ! — Vivez très longtemps, faites cela au moins pour moi...

Il y a tant à dire à ta lettre que je suis soulagé et heureux que Belinda m'annonce que nous allons ENFIN pouvoir nous revoir le 23 novembre, après la présentation de mon livre à la librairie « Le brouillon de culture », à Caen. Nous n'oublierons d'ailleurs pas l'humour ce soir-là (Anne ne voudrait pas que nous l'oubliions) dont tu sais que tu es mon fournisseur — tu le sais noir sur blanc par mon chapitre sur la jouissance du rire bête dans le Livre des Jouissances où les 2/3 des "bienbonnes" psychanalytiquement étudiées me sont venues de toi, cher Frank.

Alors, à très bientôt
et toute mon amitié, scellée

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Sylvie Fontaine
3/10/2018 09:43:17 am

Quand tu m'as raconté le déroulement de ce drame dans ma cuisine lors d'un modeste déjeuner, j'ai été un peu sonnée et incrédule devant cet enchaînement de circonstances et coïncidences funestes.
Ma réaction devant de telles révélations, concernant quelque chose d'aussi fort et intime, est en général de faire des allers retours entre empathie et extraction des concepts.
Je crois que c'est ce que j'ai fait ce jour-là. En t'écoutant hier, à la librairie, ce qui m'a frappée c'est que tu avais déjà en toi le livre, à ce moment-là, il était là, tel que. Exactement.
J'avais, dès ton récit dans ma cuisine, capté tous les mots clefs et j'avais été traversée par tous les effets du drame qui ne laisse pas indemnes ceux qui y sont exposés, nous tous. Plus encore, lorsque l'ami que tu es, est touché, et aussi par peur et effet miroir, que dire de la terrible loterie de la vie... Impossible à déjouer.

Hier, dans la librairie, j'ai vu que toutes ces perceptions étaient restées intactes dans mon esprit, tout comme l'émotion dans le tremblement de ta voix. Il n'y a pas plusieurs versions à cette terrible histoire, il n'y en a qu'une. Une SEULE.
Il n'y a pas d'arrangements, il y a la force de la nécessité, l'urgence de dire, la reconnaissance de l'importance de l'enjeu qui n'est pas audible.
Tout y était alors, tout y est, pour l'éternité.
La sidération, l'intime et l'universel, l'espace du sacré, le lien ami/amie, père/fils, le paysage perfide, l'impact du plus jamais pareil, le point de bascule, l'avant/l'après... la même tragédie, la même douleur.
Mais aussi la même façon de sublimer pour être en accord avec l'essence même de l'autre qui n'est plus là. C'est la vie, une force, une célébration, un répit, un lègue.
Voilà, je m'arrête là. Tu as certainement déjà entendu ou lu de nombreux retours, sur ce texte majeur, bien plus éclairés que le mien.

Et tout cas, merci pour cette profondeur que, comme souvent, tu m'as apportée

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Jean-Philippe Domecq
3/10/2018 03:08:55 pm

Je découvre ta lettre mail, Sylvie, alors que je suis parmi des gens je tiens vite à te dire que c'est très fort ce que tu condenses là. Autour de cette UNE SEULE version dont tu parles et dont je n'avais pas idée. Il faut qu'on se parle. (Et qu'est-ce que mon éditeur aimerait lire ta lettre !).
Merci

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Jean-Philippe Domecq
3/10/2018 03:16:20 pm

Chère Sylvie,
Thierry est donc en train de structurer le forum de discussion écrite autour de mon livre sur leur site. Tu verras qu'il y a nombre de lettres très fortes ; parmi elles il est particulièrement sensible à la tienne ; donc, n'en déplaise à ta (charmante) modestie tu ne pourras pas dire que ma réaction tout aussi sensible n'était que le fruit de mes sentiments amicaux à ton égard, non c'était de l'objectivité pure et dure et sèche et froide et aride et docte et professorale et tout et tout. En tout K (ouf), l'éditeur aime beaucoup la vivacité de ta lettre.

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Sylvie Fontaine
3/10/2018 03:18:39 pm

« Une seule version » car quels que soient les signes, quel que soit l’acteur, quelle que soit l’issue, quel que soit le dilemme, quel que soit le pacte, la tragédie porte en elle tous les ressorts. Exit la culpabilité et place possible au concept de « vie pleine ». C’est triste et réconfortant, non ?

Olivier Amiel
4/10/2018 10:08:12 am

J'ai lu avec passion ton livre, que j'ai trouvé tout à fait extraordinaire, sur plusieurs plans.

Tout d'abord, cette capacité que tu as à faire cohabiter le récit "personnel", biographique, avec la réflexion "théorique", sur les questions majeures que tu évoques dans le texte, et auquel la réalité t'a brutalement, et tragiquement, confronté. Cohabitation textuelle qui fait, justement, que le "personnel" n'est plus simplement personnel, et le "théorique" plus simplement théorique.
Et bien sûr, le portrait d'Anne, parfois sans concessions, est magnifique.

Sur le fond, par ailleurs, tu dis des choses superbes sur le chagrin, le sentiment de perte éprouvé, l'amitié, la peur de la peur de la mort. C'est très juste, et très prenant.
Enfin, tu as su trouver un ton très vrai, mais surtout très juste, pour entrer dans la dimension plus spécifiquement personnelle du récit, ton amitié avec Anne, la relation avec ton fils; nul étalage impudique, évidemment, mais pas non plus de "mise à distance" du lecteur, que tu convies d'une certaine manière à faire ce chemin avec toi, à y participer par les sentiments d'empathie que tu suscites.

Je pense que ce livre fera date; en tout cas, il restera durablement dans l'esprit de ceux qui l'auront lu.

On ne peut que t'en remercier.

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Michel Pagnoux
15/10/2018 11:52:26 am

Impeccable, Jean-Philippe. Magnifique, malheureusement..........

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Jean-Philippe Domecq
15/10/2018 11:53:29 am

Comme tu dis, Michel: "malheureusement..........."

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Jeanne Porte
13/11/2019 09:52:23 am

Acheté par hasard – pas tant que ça mais plutôt : votre livre rencontré par hasard ce lundi, m'a saisi toute entière. Métro marche appartement – je l’ai englouti (presque) d’une traite jusqu’à la nuit. Quelle étrange sensation que de ne pas connaître cette femme, Anne, dont vous faite ce que j’appellerai l’hommage en me trompant peut-être, mais d’être pourtant tout à fait triste de cette Disparition. Je me sens être ce qui fait partie de sa vie d’Après. D’être un dégât collatéral. De regretter de ne pas l’avoir connu Avant, pu la voir en conférence, écouté et lu, me retrouvant avec néanmoins une présence que jamais je n’avais ressenti auparavant. Je vous remercie pour l’émotion transmise ici, chaleureusement. De l’intelligence de votre récit, et de ce « don » que vous nous faite à tous en nous permettant de vivre – par la lecture – ceci qui est très puissant. J’ai écrit à la fin du livre quelques phrases pour contenir mon émotion avec mes mots à la suite des vôtres, on peut y lire entre autre ceci : « C’est ce que j’appelle un livre magmatique. » Je pense ne pas savoir encore la mesure du changement qu’il opère en moi, ce livre.
Alors encore une fois, je vous remercie de cette rencontre à votre émotion.
Jeanne

Répondre
Jean-Philippe Domecq
14/11/2019 11:20:25 am

Votre témoignage a ce ton sincère qui vient directement rejoindre ce que j'ai essayé de faire en écrivant cet hommage à mon amie Anne Dufourmantelle. De lectrice à auteur vous avez trouvé les mots, les vôtres, rien que les vôtres, qui m'atteignent. C'est pourquoi je vous remercie de ce partage, en fidélité de douleur inoubliable.
Jean-Philippe

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